Accueil Société Not in my name!

Not in my name!

Une tribune collective de Français issus de la culture musulmane


Not in my name!
À Paris, des tags antisémites recouverts dans le 14e arrondissement, 1er novembre 2023 © LIONEL URMAN/SIPA

Le 7 octobre dernier nous avons, encore une fois, assisté à l’inqualifiable retour du mal radical. Après le 11 septembre, la Bataclan, l’attentat de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher, après la reprise en main de l’Afghanistan par les Talibans et la répression du régime des mollah sur leur propre peuple, après les exactions des Shebbabs somaliens, les massacres de l’État Islamique en Syrie et en Irak et tant d’autres, c’est Israël qui a été frappé à l’aurore par la barbarie du Hamas.

Des enfants, des femmes, des vieillards ont été massacrés, brûlés vifs, mutilés, violés. Des jeunes, venant fêter la vie et le rêve d’un futur qu’ils voulaient lumineux, ont été assassinés par le Hamas, la branche armée de ces Frères Musulmans qui s’infiltrent ici en toute liberté. Les barbares de Harakat al Moukawama al islamiya ont jeté l’effroi et l’obscurité en ce jour devant les yeux sidérés du monde. L’anonymat des cadavres, les visages écrabouillés, les organes mutilés, l’odeur fétide de la mort nous renvoient inéluctablement aux pires périodes de l’humanité.

Nous attendions depuis près de trois longues semaines que les gens de culture musulmane brisent le silence face à cette nouvelle offensive du totalitarisme musulman, nous attendions désespérément un ralliement massif sous un « NOT IN MY NAME » ! Ce slogan, que l’on a vu apparaître en diverses occasions, a soudain disparu.

Cette fois-ci, il s’agit d’Israël, murmure-t-on. C’est compliqué, c’est trop risqué, c’est trop clivant, Israël, le point aveugle. Israël, l’aphrodisiaque du monde arabe, serait donc si difficile à soutenir dans son existence ? On convoque le conflit israélo-palestinien, on glose sur la colonisation et les territoires alors qu’en vérité il s’agit simplement de condamner sans appel la barbarie, la haine et la destruction programmée du peuple juif.

Il s’agit de prendre parti dans la guerre mondiale diffuse que mène l’islam pour imposer le règne d’Allah et l’éradication ou la soumission de l’altérité partout sur la planète. C’est d’elle que se réclament tous les islamistes, patients ou agissants, qui se réclament de tous les djihads, guerriers ou civils, que les horreurs du 7 octobre ont galvanisés : ici, encore un professeur exécuté, là ce sont des Suédois abattus, partout des propos et des actes antisémites quotidiens, le tout sous le cri d’« Allah Akbar ! ».

Nous, issus de la culture musulmane, refusons que ses aspects les plus sanguinaires, obscurantistes et antisémites y enferment tous ceux qui en proviennent. Il y a, d’abord, à reconnaître la légitimité de tous ceux, de plus en plus nombreux, qui vont jusqu’à l’apostasie. Le massacre génocidaire du 7 octobre est une atteinte à notre humanité, notre silence nous condamne à en être complices. NOT IN MY NAME


Signataires :

Boualem Sansal, écrivain

Fadila Maaroufi, anthropologue, fondatrice de l’observatoire des Fondamentalismes

Sonya Zadig, linguiste, psychanalyste

Houda Belkadi El Haloui, journaliste

Naïma Belalouz, citoyenne engagée au sein de l’association Les racines de demain et l’institut d’éthique contemporaine

Faycal Jellil, fonctionnaire

Fadila Oulebsir-Agoyer, contrôleur de gestion et retraitée

David Duquesne, infirmier libéral et écrivain,

Hassan Chalghoumi, imam de Drancy, président de la conférence des imams de France

Samia Dussart, recherche d’emploi

M. Chahrazed, enseignant-chercheur

Sandrine Ait Aider, artisan

Khadija Korchi, sociologue

Goudane Smaïn, chauffeur de direction, apostat du sunisme

David Vallat, chargé d’affaires dans l’industrie

François Fayçal Aït Douar

Myriam IBN ARABI, chef d’établissement

Hicham Aït Idir, étudiant master Histoire

Rim Ben Yacoub, artiste

Saliha Yahia-Bey, fonctionnaire territorial (ATSEM)

Assia Smail, militante laïque

Fadila Tatah, directrice artistique

Neb, apostat

Ratsul, apostat 

Momo, apostat

Vivi, apostat

Sofia, Collectif Lieux Communs



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent «Face au Sud global, il faut que l’Occident serre les rangs!»
Article suivant Réalisme progressiste

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération