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N’oublions pas Clarissa Jean-Philippe

Une policière morte pour la France


N’oublions pas Clarissa Jean-Philippe
Funérailles de Clarissa Jean-Philippe à Sainte-Marie en Martinique, le 19 janvier 2015 © AFP.

Alors que se poursuit le procès des attentats de janvier 2015, il nous faut rappeler à ceux qui auraient la mémoire courte le sacrifice de la policière municipale Clarissa Jean-Philippe, à Montrouge. Le 8 janvier 2015, le tristement célèbre Amedy Coulibaly tire dans le dos de la jeune femme de 25 ans, alors qu’elle intervient sur un accident de voitures. « Elle venait d’être titularisée », a confié son coéquipier Jonathan à la barre. Quand il a découvert la jeune femme dans une mare de sang, il l’a accompagnée vers la mort en la berçant : « Ça va aller, ça va aller », a-t-il témoigné, en sanglots. 

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Clarissa Jean-Philippe avait quitté la Martinique après le bac pour accomplir son rêve de devenir policière, notamment pour aider sa mère, comme cette dernière l’a relaté vendredi dernier lors du procès. “Je vais te donner tout ce que tu n’as pas pu avoir”, lui disait-elle.

« Heureuse de devenir policière »

Marie-Louisa Jean-Philippe a fait le voyage de Martinique à l’hexagone pour nous exhorter à ne pas oublier sa fille. 

Un an avant d’être assassinée, Clarissa Jean-Philippe « était heureuse de devenir policière », a confié sa mère le mois dernier à France-Inter. Contrairement à Assa Traoré, Marie-Louisa Jean-Philippe n’a pas été invitée à prendre le thé à l’Élysée. Emmanuel Macron n’en a guère le temps, il est occupé à remonter les bretelles de son ministre de la Santé. Quant à Gérald Darmanin, il était déjà pris également, convié à prendre le thé vendredi à la mosquée de Paris pour rassurer nos représentants musulmans au sujet du projet de loi sur les « séparatismes » évoqué par son patron. 

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À Montrouge, on croit savoir que le terrible sacrifice de la malheureuse Clarissa pourrait avoir épargné les écoliers d’une école juive située à 200 mètres du drame, et que Coulibaly aurait bien pu cibler. On le sait, le terroriste frappera malheureusement plus tard. Le lendemain porte de Vincennes, il fera quatre victimes lors de la prise d’otages de l’Hypercasher.

Citoyenne française née dans la terre d’Aimé Césaire, Clarissa Jean-Philippe n’a pas franchement eu droit non plus à des bouquets de fleurs de la part des militants « décoloniaux » comme Rokhaya Diallo. Ceux-là sont trop occupés à traquer le racisme de la police française et de tous les mâles blancs entre deux apéros « racisés ». Partie bien trop jeune, Clarissa Jean-Philippe nous rappelle ainsi le combat de tous ces policiers à l’épiderme extra-européen, qui face aux menaces à peines voilées d’une poignée de militants très médiatisés, ont signé une salutaire tribune dans Marianne intitulée « Nous, policiers issus de la diversité, ne sommes pas des « vendus », des « nègres de maison » ou des « arabes de service » ». 

Nous sommes Clarissa

Le 7 janvier 2015, Clarissa Jean-Philippe parle au téléphone avec sa mère, qui s’inquiète pour sa fille suite à l’attentat de Charlie-Hebdo. Le jour suivant, elle est assassinée par un islamiste. 

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Tous les jours, des héros anonymes combattent l’islamisme en première ligne, en France ou au Mali. Loin des plateaux des chaînes de télévision en continu, ceux qui tombent ont généralement droit à une brève dans une page de presse ou sur Yahoo Actualités, puis l’on passe à autre chose et on oublie leur nom. Premiers de cordée face à « l’hydre islamiste », pour reprendre l’expression du président Macron, ils mériteraient assurément un autre traitement. Il fut un temps où l’on disait « je suis flic ». C’était seulement il y a cinq ans. 

Une France qui préfère braquer ses projecteurs sur les déboulonneurs de statues ou autres architectes du ressentiment plutôt que de rendre hommage à ses héros morts pour sa survie est une France malade.

Clarissa Jean-Philippe a son allée dans le 14 ème arrondissement parisien et a été promue chevalière de la Légion d’honneur à titre posthume, mais cela ne suffira pas à nous immuniser contre l’oubli. Le nom d’Assa Traoré est par exemple bien plus connu que celui de la policière assassinée. À défaut de créer une pétition pour qu’on lui dresse une statue, il est de notre devoir de veiller à ce qu’elle ne tombe jamais dans l’amnésie collective. Appliquons-nous, comme nous le suggère sa mère, à ne jamais oublier son nom.

Source : le Parisien

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Enseignant, auteur du roman "Grossophobie" (Éditions Ovadia, 2022).

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