Au plaisir des dames


Au plaisir des dames

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La femme moderne doit jouir. Pour que le message soit reçu par tous, on organise pour les enfants des expositions à propos du « Zizi sexuel ». Pépé y emmène Ferdinande, 7 ans, sa petite-fille, découvrir son minou et les joies qu’il lui faudra bientôt savoir en exiger. Mémé y trimbale Jessico, son petit-fils, 6 ans, pour lui montrer comment il devra extasier le minou à Ferdinande.

Il paraît que nos arrière-grands-pères n’avaient pas à se soucier de faire plaisir à nos arrière-grands-mères. J’espère qu’ils en ont bien profité. La femme moderne, elle, doit jouir. Elle le clame et le réclame. L’après-midi, elle téléphone à Brigitte Lahaie sur RMC pour dire qu’elle aime la sodomie et les godemichets. Le soir, le prince charmant qui croit la rejoindre au lit rejoint, en fait, une magistrate en poste au tribunal de l’extase féminine version Marie Claire et Psychologie magazine. Gare au foutiste et à l’étourdi. Ils seront congédiés.[access capability= »lire_inedits »]

Il en résulte que François Hollande a dû autoriser les hommes à se marier entre eux. Les catholiques ont râlé, mais le président ne pouvait plus faire autrement. Chaque jour davantage, le mâle se liquéfie dans le clitomysticisme où nous barbotons depuis longtemps déjà. Pour vous en convaincre, écoutez Brigitte Lahaie, qui, entre deux confessions salaces de ces dames, doit ramasser ces messieurs à la petite cuillère après leurs piteuses aventures

Signer d’une main la loi instituant le mariage homosexuel, c’était bien le moins que pouvait faire notre président alors qu’il s’apprêtait à signer de l’autre la loi de pénalisation des clients des prostituées. Pour qu’elles aient fait un tel tapage au nom des grands principes, les féministes ont dû craindre le danger qu’il y avait à laisser se multiplier des concurrences à leurs yeux déloyales. Elles avaient tort. Le travail de sape de toutes les expressions de la virilité qu’elles ont entrepris voilà des décennies a fonctionné. On peut douter que le jeune homme d’aujourd’hui, celui qu’elles ont façonné, sache encore assumer la virile violence nécessaire pour jouir du charme trouble de la prostitution.

À ce propos, un soir que j’étais aux putes à Anvers, moi qui suis du genre mauvais amant et ferais bien de téléphoner à Brigitte Lahaie, je cherchais dans les vitrines une fille sur laquelle vider mon amertume. On dit que l’encadrement juridique de la prostitution en Belgique permet aux autorités de protéger les tapineuses et de s’assurer qu’elles sont majeures. Ce devait être mon jour de chance, celle que je réussis à dégoter avait l’air mineure. Une blonde parfaite – et espagnole.

Elle m’ouvrit, j’entrai, payai (50 €) et la suivis dans les escaliers qui conduisaient à la chambre. Partout, du rouge grenat. Grenat, le clean velours des murs ; grenat, les couvertures du lit impeccablement fait ; grenat, le tamis des lampes et leur lumière. Le parfum artificiel qui empestait la pièce, grenat aussi, je crois. J’étais venu chercher l’amour sale et sans manières, je débarquais dans son funérarium.

Tiens, le bruit de l’eau qui coule. Je me retourne. Porte de la salle de bains ouverte, elle lavait son machin dans le bidet. Adios ! Je renfilai mon manteau et déguerpis. En dévalant les escaliers, j’entendis vaguement sa voix me lancer un vengeur : « Eres loco ! » Fou, moi ? Dans la rue, je pensais au mâle que j’aurais pu être, il y a un siècle. Ah ! après l’avoir sautée, la beigne que je lui aurais flanquée avant de décamper sans payer ! Et ce n’est même pas moi qui aurais passé la meilleure soirée.[/access]

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Juillet-Aout 2015 #26

Article extrait du Magazine Causeur



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