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On a testé pour vous… la vaccination au Stade de France

Jonathan Siksou en reportage de guerre au vaccinodrôme


On a testé pour vous… la vaccination au Stade de France
Saint-Denis (93), 6 avril 2021 © Gabrielle CEZARD/SIPA Numéro de reportage : 01013219_000035

Jonathan Siksou, envoyé spécial dans le 93


Notre notation :
Accessibilité : 3/5
Accueil : 5/5
Service : 5/5
Confort : 1/5
Durée : 1 heure
Sur réservation uniquement.

Notre commentaire :

En ces temps de déplacements contrariés, chercher la nouveauté dans un périmètre n’excédant pas dix km autour de son domicile n’est pas aisé. Et après avoir tenté, vainement, de trouver une chaise libre dans un parc bondé ; essayé, sans succès, de flâner parmi la foule sur les quais de Seine ; et espéré, secrètement, pouvoir réserver une table dans un resto clandestin, que faire ? Sans hésiter, vivez l’expérience de la vaccination ! Facile, depuis qu’elle n’est plus l’apanage des grabataires et des supers-pistonnés. Et, plutôt que de faire la chose en catimini dans une officine de quartier, voyez grand et poussez les portes du « vaccinodrôme » du Stade de France ! 

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Le monument s’impose au cœur de la riante bourgade de Saint-Denis, non loin de Paris. Grâce à votre convocation Doctolib, vous saurez à quel accès de l’enceinte fortifiée vous devrez vous présenter. Passé un contrôle de sécurité réglementaire, de charmantes hôtesses d’accueil vous orienteront vers l’une des files d’attente correspondant à l’heure de votre rendez-vous. Peu de monde le jour de notre visite, mais un effort évident semble avoir été fait pour faciliter la fluidité des personnes. L’attente a lieu en plein air et les chaises en plastique mises à votre disposition ne sont pas prises d’assaut comme au Luxembourg : profitez-en ! Ce moment est aussi l’occasion d’échanger avec vos voisins s’il vous faut emprunter un stylo pour remplir le questionnaire, sommaire, qui vous aura été remis. Selon que vous soyez Pfizer ou Moderna, une hôtesse vous indiquera, avec gentillesse et bonhomie, la suite du parcours à emprunter. Il nous a été proposé de rejoindre les sous-sols de la bâtisse mythique. De nouveau une courte attente, puis descente dans l’arène. Celle-ci s’apparente davantage à un immense souterrain, propre et sans humidité, orné de grandes photos magnifiant la geste sportive. C’est là, face à une nouvelle hôtesse, que vous donnerez votre questionnaire dûment rempli, ainsi que votre carte Vitale. Cette paperasserie expédiée en moins de deux minutes, s’ensuivra une nouvelle file d’attente, en escargot, jusqu’à une énième hôtesse qui semblera vouloir vous tirer une balle dans la tête. Mais il n’en est rien ! C’est de cette façon, avec un appareil confondant, qu’elle prendra votre température avant de vous demander d’aller vous assoir devant l’une des nombreuses tentes plantées devant un mur (image familière : on voit les mêmes au JT lorsqu’il y a un tremblement de terre au Bangladesh, d’ailleurs, celles-ci sont aussi de la Croix Rouge).

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Arrivera enfin le moment d’intimité-covid. Face à une infirmière bienveillante, vous dénuderez une épaule (ce faisant, vous réaliserez à quel point Olivier Véran s’y est vraiment mal pris), elle vous injectera le bienfait sans mal, puis vous rejoindrez la nef du hall-sanitaire pour 15 minutes d’attente protocolaire. Vous penserez alors que ce sont les moins intéressantes du parcours. Que nenni, ce sera à peine le temps nécessaire pour réaliser à quel point on peut vivre des choses incroyables à moins de dix km de chez soi.



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Journaliste. Dernière publication "Vivre en ville" (Les éditions du Cerf, 2023)

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