Cazeneuve, Thiriez, Bastia : match nul


Cazeneuve, Thiriez, Bastia : match nul

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Après les copieuses violences qui ont précédé le match SCB-OM de samedi dernier, à Bastia, (44 policiers et gendarmes blessés, tout de même) on a pu assister à une invraisemblable partie de mistigri, doublée d’un championnat d’hypocrisie.

On aurait pu croire que le ministre en charge de l’ordre public frapperait vite et fort, ne serait-ce que par compassion pour les fonctionnaires en ITT. Hélas, le ministre de l’Intérieur s’est contenté de froncer les sourcils et de bomber le torse. Dans son communiqué, Bernard Cazeneuve, se borne à réclamer la «détermination des responsables concernés, aux plans local et national, pour mettre un terme à ces comportements violents, en particulier à l’égard des forces de l’ordre qui doivent être respectées». Dès qu’il s’agit de ballon, on est plus près de la clémence que de Clémenceau.

On aurait pu croire que la Ligue de football professionnel, éclaboussée grave, prendrait illico des mesures conservatoires immédiates propres à calmer et frapper les esprits, genre suspension immédiate des matches à Furiani et plainte devant la justice. Au lieu de quoi son président Frédéric Thiriez a réagi ce dimanche par communiqué radicalement banal, condamnant «avec la plus grande fermeté les violences inadmissibles.». Quant aux éventuelles sanctions, dans la meilleure tradition française, elles seront, nous dit le président Thiriez,  étudiées par une commission : «J’ai immédiatement demandé un rapport aux délégués de la Ligue présents sur place et me suis mis en relation avec le patron de la Direction Nationale de la Lutte contre le Hooliganisme, le commissaire Boutonnet, pour obtenir les informations qui nous font encore défaut. La Commission de discipline de la LFP examinera ensuite ce dossier pour suites disciplinaires éventuelles. Purée, on doit trembler chez les supporters cogneurs.

On aurait pu croire, enfin que le Sporting Club de Bastia, mort de honte, envisagerait un début de commencement de semblant d’autocritique. Il semble que ce dernier mot n’existe pas dans la langue corse. Le club, lui aussi y est allé de son communiqué minimaliste, petit monument d’humour insulaire dont voici le best of : «Le SCB a respecté à la lettre les mesures qui avaient été déterminées »  «  Notre club est une nouvelle fois allé au-delà de ses obligations en la matière » « Les incidents  ne sauraient en aucune façon engager la responsabilité du SC Bastia.»

« Circulez, il n’y a rien à voir ! » : ce pourrait être le bilan des réactions après cette émeute inaugurale. Remarquez, on pourrait aussi en faire le slogan de la saison à venir pour la Ligue 1.



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De l’Autonomie ouvrière à Jalons, en passant par l’Idiot International, la Lettre Ecarlate et la Fondation du 2-Mars, Marc Cohen a traîné dans quelques-unes des conjurations les plus aimables de ces dernières années. On le voit souvent au Flore.

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