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Marine passe la droite au kärcher


Marine passe la droite au kärcher

Je ne suis pas nationaliste, et encore moins souverainiste. Je n’ai aucun goût pour les populistes ou les poujadistes, je me méfie comme de la peste des néo-païens et des intégristes et, si le « politiquement correct » me fatigue, je me réjouis qu’une chape de plomb réduise au silence antisémitisme et révisionnisme. Autant dire que je me suis toujours senti très loin du Front national. Je ne veux pas « moins d’Europe » : je veux une Europe plus forte, idéaliste et armée. En fait, je serais plutôt occidentaliste, interventionniste et même impérialiste, alors vous comprendrez sûrement mon embarras quand je dois expliquer pourquoi, aujourd’hui, je vote Front national et pourquoi je soutiens Marine Le Pen.[access capability= »lire_inedits »]

L’Union européenne impose des contraintes à ses pays-membres et devrait, à mon avis, les étendre au monde. Il n’y a pas de quoi se dresser sur ses ergots. Comment pourrions-nous, autrement, obliger le marché à respecter notre environnement, œuvrer à la disparition des pétroliers-poubelles qui menacent notre littoral et celui de nos voisins, imposer des progrès dans les conditions d’élevage et combattre la souffrance animale, organiser la sauvegarde d’espèces entières par des quotas de pêche ou de chasse ? Dans ces domaines et dans d’autres, la nation, soumise uniquement à sa clientèle électorale, ne peut sauver le monde. Il en a pourtant besoin.

Je ne veux pas plus de repli identitaire que de repli national et j’aime que la France, au cœur de l’Europe et au sein de l’Occident, prenne sa part dans l’œuvre de notre civilisation, joue son rôle, se mêle des affaires du monde et défende un peu plus que ses propres intérêts. Je ne veux pas que mon pays laisse des populations sans défense et sans élections étouffer sous les dictatures militaires ou religieuses, être meurtries par les anarchies tribales ou les régimes mafieux. Si l’ONU ou l’OTAN nous associent à des pressions internationales en Iran ou en Côte d’Ivoire, nous entraînent dans des guerres en Irak ou en Afghanistan, si les tribunaux internationaux nous sollicitent pour inquiéter des criminels de guerre ou des chefs de gouvernement trafiquants d’organes et si nous répondons à ces appels, j’en suis plutôt fier. J’aurais honte d’une diplomatie qui regarde ailleurs, respectueuse de tous les souverainismes et d’une armée qui reste l’arme au pied quand on menace la veuve afghane et l’orphelin serbe du Kosovo. Par ailleurs, même stratégiquement, je doute qu’un souverainisme étroit et qu’un retrait à l’abri de nos frontières puisse nous protéger des attentats islamistes, du nucléaire iranien ou des nuages radioactifs.

Pour notre économie, je ne crois pas qu’une politique protectionniste règle nos problèmes. On peut regretter la disparition de nos industries délocalisées comme certains regrettent qu’on ait cessé de descendre dans les mines de charbon, mais si nous achetons toutes nos chaussettes en Chine, nous leur vendons des TGV et des centrales nucléaires et, pour l’instant, le chômeur français vit mieux que le travailleur chinois, alors je ne suis pas sûr qu’il y ait urgence à fermer nos frontières.

Le Front ne devrait pas se contenter d’être national

Enfin, j’aime l’idée de l’ingérence, de l’intervention et de l’empire car nous sommes la civilisation et le monde libre. Il suffit d’observer le sens des flux migratoires pour comprendre que cette idée est largement partagée sur la planète. Nous diffusons la lumière et nous ne pouvons plus le faire seuls. Tant que nous en avons la force, nous ne serions pas à la hauteur de notre tâche si nous renoncions à éclairer de nos lanternes les coins du monde les plus obscurs et les plus obscurantistes. Voilà pourquoi, il me semble, le Front ne devrait pas se contenter d’être national.

Mais si je ne veux pas d’une France de petits commerçants derrière des rideaux de fer, je supporte de moins en moins le spectacle de notre démocratie devenue impotente où le peuple est soumis au dictat de contre-pouvoirs qui ne le représentent plus et où le plus simple bon sens ne parvient plus à s’imposer. La démocratie est en panne et je crois Marine Le Pen capable de la remettre en état de marche, à coups de pied aux fesses s’il le faut. L’échec de l’intégration d’une partie de l’immigration que notre pays a subie saute aux yeux d’une immense majorité de Français. Une immigration bas de gamme de populations illettrées et non qualifiées, étrangères à tout ce qui fait l’âme de la France et ne manifestant aucun désir d’y adhérer mais très attachée aux droits sociaux en vigueur, creuse les déficits, augmente la délinquance et la criminalité, porte atteinte à notre laïcité et menace l’identité nationale.

Ce constat est largement partagé et l’arrêt total de l’immigration paraît, pour des Français de plus en plus nombreux, la seule solution sérieuse, mais nous continuons d’importer des pauvres par centaines de milliers chaque année, qui crachent sur leur pays d’adoption après une génération et prennent notre générosité pour de la faiblesse. Si Nicolas Sarkozy n’est pas avare de déclarations encourageantes, seule Marine Le Pen propose des solutions crédibles à ce problème qui pourrait bien, à terme, ruiner nos finances et nous entraîner dans des guerres civiles pour défendre notre République une et indivisible.

Les timides objectifs de reconduite aux frontières ne parviendront pas à endiguer l’invasion en marche. Seule la fin du regroupement familial, de toute forme d’accès automatique à la nationalité et des « pompes aspirantes » (pour reprendre les termes frontistes) qui promettent à tout clandestin accueil et protection redresseront la situation dramatique de notre société. Seul le Front national les envisage.

Obliger la justice à rendre la justice

Pour combattre le crime et la violence qui augmentent dans nos villes et viennent de nos banlieues, la droite semble très volontaire mais, après des années d’exercice du pouvoir, la répression ne dissuade pas les criminels multirécidivistes et, aujourd’hui, un constat s’impose : le crime paye. Quelles que soient les raisons de cet échec, comment pouvons-nous accepter que des individus « bien connus des services de police » continuent de voler, de violer et de tuer ? Depuis trop longtemps, les ministres se mettent en colère mais rien ne change. Les juges, à l’abri de leur précieuse indépendance, laissent passer les gouvernements et les « sages » rejettent les lois pourtant bien peu répressives que les parlementaires avancent. Quand les papys cambriolés qui se défendent sont en prison et que les braqueurs qui tirent sur la police sont dehors, quelque chose cloche. L’UMP s’en émeut, mais le pouvoir des juges ne tremble pas. Le Front national propose de remettre les choses dans le bon sens. Plus de prisons et l’expulsion des étrangers criminels ; que les peines prononcées soient exécutées ; que les violences policières redeviennent des violences légitimes, que les flics soient couverts par leur hiérarchie pour que la peur du gendarme revienne là où les gendarmes ont peur. Entre autres moyens, Marine Le Pen promet la dissolution du Syndicat de la magistrature et du Conseil constitutionnel. Un coup de kärcher élargi à l’ensemble du dispositif législatif et judiciaire.

C’est sûrement la solution pour obliger la justice à rendre la justice !
Partout où les corporatismes, les syndicalismes, les féodalités, les communautés, tous les mammouths, de l’Education nationale à la magistrature en passant par les cheminots, empêchent par leurs résistances et leurs inerties toute réforme et tout redressement, Marine Le Pen promet du changement. Ce n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est qu’elle ne semble craindre personne, ni les médias qui l’ont déjà condamnée ni les lobbies auxquels elle ne doit rien. Les marges de manœuvre des gouvernants sont, paraît-il, extrêmement réduites pour ceux qui naviguent entre la chèvre et le chou.

La France gagnerait sûrement à remplacer des notables prudents par une femme qui ne craint pas les coups. Le FN pourrait avoir les qualités de ses défauts et, si je redoute de voir certains traités internationaux dénoncés, je serais ravi de voir le système tourner dans un sens attendu par le peuple, qu’il se lève tôt ou se couche tard.

Marine Le Pen, qui a rompu avec les clins d’œil racistes ou antisémites de son père, qui a fait le ménage en déclarant personae non gratae au FN les cathos intégristes et les fachos, n’incarne plus l’ordre moral et l’extrême droite mais l’autorité et le courage qu’il faut pour bousculer les institutions démocratiques et supranationales devenues des obstacles à la volonté du peuple et donc à l’application d’une réelle démocratie. Gouverner par référendum, respecter les aspirations populaires plus que les institutions non élues, c’est donner à mon bulletin de vote un peu plus de poids et c’est tout ce que j’attends d’un candidat à l’élection présidentielle. Aujourd’hui, c’est Marine qui fait le poids et Sarkozy qui s’en inquiète. Qu’elle soit élue ou qu’il applique le programme du Front pour plus de sécurité et moins d’immigration, en la soutenant en 2012, à tous les coups je gagne ![/access]

Janvier 2011 · N° 31

Article extrait du Magazine Causeur



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Cyril Bennasar, anarcho-réactionnaire, est menuisier. Il est également écrivain. Son dernier livre est sorti en février 2021 : "L'arnaque antiraciste expliquée à ma soeur, réponse à Rokhaya Diallo" aux Éditions Mordicus.

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