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«Pour faire reculer l’islamisme, il faut interdire son uniforme dans le cadre scolaire»

Une tribune libre du député Julien Odoul (RN)


«Pour faire reculer l’islamisme, il faut interdire son uniforme dans le cadre scolaire»
Julien Odoul (RN), député de la 3ème circonscription de l'Yonne. D.R.

Islamisme. Si Gabriel Attal a donné des consignes claires pour que les élèves ne rentrent plus dans nos établissements scolaires en abayas ou qamis, il laisse les « mamans voilées » s’afficher aux côtés des élèves lors des sorties scolaires.


Provocation, intimidation, menace et victimisation… Telle est la stratégie des islamistes et de leurs relais pour avancer leur idéologie dans la société française. Le maire de Francheville dans le Rhône est la dernière cible de cet islam politique en apparence inoffensif mais réellement conquérant. 

En effet, l’édile a refusé de se prendre en photo aux côtés d’une étudiante qui portait le voile lors d’une cérémonie de remise des prix pour les bacheliers. Cette séquence aura eu pour effet immédiat une véritable fatwa lancée sur les réseaux sociaux par une nuée d’intégristes et de fanatiques, dont le CCIE (ex CCIF), officine islamiste dissoute par le ministère de l’Intérieur en 2021 puis reconstituée. 

Être jeté en pâture pour avoir osé défendre nos principes républicains et nos valeurs, c’est ce que subissent bon nombre de professeurs, quotidiennement, au sein de leurs établissements scolaires, et même en dehors. Pour tenter de faire appliquer le principe de laïcité à l’école, la loi du 15 mars 2004 a instauré l’interdiction du port de signes religieux ostensibles dans l’enceinte des écoles, collèges et lycées publics. Quel est le bilan vingt ans plus tard ? Une explosion des atteintes à la laïcité (+150% sur l’année 2022), une recrudescence des revendications politico-religieuses, un débat de société sur les tenues islamiques, un professeur d’histoire-géographie décapité en 2020, un professeur de français égorgé en 2023. 

Non, l’islamisme ne recule pas. Il progresse et colonise inlassablement au rythme des reculades régulières de l’État régalien devenu peu à peu l’État régaRIEN. 

Plus de trente ans après l’affaire dite des « foulards de Creil », aucune offensive républicaine et laïque n’a été menée contre ceux qui nous haïssent et veulent remplacer nos lois et notre mode de vie. Pire, l’inaction voire le refus d’agir contre ces fossoyeurs de la République nous conduit aujourd’hui dans une impasse : l’assimilation a été abandonnée en rase campagne, l’intégration a montré l’étendue de ses échecs. Depuis des années, par lâcheté, clientélisme ou électoralisme, certains irresponsables ont même contribué à alimenter le carburant de l’islamisme et à laisser se propager cette idéologie totalitaire.

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L’école devait être un rempart infranchissable. Elle est aujourd’hui une proie facile. 

L’entrisme islamiste se combat au sein même de l’école de la République, mais doit être banni partout dans le cadre scolaire. Dès lors, comment peut-on accepter que des parents puissent manifester leur appartenance religieuse lors des sorties scolaires ? Comment tolérer que des jeunes filles portant l’uniforme islamiste puissent recevoir un prix ou un diplôme des mains du proviseur, du recteur ou du préfet ?

Récemment, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Gabriel Attal, s’est dit opposé à la lutte contre le prosélytisme religieux au « nom du droit des mères voilées à accompagner les sorties scolaires ». Derrière l’interdiction des abayas, le laxisme reste la marque de fabrique de ce gouvernement qui refuse d’agir concrètement préférant les coups de communication. D’autres invoquent des arguments absurdes, préférant nous expliquer que l’interdiction du voile pour les mères accompagnatrices signerait la fin des sorties scolaires, et ce, par manque d’accompagnateurs. Ce qu’il faut comprendre, en réalité, c’est que les femmes non-voilées dans certains quartiers français ne sont plus qu’une minorité.

Pour répondre aux défis et aux menaces de l’islamisme qui gangrène aujourd’hui l’école de la République, la législation actuelle donne libre cours à l’interprétation en ce qui concerne la neutralité religieuse relative aux activités organisées dans le cadre scolaire mais en dehors des établissements d’enseignement. Une incohérence sans nom, puisque le périmètre de la loi n’interdit pas le port de signes religieux ostentatoires lors des sorties scolaires, des voyages scolaires ou de tous les événements sportifs, festifs ou honorifiques en lien avec l’Éducation nationale.

Ainsi, une mère accompagnatrice peut porter son voile lorsqu’elle accompagne les élèves en sortie scolaire alors que ces dernières sont soumises à la loi du 15 mars 2004 quand elles franchissent le seuil de leur établissement. De même, une élève est en droit de se présenter vêtue d’un voile islamique ou en abaya à une cérémonie de remise des prix ou à une compétition sportive, pourtant étroitement liées à sa scolarité.

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Si un certain nombre d’accompagnatrices scolaires ou d’élèves profitent inconsciemment de ces incohérences réglementaires au nom de la liberté de culte, les failles de la loi de 2004 sont aussi exploitées par les promoteurs d’un islam politique qui vise à concurrencer la République dans l’espace public et notamment à l’école. Face à ces contradictions et parce qu’il y a urgence à s’opposer au communautarisme islamiste, j’ai déposé une proposition de loi avec mes collègues députés RN qui vise à interdire le port de signes ou de tenues manifestant de manière ostensible une appartenance religieuse ou politique dans les sorties et les activités organisées dans le cadre scolaire.

Le voile n’est pas un couvre-chef anodin ; il est un symbole de soumission et de régression, un étendard islamiste qui, chaque jour, gagne du terrain. L’islamisme ne s’arrête, hélas, pas aux portes de l’école. Il gangrène et tue, impunément, là où la République française se trouve. Le combattre, c’est rejeter toute compromission et condamner la complaisance. Le combattre, c’est déjà interdire ses manifestations et ses symboles partout et tout le temps.

© Pascal Fayolle/SIPA



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