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COP 86: reportage dans un futur insoutenable

Une dystopie écologique


COP 86: reportage dans un futur insoutenable
Photo truquée © Brais G. Rouco / SOPA Ima/SIPA Numéro de reportage: 00936364_000009

À quoi ressemblera notre monde dans 60 ans? Permettez-nous un grand bond dans le futur…


3 septembre 2080. De notre envoyé·e spécial·e en direct de la COP 86 à Stockholm.

Les Covid 19, 20, 21 et 22 ne sont plus que de mauvais et douloureux souvenirs. Les températures élevées et soutenues des dernières décennies semblent avoir eu raison de ce fléau. Cet été a été parmi un des plus chauds de ces cinquante dernières années. En France, le record du mois de juin 2019 (46°C à Vérargues dans l’Héraut) a été battu à Poiseux (Nièvre) qui a vu les thermomètres grimper à 47,8°C. La température moyenne annuelle atteint 25 degrés. Le dernier rapport du GIEC tire le signal d’alarme. L’ONU pousse un cri. Les trois derniers pays qui forment l’UE pleurent. À Vienne, deuxième capitale du Califat Ottoman, Erdogan III est inquiet. Mais que faisons-nous en réalité ?

Heureusement, l’activiste suédoise Greta Thunberg, âgée aujourd’hui de 77 ans, continue sa grève de la faim ponctuelle, tous les dimanches, assise dans la cour de la maison de retraite dans laquelle elle réside. « Je retournerai manger dans ma chambre quand vous aurez rangé la vôtre », dit-elle aux grand.e.s de ce monde. « Vous m’avez volé ma jeunesse, puis mon adolescence, puis ma vie d’adulte, vous me volez maintenant ma seniorité. Il est temps que cela cesse », a-t-elle encore déclaré, dentier serré et tresses violettes, à la tribune de la dernière COP 86. « Je veux que vous ayez peur », a-t-elle ajouté en brandissant sa canne en bambou recyclable.

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Il est évident que le sursaut d’une de nos plus éminentes représentantes des générations anciennes portera ses fruits. L’on voit d’ores et déjà nombre de retraité.e.s faire grève tous les dimanches dans la cour des MA·e·s (Maisons des Ancien·nes). Quand nous lui posons la question « Pourquoi une grève de la faim le dimanche ? », Greta nous montre avec une moue de dégoût et du bout de la manche de son tricot en fibre de carotte le plateau-repas qui fait office de déjeuner chaque dimanche dans sa Maison des Ancien·ne·s – c’est le seul repas de la semaine qui contient de la viande.

Il y a soixante ans, la maman de Greta avait confié aux journaux suédois : « Ma fille est capable de voir ce que les autres ne voient pas. Elle peut percevoir le CO2 à l’œil nu. Elle l’observe s’échapper des cheminées et se transformer en dépotoir dans l’atmosphère » (propos repris dans le journal crypto-climatosceptique Valeurs actuelles du 16 janvier 2020). Aujourd’hui, Greta ayant quasiment perdu la vue à cause d’une rétinopathie veganique (altération des vaisseaux rétiniens consécutive à un déficit protéique dû à une alimentation exclusivement légumineuse – pathologie mise en évidence par la Professeure Jenniphair Larzaouï-Bourrin en 2067), elle nous dit avoir développé son odorat jusqu’à pouvoir « renifler » à des kilomètres à la ronde les nuages toxiques, les odeurs de mort du CO2, et même les remugles d’un barbecue à plusieurs dizaines de kilomètres. « Les gens n’ont pas compris que c’était la fin, ils continuent comme si de rien n’était, c’est pourquoi mon engagement est si radical depuis… depuis… depuis… (elle se tourne vers Sof, son infirmière transgenre), depuis combien de temps déjà ? » – « Soixante ans. » – « Vous vous rendez compte, ça fait soixante ans que je dis, preuves en main, que nous serons morts dans vingt ans, et personne ne me prend au sérieux, personne n’écoute. »

Hier, devant le président racisé et les membres de la COP 86, Greta a redit ses angoisses en s’appuyant sur les toutes dernières données scientifiques du GIEC : « Si nous ne faisons rien MAINTENANT, nous serons tous.tes mort.e.s dans un ou deux ans. Cessez IMMÉDIATEMENT de manger de la viande, de vous chauffer et d’habiter de confortables maisons, habillez-vous léger (elle montre sa simple et transparente tunique en fil de noix de coco), respirez une fois sur deux (elle montre comment on fait), et, et, et…(deux vigiles non-binaires se précipitent pour la soutenir), comprenez bien que JE VEUX que vous ayez la trouille (sa voix s’étrangle), VOUS avez détruit ma vie, JE vous maudis, et j’annonce solennellement à cette tribune (elle se retient de respirer) qu’après ma mort je veux (elle se retient de respirer) que ma dépouille soit compostée, que la nature retourne à la nature, que MA volonté soit faite, ICI comme PARTOUT, et même AILLEURS ! »

L’émotion a été à son comble lorsque les ambulancières asexuelles de la Maison des Ancien·ne·s sont venues chercher Greta, épuisée, visiblement affaiblie par son déplacement en vélo avec robot-chien d’aveugle – Greta milite aussi pour l’arrêt de l’exploitation animale sous TOUTES ses formes.

Nous tenons à rassurer nos lecteurs·trices, les dernières nouvelles sont tout à fait rassurantes : Greta va bien. Elle se repose. Elle est prête, dit-elle, « à continuer le combat soixante ans encore s’il le faut. »

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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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