Devant les manifestations de plus en plus déplaisantes du communautarisme musulman, exacerbé par la guerre d’Israël contre le Hamas, bien des yeux se dessillent dans le monde politique. Trop tard ?
« Sinon… ce sera la guerre sur notre sol » : l’alerte a été lancée, ce lundi matin sur Europe 1, par l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler. Si rien n’est fait pour contrer les Frères musulmans, qui visent à instaurer une société islamique mondiale (califat) en rassemblant la communauté des croyants (l’Oumma), la chercheuse prévient : « Ce qui s’est passé le 7 octobre (l’attaque du Hamas contre Israël) arrivera ici ». L’auteur de l’enquête sur Le frérisme et ses réseaux (Odile Jacob) n’est pas la première à sonner le tocsin. Mais la perspective d’une guerre civile se précise pour qui veut bien observer la fracture qui s’installe entre deux France, deux cultures, deux civilisations, deux modèles de société : une France laïque et démocratique, contre une France islamisée et totalitaire. Dimanche à Paris, place de la République, la France saluée par Jean–Luc Mélenchon brandissait des drapeaux palestiniens et hurlait : « Israël assassin ! », « Macron assassin ! ». Cette fois-ci, les « Allah Akbar ! », repris jeudi alors que la nation enterrait l’enseignant Dominique Bernard égorgé sous ces mots, ont été étouffés.
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Cependant Mélenchon a dévoilé l’antisémitisme d’atmosphère qui fédère l’islamisme qu’il cautionne en tweetant à l’adresse de la présidente de l’Assemblée nationale : « Voici la France. Pendant ce temps Madame Braun-Pivet campe à Tel-Aviv pour encourager les massacres. Pas au nom du peuple français !».
Le désastre d’une France éclatée et irréconciliable est accablant pour la classe politique qui a laissé faire. Pourtant, si le ministre belge de la Justice vient d’annoncer sa démission après une faute de son administration dans la non-expulsion du terroriste devenu tueur de deux Suédois le 17 octobre, il ne faut attendre aucune contrition semblable de la part des « élites » françaises.
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L’irresponsabilité est leur emblème. Dans L’Opinion (20 octobre) l’européiste Jean-Louis Bourlanges constate : « Les situations nous échappent ». Mais le député ne s’arrête pas sur la responsabilité première de l’Europe ouverte et de ses juges non élus qui se sont appropriés « l’Etat de droit ». Sur Radio J, dimanche, Alain Juppé s’interrogeait, laissant percer un doute : « Est-ce qu’il y a une forme d’islam qui est compatible avec la République ? Je veux encore le croire ». Or c’est Juppé, apôtre multiculturaliste de « l’identité heureuse », qui n’a cessé depuis quinze ans de faire crédit à l’islam de ses seules vertus. C’est lui qui a prôné les « accommodements raisonnables » en défendant le port du voile (« Arrêtons de nous focaliser sur le foulard ! ») et en critiquant l’assimilation. C’est lui qui, à l’adresse de ses amis de l’UMP de l’époque, a dit : « L’islamophobie est un point de clivage ». Lui encore qui, ministre des Affaires étrangères, disait en 2011 des frères musulmans rencontrés : « Plusieurs d’entre eux m’ont fait part de leur vision d’un islam libéral et respectueux de la démocratie ». La France a été saccagée par des dirigeants aveugles et sourds. Qu’ils aient au moins, faute de s’excuser, la décence de se taire.
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