Kippa or not kippa?


Kippa or not kippa?

kippa Marseille

Des amis troublés par l’affaire de la kippa m’ayant demandé ce que je pensais des positions du consistoire de Marseille, du grand rabbin de France, et du CRIF, voici ce que je leur ai répondu, en procédant point par point.

En ce qui concerne la synagogue, son devoir moral est de rappeler aux Juifs croyants que, selon leur religion, leur vie vaut plus que le port de la kippa ; que le danger de mort est réel ; qu’il est sage d’en avoir peur, et qu’on n’est donc pas un lâche ou un défaitiste quand on en tient compte. Cela étant dit, le choix de porter ou non la kippa dans le contexte français actuel doit être laissé au jugement des individus. Certains d’entre eux sont d’ailleurs plus exposés et moins protégés que d’autres.

En ce qui concerne le CRIF, il n’a en principe rien à dire, que ce soit pour ou contre le port de la kippa, vu qu’il n’est pas une autorité religieuse. Il a donc eu tort d’affirmer que « demander à ne plus porter la kippa, c’est donner la victoire aux djihadistes ». Mais il est bien dans son rôle quand il rappelle à l’État que celui-ci doit faire tout ce qu’il peut pour assurer la liberté de croyance, y compris dans l’espace public.

C’est pourquoi je suggère modestement aux pouvoirs publics trois solutions possibles, tout en lui laissant le choix :

1° Tous  les Juifs désireux de porter leur kippa dans l’espace public reçoivent de l’État une arme et le droit de s’en servir (de préférence contre leur agresseur).

2° Tous les policiers et soldats français porteurs d’une arme portent aussi la kippa (sans obligation de manger casher).

Dans les deux cas, le jumelage entre le port de la kippa et le port d’armes évite d’avoir à choisir entre deux options désagréables : renoncer prudemment ou s’exposer passivement.

Si cette mesure n’est pas prise, il restera encore une troisième option possible pour l’État : interdire tous les signes visibles d’appartenance religieuse sur la voie publique, ce qui inclurait sans discrimination ni amalgame la kippa, les voiles, et les barbes islamiques.

En revanche, une circoncision discrète pourrait être tolérée.

*Photo : SIPA.00701707_000006.



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André Sénik, professeur agrégé de philosophie.

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