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Pardonner ou ne pas pardonner, d’Erika Kirk à la mère de Philippine

Naïveté occidentale, ou grandeur morale?


Pardonner ou ne pas pardonner, d’Erika Kirk à la mère de Philippine
La vueuve de Charlie Kirk prononce un discours au State Farm Stadium, à Phoenix dans l'Arizona, 21 septembre 2025 © UPI/Newscom/SIPA

Les drames vécus par l’épouse du militant américain Charlie Kirk, et Blandine de Carlan, ont ému la droite. Si le pardon reste un choix personnel, la société doit rester vigilante et combattive face aux assassinats à caractère idéologiques et aux dangers de l’immigration incontrôlée.


« Je pardonne » : ce sont les mots forts prononcés, avec des trémolos dans la voix, par Erika Kirk lors de la cérémonie d’hommage à son défunt mari, lâchement assassiné par un militant antifasciste aux États-Unis. De son côté, Blandine de Carlan, la maman de Philippine, jeune fille de 19 ans tuée tout aussi lâchement, déclarait n’éprouver aucune envie d’accorder son pardon au meurtrier, un clandestin qui n’avait rien à faire en France. Qui sommes-nous pour donner raison à l’une ou à l’autre, toutes deux si courageuses et dignes dans l’épreuve ? Personne ne peut comprendre leur douleur, encore moins juger leur réaction.

La joue gauche

Depuis les prises de parole de ces deux femmes remarquables, je ne cesse de m’interroger sur la notion de pardon. Témoigne-t-elle davantage de la supériorité de notre civilisation occidentale, et de la religion qui la fonde, ou de son immense naïveté face à l’ennemi ? Comment concilier l’idée de ne pas sombrer dans la vengeance, qui ne ferait qu’enclencher une escalade mortifère, et notre besoin de nous faire respecter et d’éviter que plus jamais ne se produisent des actes pareils ? Absoudre est-il forcément tendre l’autre joue ? 

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Les proches que ces deux femmes pleurent sont aussi un peu devenus, en tout cas pour les personnes dont le cœur penche à droite, nos victimes, nos martyrs, nos héros, les visages que nous n’oublierons jamais, qui nous obligeront, qui nous accompagneront, comme ceux de Lola et de Thomas, d’Arnaud Beltrame, de Pim Fortuyn. Certains sont morts parce qu’ils étaient au mauvais endroit – dans la France de Macron par exemple -, au mauvais moment, d’autres pour avoir défendu des idées.

Désarmés

Le plus effrayant est de constater que leurs bourreaux sont parfois célébrés, défendus ou encouragés au cœur des pays occidentaux, fracturés et peut-être irréconciliables à mesure que leurs forces vives ne pleurent plus les mêmes morts. Il n’est qu’à voir une partie de la gauche – celle qui pleure Nahel que nous prenons, de notre côté, pour… un délinquant – se réjouir de la mort de Charlie Kirk, comme elle l’avait fait au moment du décès de Jean-Marie Le Pen, ou les journalistes comparer la cérémonie d’hommage en Arizona à un meeting nazi, de la même manière qu’ils avaient parlé de « bal tragique » pour qualifier le drame de Crépol.

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Et si le pardon individuel dépend de chacun, en fonction de sa foi, de sa conscience et du soulagement que tel acte lui procure, il est de notre devoir, collectivement, de n’oublier jamais afin que nous puissions survivre collectivement : les « pas d’amalgame », les fleurs accompagnées d’ours en peluche et les « vous n’aurez pas ma haine » auront fait sans doute plus de mal que de bien aux pays européens au lendemain des attentats, comme si notre faiblesse allait désarmer nos ennemis. En réalité, nous savons, depuis Julien Freund et son aphorisme le plus célèbre, que c’est « l’ennemi qui nous désigne », et non l’inverse. Alors, il est de notre devoir de combattre celui-ci et de considérer comme adversaires tous ceux qui le soutiennent et qui veulent la disparition de nos modes de vie.

Qu’Erika Kirk, la maman de Philippine et toutes les familles de victimes trouvent un peu de réconfort dans notre détermination et la certitude que nous n’abandonnerons jamais.



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