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Moi, si j’étais un homme…

Vincent Cassel provoque un tollé en rappelant qu'il y a sur Terre des hommes et des femmes


Moi, si j’étais un homme…
Vincent Cassel et sa compagne Tina Kunakey, Paris, décembre 2022 © LAURENT BENHAMOU/SIPA

En 1981, la chanteuse québécoise Diane Tell rêvait d’être un homme. En 2023, on lui proposerait une transition de genre fissa. Mais de nos jours, la différence entre les sexes est paradoxalement combattue, et la «toxicité» de la masculinité chassée partout. Ainsi, alors qu’il fait la promotion de sa nouvelle série «Liaison » au Royaume-Uni, et revendique sa masculinité en affirmant que l’influenceur mascu Andrew Tate ne dit pas que des sottises, l’acteur Vincent Cassel s’attire les foudres des féministes.


Cette fois-ci c’est Vincent Cassel qui s’y colle !
Je parle évidemment de la dernière polémique qui a agité les réseaux ce week-end :

J’ai un problème…

Voici les faits : au cours d’une interview accordée au Guardian, le quotidien britannique de gauche à côté duquel Libération fait désormais pâle figure, Vincent Cassel a déclaré ceci : « si les hommes deviennent trop vulnérables et trop féminins, il va y avoir un problème ». Un propos qui semble empreint de bon sens, mais celui-ci n’est hélas plus de ce monde, il a disparu des radars depuis une bonne dizaine d’années concernant le genre. Après de tels propos, des « syncopes en série chez les émules de Sandrine Rousseau » sont à craindre, prévoit Elisabeth Lévy (voir vidéo plus bas).

Une autre des déclarations de l’acteur français remet vraiment l’église au milieu du village, comme on dit : « Regardez ce qui se passe. Instagram et TikTok regorgent de personnes donnant des images fausses. Les hommes devraient être comme ci, les femmes devraient être comme ça. Vous voyez ? C’est un fantasme total de ce que devrait être la sexualité. Et on a tendance à oublier de quoi il s’agit vraiment. Il s’agit d’être soi-même. » Il est vertigineux de constater qu’une affirmation aussi banale fasse polémique.

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Nous voilà transportés dans une sorte de dystopie grotesque, comme dans Woody et les Robots de Woody Allen (lequel est d’ailleurs lui aussi victime d’une fatwa bien-pensante, organisée par son ex-compagne Mia Farrow). Ce film hilarant, dont l’action se déroule en l’an 3000, présente un futur très lointain dans lequel les pauvres Terriens font l’amour en posant leurs mains sur une espèce de boule nommée orgasmatron. Cela m’avait fait hurler de rire il y a une vingtaine d’années. Aujourd’hui, nous pouvons rire jaune, car cette idée délicieusement absurde fait presque figure de prédiction. En effet, en 2023, notre sexualité est placée sous la haute surveillance du commissariat du « Wokistur ».

Shocking !

Bien sûr, les internautes ont eu tôt fait de chercher des poux dans la tête de l’ex-monsieur Bellucci, faisant appel à la désormais classique mais toujours efficace « masculinité toxique », mais aussi en le traitant à demi-mot de pédophile, car sa nouvelle femme est de 30 ans a cadette. Vincent Cassel serait un gros dégueu attiré par les jeunes femmes, chose que l’on reproche aussi à Leonardo di Caprio. Non, Vincent Cassel n’est pas un gros dégueulasse, Vincent Cassel représente seulement la « banalité du mâle », car cette manie qu’ont les hommes d’âge mûr d’être attirés par les jeunes filles est vieille comme le monde et la littérature. Agnès, convoitée par Arnolphe dans L’école des femmes de Molière, peut en témoigner.

Nous sommes maintenant habitués à ce genre de polémiques stériles qui éclatent comme des bulles de savon, pour laisser place à la prochaine. Cependant, elles laissent toujours un arrière-goût d’amertume et de nostalgie. « Moi si j’étais un homme, je serais capitaine d’un bateau vert et blanc », ai-je envie de chanter.

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Elisabeth Lévy : « Vincent Cassel n’est pas un homme déconstruit et il ne veut pas le devenir ! »

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