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Élisabeth Lévy: “L’Éducation nationale est un désastre”

Le regard libre d'Elisabeth Lévy


Élisabeth Lévy: “L’Éducation nationale est un désastre”
Des lycéens passent le baccalauréat Lycée Louis Feuillade, à Lunel, le 11 mai © Alain ROBERT/SIPA

Des garçons qui portent des jupes à l’école, des lycéens qui ne connaissent pas le mot « ludique »… Deux polémiques récentes viennent rappeler la crise aiguë de l’École.


Le 3 juin, à l’école Sainte-Jeanne-d’Arc de Tours, deux frères de quatre et six ans sont refoulés de leurs classes parce qu’ils portent des jupes, malgré les mises en garde précédentes de l’établissement. Selon les parents, qui dénoncent une brimade, la demande de porter des jupes vient de l’aîné qui aime les robes, le rose et les paillettes. Le responsable diocésain – il s’agit d’une école catholique – rappelle qu’il y a des codes vestimentaires et sociaux à respecter. Résultat, les deux frères quittent cette école et iront dans une école publique qui les acceptera habillés comme ils veulent. 

La deuxième anecdote concerne le sujet de français du bac professionnel, qui s’est déroulé cette semaine: « Selon vous, le jeu est-il toujours ludique ? ». Cette question a affolé nombre de candidats, car ils ne connaissaient tout simplement pas le mot ludique, ils ne l’avaient jamais rencontré pendant leur scolarité. Après avoir protesté sur les réseaux sociaux, il a été décidé que les notes de ces élèves, dont beaucoup ont rendu copie blanche, seront remontées…

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Ces histoires illustrent deux facettes du désastre absolu de l’Éducation nationale. La mission de l’école est de transmettre des savoirs, d’introduire les jeunes à la culture dont ils sont les héritiers. Pour cela, elle doit être un sanctuaire protégé des bruits du monde et des modes idéologiques. On ne va pas à l’école pour afficher sa religion ou sa sensibilité, mais pour apprendre. Or, non seulement, l’Éducation nationale est ouverte à toutes les lubies sociétales et à la propagande des militants pseudo-progressistes, ce qui explique qu’elle accepte des garçons en jupe, mais elle a renoncé à toute exigence intellectuelle. Elle est particulièrement complaisante avec l’apologie de la transsexualité. Même Jean-Michel Blanquer avait demandé aux enseignants de se montrer bienveillants avec les jeunes trans en utilisant leur prénom de leur choix. Le cas de Tours est particulièrement choquant parce qu’il s’agit de gamins, qu’on encourage à penser que chacun est ce qu’il lui plait.

Mais le plus grave, c’est la baisse dramatique du niveau. C’est un phénomène à la fois accepté et nié par l’Éducation nationale et les sociologues effaçistes. L’école n’est pas la seule responsable. Des parents laissent leurs gosses des journées entières devant les écrans.

N’empêche, que des ados de 18 ans n’aient jamais rencontré le mot ludique prouve qu’en sept ans de secondaire, ils n’ont pas lu un seul livre (d’où leur orthographe consternante). Comment pourraient-ils penser le monde quand ils n’ont plus les mots pour le faire ? 

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Les jeunes accusent leurs aînés de leur laisser un monde en piteux état avec le réchauffement climatique, la pollution et la guerre. Mais notre véritable crime contre la jeunesse, c’est de la condamner à l’ignorance. 


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

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