Accueil Brèves Florent Pagny victime d’une fuite de cerveau

Florent Pagny victime d’une fuite de cerveau


Après tant d’autres brillants sujets, Florent Pagny, baryton hurleur, naguère patagon, a quitté la France pour Miami, où il installé sa petite famille. Cet événement majeur, dont on mesure encore mal les effets sur le rayonnement culturel national, serait resté ignoré de nos concitoyens, s’il n’y avait eu un incident de langage, provoqué par Florent, sans doute ému, quoi qu’il en ait, de s’exprimer en français. Cet immense artiste, que le monde entier ne semble pas nous envier, se répand un peu partout sur les ondes et dans la presse, afin de promouvoir les ventes de son dernier opus (il vit aux USA, mais il vend ici).

Or, un instant submergé par l’émotion, l’extravagant apatride s’est laissé aller à quelques confidences, suivies d’explications embrouillées. Il était question de son fils aîné, prénommé Inca, que son statut d’enfant de célébrité rendait mal à l’aise à l’école. Entraîné par son élan, Florent précise à la radio Chérie FM les raisons qui l’ont contraint à fuir notre beau pays, dont celle-ci, qui paraît dominante : « Un jour ton môme il rentre à la maison et se met à parler rebeu (arabe). Tu lui fais : “Ce n’est pas possible !” […] Verlan encore tout va bien, mais là il n’y a pas de raison […] »

Aussitôt, Internet s’en mêle : gros buzz, scandale, SOS racisme exige des excuses publiques, et tout le toutim ! La suite est du même tonneau ; le chanteur se débrouille comme il le peut, c’est à dire qu’il s’embrouille, usant d’un sabir de showbusiness. Il a raté sa promo, son producteur est aux cents coups, il tente de rattraper l’affaire. Patatras ! À Ali Baddou, chroniqueur au Grand journal de Canal +, qui a trouvé choquant le mot “rebeu”, le père d’Inca répond : « C’est pourtant pas péjoratif, moi j’ai des potes “rebeu”, j’ai des potes “feuj” (juifs) et je ne vois pas à quel moment c’est péjoratif ».

À ce propos, on pourrait penser que, pour Florent Pagny, le français, c’est de l’hébreu.



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Né à Paris, il n’est pas pressé d’y mourir, mais se livre tout de même à des repérages dans les cimetières (sa préférence va à Charonne). Feint souvent de comprendre, mais n’en tire aucune conclusion. Par ailleurs éditeur-paquageur, traducteur, auteur, amateur, élémenteur.

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