Accueil Édition Abonné À propos du voile des « hijabeuses » et de la tolérance

À propos du voile des « hijabeuses » et de la tolérance


À propos du voile des « hijabeuses » et de la tolérance
© Thomas SAMSON / AFP

Les adversaires de la France se servent de lois qui furent autrefois nécessaires pour contenir l’intolérance. Il est temps de réfléchir à une réplique plus musclée face à ceux qui veulent islamiser la société. Pour l’instant, la FFF tient bon.


Elisabeth Moreno s’est exprimée sur LCI, jeudi 10 février, à propos du collectif des « Hijabeuses », qui a saisi le Conseil d’État en novembre 2021. Leur volonté est d’obtenir l’abrogation de l’article 1 du règlement de la Fédération française de football (FFF), qui interdit « tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale ».

Les femmes « ont le droit de porter le voile islamique pour jouer » sur un terrain de foot, a estimé la ministre déléguée à l’Egalité femmes-hommes.

Détournement majeur de la démocratie libérale

Un nouveau totalitarisme, l’islam politique, veut imposer sa foi et ses lois. Il a ses compagnons de route antiracistes racialistes, indigénistes et ses idiots utiles au sein même des institutions républicaines. Il use, comme de précédentes idéologies en leur temps, de la terreur et de la ruse pour s’attaquer à des démocraties fatiguées et malades, qui ne savent réagir que par un déni et une passivité qui pourraient aller, dans un futur proche, jusqu’à des formes plus ou moins extrêmes de « collaboration » avec l’ennemi. Ce totalitarisme séduit en critiquant les vices de cette démocratie libérale qu’il méprise mais également en utilisant à son profit son droit et ses lois protectrices des libertés publiques.

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Déjà Jules Romains écrivait ceci en 1944 à propos du national-socialisme: « Donc, c’est en somme la première fois que l’ensemble d’idées et de valeurs morales, constitué lentement par près de trente siècles de philosophie et près de vingt siècles de christianisme, rencontre en face de lui, dans un duel à mort, un corps d’idées diamétralement adverse et audacieusement démasqué.

Il en résulte qu’un travail de rassemblement de nos idées, accompagné s’il y a lieu d’une révision sans complaisance, loin d’être un épisode latéral, se place dans l’axe même du combat.

Il s’ensuit que les champions de la cause « démocratique » ne peuvent plus se livrer à l’impression confortable d’être portés par l’histoire. Ils ont cette fois à lutter contre l’histoire, à l’empêcher de tourner mal, à réduire un remous énorme où toute une partie des forces morales et matérielles du monde s’est funestement engagée. »

Comment se réarmer face à cette offensive ?

Que faire ? Il fut un temps où un dialogue conflictuel  pouvait être tenté car la masse des opposants à notre civilisation était réduite. On pouvait organiser des controverses et se servir de la non-violence et des outils d’une bonne communication. J’y ai participé avec d’autres. On avait en face de soi des personnes imparfaites comme nous l’étions, pas toujours sincères ni honnêtes, mais il y en avait suffisamment d’autres qui l’étaient. Par ailleurs, chacun essayait de faire preuve de bonne volonté et, d’ailleurs,  avait intérêt à l’être. Les uns, pour lutter contre un vrai racisme et des inégalités majeures, et les autres pour défendre leur identité et leur territoire. 

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Désormais, il apparaît que les ressources du dialogue pacifique et de la coopération soient invalidées par l’état mental et les positions politiques d’un adversaire, déterminé à combattre. Il ne reste plus qu’à utiliser la force qui peut paraître brutale, qui l’est certainement mais qui seule peut le faire reculer ou capituler. 

Ce n’est donc pas l’idéologie, qu’elle soit celle de la bienveillance ou de la brutalité, qui doit décider de la conduite à tenir, mais la connaissance de la réalité et l’adaptation à cette réalité. Nos adversaires se servent de lois qui furent nécessaires pour contenir l’intolérance. Aujourd’hui ce n’est pas seulement la peur qui doit changer de camp, comme disent certains à propos de la criminalité, mais l’intolérance qui prend parfois le masque de la tolérance obligée.


Dans sa chronique, Elisabeth Lévy souligne que les militantes se font appeler les « hidjabeuses » et non les « footballeuses voilées », preuve que le sport est secondaire dans cette affaire…

Retrouvez Elisabeth Lévy chaque matin à 8h10 dans la matinale sur Sud Radio.




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Essayiste et fondateur d'une approche et d'une école de psychologie politique clinique, " la Thérapie sociale", exercée en France et dans de nombreux pays en prévention ou en réconciliation de violences individuelles et collectives.

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