Tsipras : l’Allemagne paiera!


On le sait, l’Allemagne est particulièrement pointilleuse sur le règlement des dettes, ou du moins sur celles des autres.

Un dogme luthérien qui n’a pas échappé au subtil nouveau premier ministre grec Alexis Tsipras  qui, devant son Assemblée nationale, hier, a quelque peu remis les pendules à l’heure de l’histoire.

Or, il se trouve que l’histoire de l’Europe n’a pas commencé avec le Traité de Rome, ni avec celui de Maastricht, ni même avec celui de Lisbonne. Sans vouloir remonter aux lendemains du néolithique, où les Grecs inventèrent la démocratie, sans exiger de personne le versement de droits d’auteur, l’histoire contemporaine de l’Europe , inclut notamment, si mes souvenirs sont bons, la Seconde guerre mondiale.

Durant ce conflit, ceux qui allaient bientôt devenir les citoyens modèles du continent ne donnaient pas encore de leçon de morale aux peuples jugés inférieurs. Ils envahirent, pillèrent, tuèrent, exterminèrent. Au sud de l’Europe, La Grèce fut, avec la Yougoslavie,  leur terrain de jeu favori. Il semblerait que tout le monde l’ait un peu oublié, sauf les patriotes de gauche et de droite qui codirigent désormais la Grèce.

En vertu de quoi Alexis Tsipras a rappelé « l’obligation historique » et morale » qu’avait son gouvernement d’exiger « des indemnités de guerre » à l’Allemagne . D’après les chiffres fréquemment en circulation, Syriza estime que les sommes dues par l’Allemagne à son pays se montent à 162 milliards d’euros – environ la moitié de sa dette publique de plus de 300 milliards d’euros. Le pire, c’est que Tsipras affirme, à raison,  que les Grecs ne sont pas les seuls à devoir demander des comptes aux successeurs légaux et patrimoniaux du Reich puisqu’il a aussi déclaré : « Il y a une obligation morale envers notre peuple, envers l’Histoire, envers tous les peuples européens qui se sont battus et ont donné leur sang contre le nazisme ».

Patriote, rusé, de gauche mais prêt aux alliances de revers, légèrement germanophobe  et radicalement populiste. Dites les amis, pourquoi on n’a pas le même chez nous?



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