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Ça y est, les élites ont adopté le populisme


Ça y est, les élites ont adopté le populisme
Le défilé Gosha Rubchinskiy à Kaliningrad.
Le défilé Gosha Rubchinskiy à Kaliningrad.

Ce qui devait arriver arriva : sachez que le sweat à capuche (que l’on appelle « hoodie » chez les fashionistas) sera le must-have de l’année, à en croire les créateurs les plus pointus.

L’affaire est plus politique qu’elle en a l’air. Car ce que le succès planétaire du hoodie annonce, c’est bel et bien la victoire du populisme. Du populisme vestimentaire ? Non, du populisme tout court. Du moins telle serait la suite logique à donner à l’analyse de la légende vivante de la mode, Suzy Menkes. Cette ancienne du New York Times et de Vogue compare l’ascension de Donald Trump à celle de Kim Kardashian. En somme, après que des millions d’Américains ont suivi avec admiration les moindres faits et gestes de la starlette au goût bling-bling assumé, la victoire de la très BCBG Mme Clinton était tout simplement compromise. Cela a l’air un peu brut, mais l’est probablement moins que nous ne voudrions bien l’admettre. En tout cas, avant d’en rire, souvenez-vous du sublime décor de l’appartement présidentiel, à mi-chemin entre Dynastie et le palais de Mohammed VI.

Kaliningrad, le top de la hype

Ce qui vient de se passer aux États-Unis n’est rien à côté de ce qui se mitonne en Russie. Si vous ne connaissez pas Gosha Rubchinskiy, retenez son nom pour vos prochains dîners en ville. Ce trentenaire empreint de la culture post-soviétique a donné son nom à une marque de vêtements hors de prix aux références ultra-connotées: hip-hop, métal, skateboard, foot, le tout mâtiné d’orthodoxie et de grigris soviétiques…

Les plus grands stylistes mondiaux ne cessent d’acclamer son audace. Ceci au point que le jeune prodige a osé organiser son dernier défilé à Kaliningrad (oui, oui, nous parlons bien de l’enclave russe ultra-sinistrée coincée entre la Pologne et la Lituanie), où le beau monde de la mode a débarqué en masse.

Qu’y a-t-on découvert sous un tonnerre d’applaudissements ? Une[access capability= »lire_inedits »] collection de loques miteuses qu’on croirait volées dans le dressing des Deschiens. « Selon moi, c’est une image de la génération d’aujourd’hui », a bien sûr commenté Rubchinskiy.

Comme disait Mao, ou presque, la révolution contre les élites ne sera pas un dîner de gala. Ce sera un plateau-repas tout pourri dans un snack pour routiers. Facturé 1 000 euros le couvert.[/access]



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Paulina Dalmayer est journaliste et travaille dans l'édition.

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