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Mélenchon : divorce à la stalinienne


Alors que je pensais poursuivre tranquillement mon feuilleton plein de bruit et de fureur sur la love story PS-Verts, ne voilà-t-il pas que Mélenchon s’en mêle.

Pour ceux qui ne profitent pas de leur journée de travail pour buller devant les fils d’infos sur le net, je résume. Après que Jean-Vincent Placé a déclaré que Hollande avait intérêt à filer doux, sinon tahar ta gueule à la récré, il lui fut vertement répondu ce matin sur Europe1 par le hollandiste François Rebsamen : « Il a intérêt à parler autrement. C’est clair ? » Visiblement ce devait être assez clair, puisque une demi-heure après, toujours sur les ondes d’Europe, Jean-Vincent Placé a lancé un vibrant « Halte au feu !» qui aurait été encore plus convaincant s’il n’avait été prononcé un jerrycan à la main.

Accalmie ? Mouais…A peine cet incendie-là éteint, Mélenchon en rallumait un autre : le candidat du Front de gauche a accusé, ce matin sur France Inter, François Hollande de vouloir rallier les centristes à la gauche, ce qui selon lui, provoquera forcément « un divorce ».

Son avertissement est clair : « J’ai dit depuis le début, au nom du Front de gauche : nous n’irons pas dans un quelque gouvernement que ce soit où il y aura des centristes (…)François Hollande propose de faire un trait d’union entre le centre et le Parti socialiste dont il sait qu’il aboutit à un divorce avec la gauche ».

Je n’irais pas dire, comme certains éléphants socialistes, que Mélenchon tire contre son camp et renforce la droite, même s’il arrive à beaucoup de ses alliés communistes de s’agacer de plus en plus fort de gags genre Captain Pédalo.

Je constaterai simplement que JLM pose une équation un rien mégalo, à savoir : la gauche égale moi-même. Au lieu de dire à Hollande : « Fais pas ci, fais pas ça , sinon je divorce », il lui dit : « Fais pas ci, fais pas ça, sinon tu divorceras avec la gauche ».

Il fut une époque où les staliniens affirmaient représenter la classe ouvrière à eux seuls, et en vrai, dans des pays comme la France ou l’Italie, ils n’étaient pas si loin de la vérité. Mais jamais le plus stalinien des staliniens n’a affirmé que son parti représentait la gauche à lui seul. Jusqu’à aujourd’hui…



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De l’Autonomie ouvrière à Jalons, en passant par l’Idiot International, la Lettre Ecarlate et la Fondation du 2-Mars, Marc Cohen a traîné dans quelques-unes des conjurations les plus aimables de ces dernières années. On le voit souvent au Flore.

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