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Pap Ndiaye reconnaît une recrudescence de tenues islamiques dans l’enseignement secondaire

Mais il décide de ne rien faire


Pap Ndiaye reconnaît une recrudescence de tenues islamiques dans l’enseignement secondaire
Trois femmes avec un voile islamique, lors de la manifestation controversée du 10 novembre 2019 à Paris © SEVGI/SIPA Numéro de reportage: 00931703_000014

Signes religieux à l’école en forte hausse: l’État en alerte.


Depuis le dernier ramadan, le phénomène est de plus en plus fréquent (c’est même « une épidémie », selon l’Opinion, qui a publié une grande enquête il y a une semaine).

Des élèves arrivent au collège ou au lycée en kamis ou en djellaba (de longs vêtements traditionnels pour les hommes) et en abaya ou jilbeb (de longues robes pour les femmes). Des jeunes filles refusent de retirer leur voile, et certains refusent d’aller à la piscine ou d’écouter de la musique. Tout cela figure dans une note du Renseignement territorial, divulguée hier par RTL.

144 atteintes à la laïcité ont été recensées au deuxième trimestre, contre 97 au premier, ce qui représente une hausse de 50%. Les infractions vestimentaires représentent la moitié des incidents. Évidemment, cette note ne recense que les incidents signalés, on peut donc dire que ces chiffres sont vraisemblablement très en dessous de la réalité.

Des élèves bien informés…

Très au point sur les lois de 1901 et 1905 quand on les somme de s’expliquer – voilà au moins quelque chose qu’ils ont appris ! – les élèves concernés disent que c’est culturel et pas cultuel. Cet argumentaire bien rodé indique qu’il ne s’agit pas de comportements spontanés, mais d’une offensive salafo-islamiste. Selon les RG, il y a des «influenceurs identitaires» qui incitent les élèves à dénoncer la « stigmatisation ».

À lire ensuite: Clémentine (Autain) contre Rachida (Dati): devinez de quel côté était la vulgarité!

À cela s’ajoute bien sûr un récit victimaire, propagé par les Insoumis et les médias, selon lequel les musulmans seraient opprimés par les méchants racistes « islamophobes ». Dernier point intéressant, dans leur note, les Renseignements pointent également l’influence américaine, celle des séries Netflix notamment.

Le ministère réagit, bonne nouvelle ?

Tu parles, Charles !

La réponse de Pap Ndiaye au problème est un modèle d’écran de fumée. Citons-le : « Nous sommes en train de collecter et faire remonter un certain nombre d’informations pour avoir une vision bien synthétique de cette situation et pouvoir la caractériser calmement et évaluer à l’échelle nationale le phénomène. » On n’est pas rendus !

Le nouveau ministre aurait pourtant pu sauter sur l’occasion pour détromper ses détracteurs, condamner ces comportements et proclamer que la République ne cèdera pas. Il n’en sera rien. Il va commander un rapport.

Embarras général

Dans la plupart des médias, on tortille pour savoir si la djellaba est un symbole religieux. Les journalistes et commentateurs font assaut de juridisme, pour ne pas voir l’évidence. L’évidence, c’est que l’islamisme d’atmosphère accentue son emprise, mais pendant ce temps, on continue à se raconter que « l’immense majorité des musulmans n’est pas concernée etc. etc. ». Sauf que tous ces arbres islamistes poussent bien dans une forêt islamique ! Tous ces incidents mis bout à bout, on n’en est plus à une toute petite minorité.

Seulement, plus le réel nous saute aux yeux, plus les effaçologues veulent nous interdire de le voir. Car voir ce que l’on voit, ce serait déjà raciste. Cet aveuglement volontaire nous désarme intellectuellement et politiquement face à des adversaires qui eux savent ce qu’ils veulent. Les RG annoncent qu’il est plus que probable qu’on assiste à une nouvelle offensive islamiste ciblant la jeunesse à la rentrée. Beaucoup de professeurs sont terrorisés. Tous les islamistes ne sont pas des juristes distingués, il y a aussi des fanatiques capables de passer à l’acte parce qu’on aurait manqué de respect à leur religion ou mis une heure de colle à leur môme. Mais Pap Ndiaye a besoin d’une thèse de doctorat avant d’agir. S’il y a de nouveaux drames, il ne pourra pas dire qu’il ne savait pas.


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez notre directrice Elisabeth Lévy chaque matin à 8h10 dans la matinale




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