Accueil Édition Abonné La France à l’heure des choix: immigration contre prospérité économique

La France à l’heure des choix: immigration contre prospérité économique

Beaucoup avancent que l'immigration serait une nécessité économique


La France à l’heure des choix: immigration contre prospérité économique
Manifestation contre le projet de loi immigration, Paris, 25 mars 2023 © ISA HARSIN/SIPA

Selon une note de l’Institut Montaigne, qui fait couler beaucoup d’encre, la croissance économique et démographique de la France n’est maintenant possible que grâce à l’immigration.


Il faut lire la tribune que l’Observatoire de l’Immigration et de la Démographie (OID) a publiée dans Marianne. Il faut la lire parce qu’elle est un cri d’alarme nécessaire, et qu’il n’est peut-être pas trop tard pour empêcher la catastrophe qui vient. Il faut la lire parce qu’elle est soigneusement factuelle, documentée, sourcée. Il faut la lire parce que même si elle ne fait que confirmer ce que vous savez déjà – ce que n’importe qui sait déjà, pour peu qu’il se donne la peine de regarder par sa fenêtre – elle vous donnera des arguments et des chiffres incontestables à opposer à ceux qui persistent encore dans le déni et le mensonge, elle vous donnera de quoi ouvrir les yeux de quiconque se laisse encore endormir par les chimères du « vivre-ensemble », de la « diversité qui est une chance » et d’une repentance postcoloniale délirante. Et pour faire bonne mesure, complétez cette remarquable tribune par les études statistiques que l’OID expose sur Twitter, elles aussi sont brillantes.

La France peut intégrer des individus, pas des peuples entiers

Non, l’immigration massive n’est pas une chance pour le pays d’accueil. Non, elle n’est pas une richesse. D’aucuns prétendent qu’elle serait une nécessité économique. Seulement, on se demande bien en quoi une république islamique du Frankistan (!) à l’économie dynamique serait préférable à une France peut-être un peu moins riche mais où Lola n’aurait pas été tuée. Eric Dupond-Moretti se plaindrait peut-être d’avoir plus du mal à trouver des gens pour ramasser ses poubelles, mais peut-être aussi un garde des Sceaux devrait-il se soucier un peu moins de ses poubelles et un peu plus de la sécurité des citoyens : l’immigration massive extra-européenne est nettement plus criminogène que les populations européennes. Ceci dit, il se trouve que même l’argument économique n’est qu’un mensonge de plus : dans ce domaine aussi, l’immigration massive est un fardeau. Tout au plus sert-elle un dumping social délétère, le 9-3 n’est absolument pas la Californie, et il ne semble pas que Trappes, Stains ou les quartiers nord de Marseille soient des eldorados pour les « métiers en tensions » – ou alors, qu’attendent nos chefs d’entreprises pour tous s’y implanter ? Depuis des décennies, l’immigration massive n’a résolu aucun des problèmes de la France, ni des autres pays qui accueillent de tels flux migratoires, mais en a causé beaucoup, et les a tous (ou presque tous) amplifiés. Au fait, a-t-on pensé à intégrer le coût des émeutes et razzias du début de l’été dans le bilan économique de l’immigration massive ? C’est que, d’après un rapport très officiel, « une grande majorité des émeutiers interpellés sont des jeunes individus de nationalité française, mais originaires de l’immigration (2e ou 3e génération), principalement du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne. »

Chiffres implacables

Au fait : il n’y a pas une immigration, mais des immigrations. Les chiffres, là encore, sont implacables, et les populations originaires d’Asie du Sud-Est ne présentent absolument pas les mêmes profils statistiques que les populations originaires d’Afrique subsaharienne ou du Maghreb. Les individus ne sont évidemment pas réductibles à de telles catégories, et peuvent différer totalement de ce qu’annoncent des profils statistiques, mais les tendances générales sont claires. Or, c’est la prise en compte des généralités qui doit fonder la décision politique – sans nier la possibilité de cas particuliers, mais sans essayer lâchement de se donner bonne conscience en se réfugiant derrière les cas particuliers pour refuser de voir les généralités qui bousculent la bien-pensance. Dans le monde réel, les êtres humains ne sont pas la matière brute interchangeable d’une ingénierie sociale qui engendrera l’Homme Nouveau par la grâce de la laïcité et des « valeurs de la République », toujours plus fréquemment invoquées mais toujours plus creuses. Ils ne sont pas non plus les agents tout aussi interchangeables d’un système économique dont l’horizon se limite à produire et à consommer, et qui n’imagine pas de plus sublime accomplissement que d’avoir une Rolex à 50 ans. Dans le monde réel, il existe ce qu’on appelle la culture, l’enracinement, le besoin de donner du sens, la soif de sacré, le désir de grandeur, l’enthousiasme. Dans le monde réel, toutes les civilisations ne se valent pas, et il y a une différence de nature entre civilisation et barbarie.

La France n’est pas un droit de l’homme

Ceci dit, ne commettons pas l’erreur de prendre nos dirigeants pour des imbéciles. Emmanuel Macron, quoi qu’on puisse penser de lui par ailleurs, n’est pas un idéologue mal dégrossi comme Mathieu Slama, qui considère que ce serait trahir « nos principes » de ne pas régulariser la totalité des migrants illégaux – je le trouve d’ailleurs beaucoup trop restrictif, ce garçon : donnons la nationalité française, le droit de vote et les aides sociales à l’humanité entière ! Et pas seulement à l’humanité, d’ailleurs, halte à la discrimination spéciste, Aymeric Caron n’a pas à parler au nom des moustiques, c’est de l’humansplaining, il est grand temps que les culicidés votent et que les femelles (et les mâles qui pondent, pas de transphobie) bénéficient de la CAF pour leurs œufs. Bref.

Emmanuel Macron, donc, a accès à toutes les données sur lesquelles s’appuient les études de l’OID comme celles de Marc Vanguard : elles sont, redisons-le, publiques, sourcées, vérifiables et vérifiées. Comme tous ceux qui l’entourent, Emmanuel Macron connaît les conséquences économiques, sociales, sociétales et sécuritaires de sa politique migratoire. Il sait que son prédécesseur a évoqué une partition du territoire qui deviendrait inévitable. Il sait que son ancien ministre de l’Intérieur a reconnu que de « côte à côte » nous nous dirigions vers un « face-à-face ». Lui-même, dans le débat de l’entre-deux-tours, a déclaré qu’interdire le hijab provoquerait une guerre civile. Pour citer Coluche, « les hommes politiques, j’vais vous faire un aveu, ne sont pas bêtes. Vous vous rendez compte de la gravité ? Ils sont intelligents. Ça veut dire que tout ce qu’ils font, ils le font exprès. »

Mais pourquoi ?

Tout simplement parce que l’immigration massive est nécessaire pour dissoudre la culture française dans le multiculturalisme, et ainsi mettre fin au sentiment d’unité nécessaire pour que le peuple revendique sa souveraineté, et surtout pour abolir la décence commune qui, pour l’instant, freine encore dans leurs appétits ceux que Christophe Guilluy appelle les anywhere. L’extrême-centre envie les « élites » du tiers-monde qui peuvent tout se permettre, et rêve donc de tiers-mondiser la France. Ambition suicidaire : la libanisation en cours, si elle se poursuit, conduira aux mêmes résultats qu’au Liban, dont Thibault de Montbrial rappelait récemment qu’avant son effondrement il était surnommé « la Suisse du Moyen-Orient » – comme quoi, la prospérité économique ne fait pas tout.

Qu’on parle de « créolisation » comme Jean-Luc Mélenchon, de « transition démographique » et « bouleversement d’une rapidité inouïe » comme Emmanuel Macron, ou de « grand remplacement » comme Éric Zemmour, les conséquences de l’immigration massive sont infiniment plus importantes que toute considération relative aux « métiers en tension » ou à des espoirs économiques systématiquement démentis par le réel. Oui, lisez l’Observatoire de l’Immigration et de la Démographie, et faites-vous votre idée…




Article précédent Boycott Sephora: quand le racolage islamiste d’une marque révolte les réseaux sociaux
Article suivant Robert Ménard / 2027: « S’il faut mouiller la chemise… »
Haut fonctionnaire, polytechnicien. Sécurité, anti-terrorisme, sciences des religions. Dernière publicatrion : "Refuser l'arbitraire: Qu'avons-nous encore à défendre ? Et sommes-nous prêts à ce que nos enfants livrent bataille pour le défendre ?" (FYP éditions, 2023)

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération