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Vivons cachés

Freer est gay et défend la communauté juive, ce qui lui a attiré un déluge de haine antisémite et homophobe


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D.R

Le député conservateur Mike Freer ne se représentera pas aux prochaines élections générales. Non pas parce qu’il craint la défaite face aux travaillistes, mais parce que son soutien à Israël lui a attiré des menaces de mort.


Outre-Manche, de nombreux députés conservateurs l’ont déjà annoncé : ils ne se représenteront pas aux élections générales qui auront sans doute lieu à l’automne. Parmi eux, Mike Freer, trente-quatre ans de carrière politique, dont quatorze comme député et six comme ministre. Alors que la plupart des partants ont très peu de chances d’être réélus, vu la raclée attendue par les Tories après quatorze ans au pouvoir, Freer jouit d’une popularité à toute épreuve. Ce représentant de Golders Green, quartier traditionnellement juif de Londres, quitte la politique parce que, ayant affiché publiquement son soutien à Israël, il a fait l’objet de nombreuses menaces de mort. Des cocktails Molotov ont été déposés devant chez lui, et l’incendie de sa permanence en décembre – même s’il ne semble pas y avoir de lien avec les menaces – l’a fait réfléchir.

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Freer est gay et défend la communauté juive, ce qui lui a attiré un déluge de haine antisémite et homophobe. Déjà contraint de porter un gilet anti couteau lors d’événements publics, il a récemment appris que l’islamiste qui avait poignardé à mort un autre député conservateur, Sir David Amess, en 2021, projetait aussi son assassinat. Finalement, il n’a pas supporté que sa famille fasse également l’objet de menaces. Alors que les actes antisémites explosent – une augmentation de 147 % en 2023, dont les deux tiers après le 7 octobre –, politiques et journalistes en général regrettent son départ. Pour autant, ils n’osent pas souligner l’origine des menaces – pas plus qu’ils n’ont osé le faire dans le cas de David Amess. Le 21 février, pendant que le Parlement débattait de la guerre à Gaza, des manifestants propalestiniens ont projeté sur Big Ben le slogan « From the river to the sea ». Décidément, de la Tamise à la mer du Nord, le pays est l’otage de sa minorité musulmane.

Mars 2024 – Causeur #121

Article extrait du Magazine Causeur




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est directeur adjoint de la rédaction de Causeur.

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