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L’antifascisme anglosaxon colonise le Québec


L’antifascisme anglosaxon colonise le Québec
"No one is illegal" (personne n'est illégal). Contrairement aux apparences, cette manifestation pro-migrants a lieu à Montréal, août 2017. SIPA. AP22087169_000004

Au Québec, le mouvement antifasciste gagne en visibilité et sert de cheval de Troie à la percée, en terres « françaises », du Canada anglais.


Notre siècle est et sera celui de la bêtise et du scandale. En plus d’être une activité moralement ruineuse, cette florissante industrie contamine sans aucun scrupule le tissu social québécois et occidental. Au Québec, des groupes antifascistes d’extrême gauche polluent à qui-mieux-mieux la scène politique et intellectuelle en intimidant et en agressant tout ce qui s’oppose à leurs revendications, même lorsque ces dernières flirtent avec la démence. Si ce mouvement prend de plus en plus sa place au Canada français, comme le fait remarquer le journal La Presse dans un article consacré à un site anarchiste qui explique comment fabriquer des bombes artisanales, incendier des véhicules et attaquer dans la rue de prétendus racistes, il trouve sa justification morale dans des dérives idéologiques typiquement anglo-canadiennes.

Les noires devant, les blancs derrière

Le plus récent exemple vient de la province anglophone de Nouvelle-Écosse. Le festival Pop Explosion de la ville de Halifax recevait, le 19 octobre, une chanteuse canado-afro-colombienne du nom de Lido Pimienta. Lors de sa prestation, cette dernière a, comme l’explique le Journal de Montréal, demandé au public de se séparer. Les hommes derrière, les femmes blanches juste devant, et les femmes de couleur au premier rang, établissant  une ségrégation raciale patente dans le public. Une photographe blanche est restée en avant pour prendre des clichés du spectacle. La présence de cette dernière a suscité la colère de la chanteuse. Quel culot, en effet, de rester devant pour prendre des photos alors qu’on a la peau blanche! Le lendemain, le festival s’est excusé auprès de la chanteuse du « racisme évident » de celle qui devait prendre des photos en plus d’offrir à ses employés des cours d’éducation d’antiracisme.

Forte de ces positions délirantes, prises par des organismes publics canadiens-anglais supposés sérieux et tempérés, l’extrême gauche antifasciste se sent de plus en plus justifiée dans ses excès violents censés purger la société de ses éléments indésirables. Ainsi, au Québec, on a récemment assisté à une manifestation dans les rues de Montréal regroupant 5000 personnes voulant dénoncer le racisme latent d’un certain Québec.

« Refugees welcome! »

Une caractéristique particulière frappait toutefois tout observateur un tant soit peu sensible : la quantité de pancartes de langue anglaise brandies. « Refugees welcome ! Islamophobia, antisemitism : same struggle! BASH the FASH : solidarity means revenge! More Omar Khadr (ndlr : un présumé terroriste torontois lié à Al-Qaïda), moins de Guy Nantel (ndlr : un humoriste s’amusant des dérives de l’extrême gauche)! »

Anglolâtres, les antifas ? Ils l’ignorent peut-être mais leur mouvement constitue un lieu d’injection, dans la culture québécoise, de l’esprit anglo-canadien qui considère que le respect de la diversité est une affaire de droits individuels et qui rejette radicalement l’idée d’un noyau culturel fondamental majoritaire qu’il est légitime, pour un nouvel arrivant, de respecter.

Les excités d’extrême gauche québécois contribuent donc, à leur manière, à la colonisation culturelle du Québec en y diffusant les obsessions idéologiques anglo-canadiennes. Le Canada est en effet à l’avant-garde lorsqu’il s’agit de faire passer pour acceptables et indiscutablement légitimes les lubies les plus ahurissantes des groupes de pression d’extrême gauche – désignés maintenant  par l’euphémisme « acteurs de la société civile ».

Montréal est tombée

Cet antiracisme devenu fou, qui réinscrit dans la société la catégorisation explicite des individus selon leur couleur de peau, le Canada anglais, tente depuis des décennies de combler son néant culturel en se différenciant culturellement des États-Unis à l’aide d’un progressisme aveugle et d’une « ouverture à l’autre » caricaturale. Il s’y vautre et va réussir son entreprise colonialiste menée depuis des lustres contre le joyau français d’Amérique.

C’est par la ville de Montréal, très ouverte aux idéologies canadiennes-anglaises à la mode, que se diffusent ces idées. La nouvelle mairesse Valérie Plante, élue il y a quelques semaines, entend rendre l’administration municipale non plus française mais bilingue/bilingual. Elle honore en parallèle l’engagement du maire sortant qui avait fait de Montréal, comme Toronto, Vancouver et moult autres villes « américaines », une « ville-sanctuaire » pour les immigrants illégaux. Dire que les patriotes québécois ont cru, depuis quarante ans, que c’est par la gauche qu’arriverait la libération nationale du Québec ! Entretenir aujourd’hui cette idée relève d’une affligeante naïveté.

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Jenny Langevin est étudiante et chroniqueuse culturelle et sociopolitique. Elle contribue à divers médias québécois, dont L'Action Nationale, la revue Argument, La Presse et le Huffington Post Québec. Elle s'intéresse particulièrement aux rapports entre l'évolution de la littérature et de la culture populaire en lien avec les enjeux sociaux contemporains.

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