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Au secours, les super-fragili-wokiste-cancelculture-censurophiles veulent interdire Mary Poppins

Wokisme, cancel culture : on va tout nous sucrer!


Au secours, les super-fragili-wokiste-cancelculture-censurophiles veulent interdire Mary Poppins
Julie Andrews interprète "Mary Poppins", 1964 © MARY EVANS/SIPA

Attention à votre parapluie et à votre chapeau, Mary Poppins ! La foudre de la cancel culture frappe encore.


Supercalifragilisticexpialidocious. Nous avons tous, à un moment de notre enfance, tenté de mémoriser la formule tournant en boucle, avec plus ou moins d’exactitude, dans nos jeunes cerveaux. Ce ne sera peut-être bientôt plus le cas pour les nouvelles générations. C’est, en effet, au tour de Mary Poppins de passer sous les fourches caudines de la cancel culture. La gouvernante préférée des enfants, qui les invitait à ranger leurs chambres – rien que pour cette raison, elle mériterait une éternelle décoration -, n’est plus en odeur de sainteté chez les progressistes aux mains transformées en paires de ciseaux.

Parental Guidance 

Depuis six décennies, le film musical signé Robert Stevenson, qui avait adapté le roman éponyme de Pamela Travers, fut pour beaucoup une des premières rencontres avec le cinéma.  En Angleterre, l’œuvre vient pourtant de passer de la « catégorie U », c’est-à-dire dans le jargon orwellien qu’il était « tout public », à « PG » (ou « Parental Guidance »), « ne convenant pas aux enfants ». En cause, le « langage discriminatoire »  tenu par l’amiral Bloom : à deux reprises, celui-ci utilise le terme « hottentots », désignant alors toute personne d’origine sud-africaine. Depuis, l’appellation a disparu du vocabulaire ; demeure apparemment le traumatisme qu’elle pourrait susciter.

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Disney, qui prévoyait de proposer une version actualisée du film dans son catalogue, est  une fois de plus attaqué par la censure : ainsi Les Aristochats véhiculerait une vision clichée des Asiatiques parce qu’un chat siamois y a les yeux… bridés ; Peter Pan pourrait heurter les Peaux Rouges indiens ayant dans le dessin animé… la peau rouge ; et Dumbo multiplierait les clins d’œil aux ségrégationnistes – et il ne s’est trouvé encore personne, enfin pas à notre connaissance, pour penser que l’histoire se moquerait également des personnes aux grandes oreilles.

Sucreries

En ces temps de délires aiguillonnés par la cancel culture, les œuvres des studios Disney ne sont évidemment pas les seules à être attaquées : Autant en emporte le vent, film magistral tiré d’un livre dont le souffle l’est tout autant, serait « raciste » – et peu importe aux wokistes que la géniale Hattie Mc Daniel, actrice noire, ait obtenu un Oscar pour le rôle qu’elle y interprète ; Les dix petits nègres a été rebaptisé Ils étaient dix ; J.K. Rowling est quant à elle dépossédée de son œuvre en raison de vagues accusations de transphobie ; on en passe et des meilleures.

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Et si, au fond, la dernière polémique, plutôt que nous énerver, nous incitait à revoir Julie Andrews – aujourd’hui âgée de 88 ans – dans son rôle le plus marquant, à nous replonger dans l’Angleterre du début de XXe siècle, et à nous émouvoir à nouveau grâce à un univers poétique qui manque tant au monde actuel ? Avec, évidemment, un morceau de sucre qui aide le wokisme à couler.



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