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Le monde est plein d’idées chrétiennes devenues sottes. La preuve avec Marina Foïs

Le regard libre d’Elisabeth Lévy


Le monde est plein d’idées chrétiennes devenues sottes. La preuve avec Marina Foïs
L'actrice et citoyenne du monde Marina Foïs, au micro de RTL, le 27 septembre 2025. Capture You Tube.

L’actrice reproche aux Français un manque d’empathie pour les migrants


Les propos de Marina Foïs sur l’immigration sur RTL font beaucoup jaser. Chesterton dit que le monde est plein d’idées chrétiennes devenues folles. Plein d’idées chrétiennes devenues sottes, désormais, plutôt. Et je suis sympa, je vais seulement vous résumer le galimatias de l’actrice[1]. Marina Foïs aime l’Autre et la différence. Sauf la différence idéologique: l’autre qui pense que la France est menacée par l’immigration massive est un salaud et un facho.

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D’ailleurs, affirme la grande démographe, il n’y a pas d’immigration massive. Elle ne comprend pas le manque d’empathie des Français. «Quelqu’un qui arrive, qui a faim, froid et besoin d’un travail, pourquoi il n’aurait pas droit à la même chose que moi ?» s’indigne-t-elle. On suppose qu’elle héberge des malheureux.

Sans le savoir, Mademoiselle Foïs résume l’idéologie multiculti de presque toute la gauche. « L’intégration culturelle je m’en fous, peu importe que les gens pratiquent leur religion et ne mangent pas comme moi » dit-elle encore. Sauf que personne ne pense que pour s’intégrer ou s’assimiler, il faut renoncer à sa religion et manger du porc. S’intégrer c’est intégrer l’égalité des femmes, des homosexuels ou des juifs, ou accepter qu’on se moque de ton dieu. Non : Marina Foïs veut une France MacDo où chacun vient comme il est, avec ses préjugés, ses manies et sa femme en burqa si ça lui chante… Ne nous énervons pas : Foïs nous offre un admirable concentré du discours artiste sur l’immigration.

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Les artistes ont bien le droit d’avoir une opinion, me répliquera-t-on. Évidemment oui, même si elle est sosotte. L’ennui, c’est qu’ils ont le droit d’en avoir une seule. Pour faire carrière dans le showbiz, il faut réciter le catéchisme: l’immigration est une chance, le patriarcat règne et « Israël-génocide ». Signataire d’une tribune dénonçant la reconnaissance inconditionnelle de la Palestine et soutenant une solution à deux Etats, Charlotte Gainsbourg a subi un déferlement haineux. En prime, elle est coupable de crime de lèse-gauche : elle incarne l’avocate Gisèle Halimi dans un film sur le procès de l’avortement de 1972 à Bobigny. Résultat: un édito de l’Humanité, une grande pétition et la protestation hier de Serge Halimi, ex-patron du Monde Diplomatique et fils de l’avocate. Sa mère, dit-il, aurait lu cette tribune avec dégoût. C’est possible (elle était extrême-gauchisante), et alors ? Pour avoir le droit de jouer Mme Halimi, il faudrait penser comme elle. Donc, il faut être nazi pour jouer Hitler et homosexuel pour jouer Charlus ? La représentation doit être identique au réel. Les ancêtres idéologiques de Serge Halimi imposaient un art officiel. Lui veut tout simplement interdire l’art. Alors contre les censeurs et les délateurs, vive Queen Charlotte qui me fera peut-être aimer Gisèle Halimi.


Cette chronique a été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale


[1] https://x.com/RTLFrance/status/1971934413773754371



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Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.

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