Accueil Édition Abonné Islamisme, wokisme: les «parents vigilants» ne savent plus où donner de la tête

Islamisme, wokisme: les «parents vigilants» ne savent plus où donner de la tête

Au Sénat, des « parents vigilants » réunis autour d’Éric Zemmour et Marion Maréchal


Islamisme, wokisme: les «parents vigilants» ne savent plus où donner de la tête
De gauche à droite, Ève Vaguerlant, Bérénice Levet et Joost Fernandez. D.R.

Je viens d’assister au colloque de l’association « Parents Vigilants » à la fois par intérêt et par curiosité…


En effet, des connaissances personnelles au sein de l’association m’avaient proposé de venir écouter les différentes tables rondes, dans ce lieu si emblématique de notre République, puisque cela se déroulait au Sénat. Je me suis donc inscrit trois semaines auparavant et assez impatient d’y être, je m’y suis rendu avec l’œil attentif et l’oreille avertie de celui qui connaît très bien le milieu de l’école, puisque j’y exerce depuis plus de 25 ans à différents postes. Je dois dire d’ores et déjà que je suis totalement satisfait de ce que j’ai entendu. Très loin de la caricature affligeante qu’en font les médias gauchistes, je n’ai rien entendu d’extrême, de sectaire, ni même de propagande idéologique nationaliste, ou que sais-je d’autre, qui flirterait avec les heures les plus sombres de notre histoire… En ce moment, ces fameuses heures tant et tant évoquées dans certains médias et par certaines personnes, soufflent de nouveau sur notre pays, et ce n’est pas de ce côté-là de l’échiquier politique qu’il faut les chercher. Fermons la parenthèse. L’organisation très bien menée a permis trois échanges sur les thèmes essentiels pour les Parents Vigilants et deux petits discours, en fin d’après-midi, l’un de Marion Maréchal, le second d’Éric Zemmour en personne.

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Les échanges mettent en évidence les constats déjà bien ancrés maintenant chez la plupart des observateurs un minimum honnêtes : l’effondrement du niveau des élèves et l’entrisme de plus en plus important de l’idéologie. Au sujet des connaissances, le retour à un apprentissage des fondamentaux est préconisé avec la volonté assumée de prôner l’arrêt de certains enseignements, au profit d’un net renforcement du volume horaire dédié au français et aux mathématiques. Au niveau de l’idéologie, si le wokisme est dénoncé de manière très constante, notamment par des exemples assez fournis de témoignages recueillis par l’association sur la théorie du genre et tout ce qui s’y rattache, il y est très peu question de l’islamisme. Une minute de silence est effectuée en hommage et en mémoire des deux professeurs, Samuel Paty et Dominique Bernard, tués par des islamistes, mais ce fanatisme religieux n’est pratiquement pas évoqué ensuite. Il faut dire que le temps est compté et que les sujets sont nombreux : dénonciation du pédagogisme, regret que l’enseignement vertical soit de plus en plus contesté, imprégnation des professeurs eux-mêmes des idéologies qu’ils relayent dans leur classe, trop grande importance du numérique à l’école, notamment au travers des Espace Numérique de Travail, favorisant le manque de repères structurants pour les élèves qui gagneraient à écrire davantage et à travailler leur autonomie. S’ensuit une très riche intervention de Bérénice Levet dont je retiens essentiellement l’indispensable retour de l’exigence dans l’apprentissage de notre langue, qui permet de structurer la pensée, ce dont les étudiants sont de moins en moins capables. Cela conjointement à la lutte contre les idéologies, notamment la théorie du genre avec l’imprégnation toujours plus grande chez les élèves de plus en plus jeunes qu’ils peuvent facilement changer de genre et qu’ils seront ce qu’ils ont décidé d’être. Trop de conséquences négatives sont décriées par beaucoup, et d’ailleurs en Angleterre et en Suède on voit un très net changement d’approche car les aspects contraignants sont apparus aux yeux de tous. La fragilité psychologique des élèves et des étudiants est abordée également car elle apparaît de façon de plus en plus criante, parfois dramatique.

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À ma grande surprise, je m’aperçois que le secteur privé est également très concerné par tous ces constats que je pensais, peut-être naïvement, presque exclusivement le fait de l’école publique. La valeur du travail en tant que source d’émancipation libératrice est mise en évidence. De même la discipline est notée comme primordiale et indispensable à l’élaboration d’un climat scolaire serein, propice aux apprentissages scolaires au sein des classes, actuellement beaucoup trop chahutées par des élèves mal orientés et mal accompagnés. Cela se voit même au travers de l’attitude relâchée de certains et non du nécessaire maintien du corps pour se poser en tant qu’élèves prêts à recevoir le savoir. Le grand endoctrinement dénoncé, où le maitre mot est de déconstruire plutôt qu’instruire, fait la part belle à son corollaire, le grand abrutissement, avec une chute vertigineuse des connaissances et des capacités des élèves depuis plusieurs décennies. Ainsi, cette association souhaite lutter contre la présence de l’idéologie à l’école, d’où qu’elle vienne, et n’a pas la volonté d’instaurer sa propre idéologie. Au contraire, aucune idéologie n’a sa place à l’école, et il est clairement affiché le désir profond de « transformer l’école pour que l’on tolère que l’élève y apprenne », comme le note le dernier intervenant, Joost Fernandez, car actuellement beaucoup de temps est consacré à effectuer des activités qui laissent peu de place à l’apprentissage réel des fondamentaux.

En guise de conclusion, je citerai Marion Maréchal qui développe le thème qui m’est peut-être le plus cher depuis quelques années déjà, à savoir le devenir des élèves en tant que citoyens français. Car elle déclame avec raison que « derrière l’effondrement de l’école, c’est l’effondrement de la nation tout entière qui se joue ». Cela se double « d’un effondrement du pluralisme intellectuel très nuisible à notre pays » et à son devenir sur la scène internationale. Jadis, la France brillait par son rayonnement culturel, par ses classements internationaux et par la pratique de sa langue. Tout est lié, l’école est l’enjeu majeur de notre devenir en tant que nation, c’est donc la priorité des parents que de défendre et de protéger l’avenir de leurs enfants. Qu’y aurait-il à redire à tout cela, ou à dénoncer ? Au contraire, il m’apparaît très sain de nous rassembler autour d’un projet fiable et exigeant pour faire de l’école française le ciment de notre nation. Laissons l’idéologie à la porte de l’école, remettons le savoir au centre, et redonnons à l’effort, au mérite et au travail les places qu’ils n’auraient jamais dû quitter ! Faisons-le, ensemble, parents, enseignants, élèves et autres acteurs de la société, afin de permettre à la génération suivante de bénéficier de la transmission des connaissances, si primordiale pour le développement et la structure des enfants en devenir, et pour garantir la pérennisation de ce que nous sommes et de la civilisation que nous portons.

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Directeur d'école élémentaire, auteur de "Dans l'entre-moi - Le tourbillon de la vie", publié aux éditions Baudelaire

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