La travailliste Rushanara Ali contrainte de démissionner du gouvernement britannique, pour une raison plutôt cocasse
C’est une pratique peu glorieuse, quoique parfaitement autorisée. Au Royaume-Uni, les bailleurs de logement ont parfois recours à une méthode un rien sournoise quand ils veulent profiter de la hausse des prix de l’immobilier et encaisser des loyers plus élevés. Le plan se déroule en deux étapes.
Tout d’abord il s’agit de se débarrasser du locataire en place, en lui notifiant qu’on a l’intention de vendre l’appartement ou la maison habitée par celui-ci. Puis, une fois les lieux vidés, il suffit de changer d’avis, comme la loi le permet, et de se mettre en quête d’un nouvel occupant prêt à payer plus cher. Cet été, on a appris que la députée travailliste de Bow, à l’est de Londres, Rushanara Ali, avait employé cet efficace stratagème pour doper le revenu que lui procure un bien dont elle est propriétaire dans sa circonscription. En novembre dernier, elle a donné congé à ses quatre colocataires, qui arrivaient en fin de bail. Une fois leur départ acté, prétextant ne pas arriver à trouver acheteur, la jeune femme a remis le logement sur le marché locatif pour 4 000 livres par mois, contre 3 300 auparavant. Seul hic : Rushanara Ali, première femme d’origine bangladaise à siéger au Parlement britannique, était, quand elle a eu recours à cette ruse quelque peu hypocrite, la sous-ministre… des sans domicile fixe ! Face au tollé des associations de défense des mal-logés et aux railleries cruelles de l’opposition, la diplômée d’Oxford n’a eu d’autre choix que d’annoncer sa démission du gouvernement le 7 août en rappelant toutefois, à juste titre, qu’elle n’avait commis aucune infraction. Pas sûr qu’elle trouve beaucoup de soutiens dans ses rangs.
La très remuante Jess Barnard, figure de la nouvelle génération woke dans le comité national du Parti travailliste, suggère même à présent qu’Ali rende carrément son mandat à Westminster.
« Le moment semble opportun pour affirmer que les députés du Labour ne devraient pas être des bailleurs immobiliers et que les bailleurs immobiliers ne devraient pas être députés du Labour », a-t-elle déclaré dans un tweet partagé des centaines de milliers de fois.





