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Montpellier, Viry-Châtillon, Afghans à Paris, Mions, antisémitisme: le délitement de la société s'accélère


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Les députés LFI Louis Boyard et Mathilde Panot discutent avec le chanteur controversé Médine, Paris, 21 avril 2024. Image: réseaux sociaux.

Quand Stefan Zweig nous éclaire sur l’actualité : le monde d’hier, c’est celui d’aujourd’hui.


Notre civilisation française, et plus largement européenne, est malmenée et vacille, tout comme ce fut le cas entre les deux guerres mondiales.  Certes, les menaces auxquelles elle est confrontée ne sont plus celles d’autrefois. 
Actuellement, nous sommes fragilisés par une immigration massive et surtout par l’islam politique que nombreux, parmi les nouveaux arrivants, tentent d’imposer. Les rares qui s’y opposent sont anathématisés, les autres majoritaires, laissent faire par couardise ou accompagnent le mouvement par opportunisme.  
On observe alors dans notre pays les mêmes comportements décadents, la même atmosphère de folie débridée que ceux qui préludèrent au deuxième conflit mondial. Il suffit pour s’en assurer de relire Le Monde d’Hier, dernier livre rédigé par Stefan Zweig avant qu’il ne mît fin à ses jours.

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La France confrontée à la violence ou à l’islamisme du quotidien

D’où qu’on se tourne, depuis quelques temps, en France, c’est la Bérézina : on larde ou on tabasse qui ne se plie pas à la charia. Samara à Montpellier (34) a été passée à tabac parce qu’elle se vêtait à l’européenne. Shemseddine, À Viry-Châtillon (91), a été battu à mort pour avoir dragué la sœur de deux garçons. À Bordeaux (33), c’est un Afghan enturbanné qui, surin au poing, a fondu sur deux Algériens qui avaient eu la témérité de consommer de l’alcool, le jour de la fête de l’Aïd-el-Fitr. Il a tué l’un d’entre eux. Philippe, à Grande-Synthe (59), vient d’être roué de coups par des mineurs, il en est mort. Samedi dernier, c’était Kaboul à Paris : on a y vu des Afghans manifester après l’incendie de la rue de Charonne et dévaster tout un quartier du onzième arrondissement. Dimanche, la joyeuse bande des Insoumis, Louis Boyard et Mathilde Panot en tête, accompagnés de Salah Hamouri (soupçonné d’être membre d’un mouvement reconnu comme terroriste : le Front populaire de libération de la Palestine) marchait contre le racisme et l’islamophobie. Des milliers de manifestants les accompagnaient scandant les habituels slogans obscènes comme : « Urgence, urgence, la police assassine ». Dans le même temps, on apprenait la démission de Claude Cohen, maire de Mions (69), une commune proche de Lyon, las d’essuyer des insultes antisémites et des menaces de mort parce que Juif. Bien sûr, on vous passe les « refus d’obtempérer » et les rafales de Kalachnikov autour de points de deal tenus par des gamins à peine sortis des couches. Forcément, on est tenu, dans un grand renversement carnavalesque, de considérer les agresseurs, tueurs, racistes et autres agitateurs comme les vraies victimes ou, à tout le moins, de leur trouver des excuses et des circonstances atténuantes.

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Attal, dernière chance pour l’école ?

Dans cette ambiance crépusculaire, il s’agit bien de faire table rase du passé et quand Zweig parle de l’Autriche d’avant la Seconde Guerre mondiale, c’est bien de la France d’aujourd’hui qu’il nous parle : « Dans les écoles, on constituait, sur le modèle russe, des comités de classe qui surveillaient les professeurs, « le plan d’étude » était aboli, car les enfants ne devaient et ne voulaient apprendre que ce qu’il leur plaisait. » Voilà qui fait furieusement songer à nos propres écoles, en ce moment. Nos écoliers n’y font, eux aussi, que ce qu’ils veulent et seront toujours plus enclins à se lever pour Danette qu’à la vue d’un professeur, n’en déplaise à Gabriel Attal. Poursuivons notre édifiante lecture : « Partout on proscrivait l’élément intelligible, la mélodie en musique, la ressemblance dans un portrait, la clarté de la langue. Les articles « le, la, les » furent supprimés, la construction de la phrase mise cul par-dessus tête (…) » Tout ça n’est sans rappeler tous les délires artistiques actuels et la folie de l’écriture inclusive. On lit encore, toujours dans Le Monde d’Hier : « On se révoltait contre toutes formes valables pour le seul goût de la révolte, même contre le vœu de la nature, contre l’éternelle polarité des sexes (…), l’homosexualité et les mœurs lesbiennes furent la grande mode, non pas par un penchant inné, mais par esprit de protestation contre les formes traditionnelles (…) de l’amour. »  Aujourd’hui, pas mieux. C’est toujours sus au bon sens ! Ainsi, aussitôt paru, le livre Transmania, signé Dora Moutot et Marguerite Stern, enquête nourrie sur les dérives de l’idéologie transgenre, se voit censuré1. La Mairie de Paris, suivie par celle de Lyon (jamais en reste), exige de l’afficheur JCDecaux qu’il retire sa publicité pour l’ouvrage. SOS homophobie déclare sur X le 20 avril : « La transphobie tue » et annonce porter plainte contre les auteurs de Transmania. Zweig poursuit : « Dans tous les domaines s’ouvrait une école d’expérimentations des plus téméraires et l’on prétendait, d’un seul bond fougueux, dépasser ce qui avait été fait, enfanté et produit ; plus un homme était jeune, moins il avait appris, plus il était le bienvenu par le seul fait qu’il ne se rattachait à aucune tradition. »

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L’ivresse de Mélenchon

Et, puis, il y a ceux qui surfent sur le tragique des époques pour assouvir leurs ambitions personnelles ; et hier, là encore, c’est aujourd’hui : « (…) dans la politique le communisme et le fascisme étaient les seules extrêmes qu’on accueillît favorablement. » Voyez plutôt le vociférant Jean-Luc Mélenchon et ses non moins braillards affidés sans cesse éructant contre qui n’adhère pas à la fable de la diversité heureuse ; leur seul but : capter les voix des électeurs des « quartiers ». Qu’importe au Lider Minimo s’il contribue ainsi au développement d’un antisémitisme nouveau, version XXIe siècle, voire à l’application de la charia dans certaines zones du territoire ; il aura l’ivresse de gouverner. Que dire enfin de ceux, qui au pouvoir, sont prodigues de mots, mais avares d’actions susceptibles d’enrayer la faillite générale sur laquelle ils ont fermé les yeux par intérêt ou par lâcheté ? « Nous ne laisserons rien passer », clament-ils, en chœur, tous les jours, parce que tous les jours, se passe ce qui ne devrait pas se passer. Gabriel Attal, du reste, vient, à Nice, de s’exprimer sur les comportements « violents » de « certains jeunes », à l’école, et voici qu’il s’auto-congratule, qualifiant son allocution de « discours de vérité et d’autorité. » Il précise, ça va de soi, que stopper la violence des jeunes est « sa priorité. » On attend les actes.

Citons, pour conclure, Zweig, encore, toujours dans son ouvrage ultime : « rien ne donne une impression plus spectrale que de voir soudain revenir a vous, dans sa même forme et sa même apparence, ce qu’on croyait, depuis longtemps, mort et enterré. »

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  1. https://www.causeur.fr/transmania-le-plus-gros-casse-conceptuel-du-moment-281069 ↩︎



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est professeur de Lettres modernes

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