Russie: Faites l’amour, c’est la guerre!


Alors que le climat entre la Russie et l’Europe ne s’améliore pas, que les mesures de rétorsion occidentales ne ralentissent pas, le Kremlin rétorque par un signal qu’on croirait, à première vue, tout droit sorti de Woodstock : « Au diable les préservatifs ! Faites des bébés ! »

Lundi dernier, le ministère de l’Industrie et du Commerce russe a annoncé qu’il souhaitait limiter l’importation de produits paramédicaux venus de l’ouest, dont les préservatifs. Ne l’oublions pas, les Russes subissent tous les jours les sanctions que les dirigeants européens ont instaurées contre Poutine. Le rouble a subi une baisse record de sa valeur. Le prix des produits de consommation courante, souvent d’origine étrangère, ont doublé. Il était clair que la Russie ne se laisserait pas faire.

En bon Russe, Poutine a un coup d’avance. Qui aurait pensé que la vente des préservatifs en Russie était un enjeu commercial et politique ? Et son interdiction une revanche sur l’Occident ? Le Kremlin doit détenir des chiffres étonnants pour considérer que le bât blesse en dessous de la ceinture.  Certes, la population russe atteint les 144,3 millions mais encore faut-il que ces clients potentiels consomment. « Nous allons revaloriser notre production nationale », déclare le directeur du service de la consommation, Guennadi Onishenko. Non content de taper là où ça fait vraiment mal, le gouvernement en profite pour faire coup double : « C’est l’occasion de relancer la natalité » s’enthousiasme encore Onishenko. Vaste programme.

Dans cette partie d’échecs, le fou du Kremlin, c’est l’agence sanitaire Rosselkhoznadzor. Pour des « raisons sanitaires », le fou a déjà eu la peau des vins géorgiens en 2006 et des bonbons ukrainiens Roshen en 2014, propriété du président Porochenko. Mardi dernier, l’agence a relevé des irrégularités dans la viande vendue par Auchan. Sanctions contre la France ? Affaire à suivre.

Mais les Russes devront aussi faire sans appareils de radiologie, prothèses, cannes, ni défibrillateurs cardiaques aux étiquettes étrangères. Et s’ils ne sont pas contents, ils savent ce qu’il leur reste à faire. Pas la guerre.



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est journaliste à Causeur

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