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De la Guillotière à l’échafaud

Le lien entre violences et immigration en question


De la Guillotière à l’échafaud
Des CRS sécurisent la venue de Jordan Bardella, lors d'une émission de Jean-Marc Morandini, à la Guillotière, Lyon, le 24 novembre 2021,© Bony/SIPA

En France, les policiers apparaissent comme des boxeurs avec des mains liées dans le dos…


Trois policiers lynchés à coups de barre de fer par la foule à la Guillotière, deux agents blessés. Une centaine d’agressions à l’arme blanche, couteaux, haches ou machettes, par jour. Il devient de plus en plus difficile de nier la relation entre la criminalité et la violence de rue, et l’immigration, ou plutôt avec une partie importante de la jeunesse principalement masculine dont les ascendants sont venus du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne, et qui vit dans des quartiers abandonnés aux caïds de la drogue et des islamistes.

La peur de l’embrasement des banlieues

Comment expliquer la violence et la délinquance de beaucoup de ces jeunes, génération après génération, reconnue aujourd’hui, même si pour des raisons idéologiques certains s’insurgent contre cette affirmation et l’attribuent à l’extrême-droite et que, par ailleurs, les gouvernements successifs craignent, en agissant fermement, un embrasement des banlieues comparable en plus grand à celui de 2005 en raison de la disponibilité d’armes de guerre ?

Certains parlent déjà ouvertement d’un djihad à bas bruit contre les infidèles, les kouffars, que sont les représentants de l’Etat : policiers, pompiers, professionnels de l’éducation et du travail social, personnels des mairies…

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Sans nier absolument cette interprétation pessimiste et qui nous préparerait des affrontements plus graves dans le futur, je voudrais y ajouter une analyse élaborée à partir de mes nombreuses expériences dans presque tous ces quartiers d’habitat social qui ont vu fuir progressivement tous ceux qui ne pouvaient plus supporter les violences et les incivilités quotidiennes et qui avaient l’obligation ou simplement les moyens de partir.

Brutalité masculine

En réalité, nous assistons là à un choc frontal entre une civilisation de de la honte, de l’honneur et du clan (qui favorise cette brutalité masculine qui s’exprime naturellement par de la colère, de la susceptibilité, de la jalousie, par la tentation du pillage et du harcèlement et qui, dans les pays du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne, est domptée par la force extrême et brutale des autorités) et une civilisation de la repentance, de l’amour obligé de l’autre, de la bienveillance, du droit qui protège le criminel parfois davantage que sa victime. Comme le disent les policiers, dans leurs propres termes, ils sont « des boxeurs avec des mains liées dans le dos ». 

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Pour éviter une escalade dans la violence, devrons-nous un jour renoncer à une partie de notre Etat de droit, qui fit notre fierté dans le passé ? Les agissements de ces jeunes hommes, mineurs et majeurs  qui attaquent des commissariats au mortier, lynchent des policiers, rendent la vie des riverains impossible et dangereuse, jour et nuit, sont à l’origine d’innombrables rixes, importunent les femmes et les personnes âgées dans la rue et les transports urbains, devront-ils être matés par la force brutale, armée le plus souvent, comme elle le serait en Algérie, au Maroc, et même aux Etats-Unis et en Russie ? Les morts et les blessés qui résulteraient, au début en tout cas, de telles interventions, seraient-elles supportables pour des gouvernements qui pensent avoir d’autres chats, économiques en particulier, à fouetter et qui préfèrent mettre cette question de l’insécurité sous le tapis en espérant peut-être un miracle économique aujourd’hui illusoire qui verraient ces jeunes turbulents se ranger tous sous la bannière du néo-libéralisme et de la société de consommation ?

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Essayiste et fondateur d'une approche et d'une école de psychologie politique clinique, " la Thérapie sociale", exercée en France et dans de nombreux pays en prévention ou en réconciliation de violences individuelles et collectives.

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