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Qui veut gagner des millions?

La Ville de San Francisco envisage de reverser une petite fortune à chaque résident afro-américain


Qui veut gagner des millions?
Yulanda Williams (photo) a donné des arguments devant le Conseil municipal de San Francisco en faveur du plan de réparations © Noah Berger/AP/SIPA

À San Francisco, en Californie, un plan de réparations financières du « racisme systémique » très ambitieux enflamme la population. Les critères définitifs d’éligibilité, ainsi que les montants alloués, seront communiqués en juin.


Le 14 mars, le Conseil municipal de San Francisco annonçait vouloir verser 5 millions de dollars à chaque descendant d’esclaves afro-américains.

Un « plan de réparation » qui comprend en plus de ce joli pactole, un salaire annuel de 100 000 dollars pendant deux cent cinquante ans, ainsi que la suppression des dettes personnelles, pour « dédommager le racisme systémique hérité de l’esclavage ». Et d’après les calculs de l’Institution Hoover de l’Université de Stanford, l’opération coûterait au minimum 600 000 dollars par famille non noire. La population afro-américaine de San Francisco représentant environ 46 000 personnes, l’opération s’élèverait à plus de 230 milliards de dollars. Le chef du Parti républicain à San Francisco, John Dennis, dénonce ce projet ridicule, le budget annuel de la ville n’étant que de 14 milliards. Tant pis pour les millions d’Américains vivant dans leur voiture.

Les critères d’éligibilité seront communiqués avant le mois de juin, ce qui laisse encore le temps de gagner quelques teintes au centre de bronzage le plus proche. Faut-il être 100% noir ? Faut-il être précaire ? Faut-il présenter son arbre généalogique pour justifier une indemnisation ?

Ce projet, aussi absurde soit-il, démontre en tout cas que l’extrême gauche américaine est moins anticapitaliste qu’opportuniste. Rappelons ici que la cofondatrice de Black Lives Matter, Patrisse Cullors, s’était acheté quatre belles villas depuis la création du mouvement, et que Shalomyah Bowers, un des dirigeants du mouvement, est accusé d’avoir détourné 10 millions de dollars de dons…

Sans nier les inégalités raciales au pays de l’oncle Sam, il est certain que le business de la victimisation s’avère très lucratif.

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