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Suède: il n’a pas supporté que quelqu’un dise «Allah n’existe pas»

Et il attaque au couteau sept passants


Suède: il n’a pas supporté que quelqu’un dise «Allah n’existe pas»
La police à Vetlanda, le 3 mars 2021 © Mikael Fritzon/AP/SIPA Numéro de reportage : AP22544967_000005

La Suède juge en ce moment un migrant afghan qui avait attaqué et blessé sept personnes au hasard le 3 mars dans les rues de Vetlanda, dans le sud du pays, parce qu’il n’avait pas supporté d’entendre quelqu’un dire « Allah n’existe pas ». Analyse.


Ce n’est évidemment pas un simple fait divers. Certes, il est peu probable que cet homme, Tamim Sultani, soit directement lié à un groupe jihadiste, et les autorités suédoises en profitent pour ergoter sur qualification de son crime. Il n’en demeure pas moins que la motivation islamiste ne fait aucun doute, même si elle ne s’inscrit pas dans une stratégie politique consciente : éprouver l’impérieux besoin de châtier dans le sang quelqu’un qui nie l’existence d’Allah est bel et bien islamiste, puisqu’il s’agit d’imposer autour de soi le normatif islamique.

Cette agression n’est donc pas un fait divers, mais une escarmouche parmi beaucoup d’autres dans la guerre de moins en moins larvée que les partisans de l’islamisation livrent à la civilisation européenne. 

En Suède et en Allemagne, pas d’amalgame !

On repense ainsi à la tragédie survenue dans le centre de l’Allemagne à Würzburg le 29 juin, où un migrant somalien a tué trois personnes et en a blessé cinq autres, et a déclaré avoir ainsi fait « son jihad ».  Aussi frileuses que les autorités suédoises, les autorités allemandes hésitent malgré l’évidence à parler d’islamisme, et s’opposent à la diffusion des photos des victimes. Il ne faudrait surtout pas que le peuple en soit saisi d’horreur et de compassion, et se révolte contre ces sacrifices humains offerts à Allah : padamalgam, cépaçalislam, et ainsi de suite.

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Le cas suédois témoigne des sanglantes conséquences des migrations incontrôlées. Tamim Sultani a joué du statut délirant des « mineurs non accompagnés » en prétendant en Suède avoir 11 ans de moins que l’âge qu’il avait déclaré lors d’une première demande d’asile déposée en Norvège.  On notera aussi qu’il semble avoir eu préalablement affaire à la police, quoi que pour des raisons moins graves que l’auteur de l’attaque de Würzburg, qui était déjà connu pour des faits d’agressions au couteau mais n’avait pas été expulsé pour autant. « Bien entendu » et « comme d’habitude », est-on tenté d’ajouter. On notera, enfin, que l’affaire de Vetlanda s’inscrit dans le contexte de l’explosion de la criminalité en Suède depuis quelques décennies, qui a contraint le Danemark à rétablir des contrôles stricts à sa frontière suédoise, explosion manifestement liée à l’immigration malgré les dénégations officielles..

Le vrai sacrilège

Notre affaire témoigne, surtout, des sanglantes conséquences de ce qu’est le culte du dieu-tyran du désert, et de ce qu’il fait de tant de ses adeptes. Il inspire les hordes qui ne cessent de harceler Mila, les foules hurlantes qui voulaient la mort d’Asia Biba, celles qui ont acclamé la mort de Samuel Paty, les exactions de Boko Haram et les diatribes haineuses d’Erdogan. Il inspire ce tribunal marocain qui a condamné une jeune femme à trois ans et demi de prison pour avoir publié sur Facebook une parodie de verset du Coran. Dans le cas de Tamim Sultani, cet homme n’a vu comme solution que de verser le sang d’innocents pour supporter le fait d’avoir entendu un inconnu dire « Allah n’existe pas ».

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En 2017 en Suède, un demandeur d’asile ouzbek avait fauché plusieurs piétons à Stockholm avec un camion volé, tuant cinq personnes. Jugé, il a été condamné à la prison à vie. La motivation de Tamim Sultani apparaît comme l’opposée maléfique de la sagesse inspirée de Plutarque qui écrivait, il y a près de deux millénaires :

« Celui qui ne croit pas à l’existence des dieux serait un sacrilège ? Mais celui qui les croit tels que les superstitieux se les figurent, n’est-il pas bien plus sacrilège encore ? Pour ma part, j’aimerais beaucoup mieux que l’on dise de moi « Plutarque n’a jamais existé, Plutarque n’existe pas » que si l’on disait « Plutarque est un homme sans principes, un homme inconstant, irascible, vindicatif, se chagrinant pour des bagatelles. » (….) Les actes et les sentiments ridicules des superstitieux, leurs expiations souillées, leurs pénitences barbares, leurs humiliations avilissantes à l’entrée des temples, c’est cela qui en pousse certains à dire : mieux vaudrait qu’il n’y eût pas de dieux, que d’en avoir qui acceptent de telles absurdités et s’en réjouissent, qui se montrent si vils et si susceptibles. » Je ne sais pas si Allah existe ou non, mais au vu des dogmes de ses fidèles et du comportement de beaucoup d’entre eux, je sais que s’il existe il n’arrive de loin pas à la cheville des dieux de Plutarque.




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Haut fonctionnaire, polytechnicien. Sécurité, anti-terrorisme, sciences des religions. Dernière publicatrion : "Refuser l'arbitraire: Qu'avons-nous encore à défendre ? Et sommes-nous prêts à ce que nos enfants livrent bataille pour le défendre ?" (FYP éditions, 2023)

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