La plage blanche


Mais oui, Tel Aviv sur Seine a été une fête pour les juifs amoureux d’Israël, et je l’espère pour quelques autres. Une fête où la haine était bannie et les pavés oubliés sous la plage.

Ce n’était pas tout à fait le cas concernant l’improvisation de Gaza plage où, pour ne pas être en reste, les pavés étaient sur la berge vigoureusement astiquée de slogans aussi haineux qu’injustes.

Et c’est bien la raison — chère Elisabeth Levy, cher Pascal Bories, que j’ai si souvent tant plaisir à lire — pour laquelle « Gaza plage représenterait une menace plus importante pour Tel Aviv que l’inverse ». En effet, même au bord de la Seine festive, on ne saurait ne tenir aucun compte de la violence et des débordements des groupuscules pro palestiniens comme le prouvent leurs nombreux passages à l’acte antisémites. Que ces groupes soient réellement sensibles au sort des personnes soumises aux différents pouvoirs locaux — que cela soit à Gaza ou en Cisjordanie — est une autre affaire. De toute évidence, pour ces nostalgiques au masque compassionnel inconscients du totalitarisme, l’idéologie l’emporte sur la raison, l’identification sur l’identité et l’icône sur la réalité.

À ceux-là, nous pouvons rappeler que leurs chers Palestiniens — non les martyrs de la propagande mortifère, mais les gens ordinaires—, furent invités à rompre le ramadan sur la plage de Tel Aviv et que l’OCDE — bien connue pour son sionisme militant — vient de saluer les efforts d’Israël pour intégrer les populations arabes au marché du travail. Ils ignorent aussi, ou feignent d’ignorer les soins régulièrement donnés dans les hôpitaux d’Israël aux Palestiniens de tous bords, notamment aux enfants. Et mille autres choses concernant l’approvisionnement de la « prison à ciel ouvert » malgré le réarmement de cette dernière.

Pourtant, dans nombre de villes et de villages, les Israéliens de toutes confessions n’oublient pas ce qu’ils doivent à la protection du Dôme de fer et à leurs abris dès avant la contre attaque ravageuse contre Gaza d’où provenaient ces tirs en juillet 2014. Aussi sont-ils nombreux à penser ce truisme, même à gauche : Gaza représente une plus grande menace pour la paix que Tel Aviv.



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Marc Nacht est psychanalyste et écrivain

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