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Quand Edwy Plenel se prend pour Zorro


Je préfère la douce schizophrénie des fumeurs d’opium ou de cannabis à la féroce paranoïa d’un Edwy Plenel qui ne jouit que de voir ses ennemis politiques guillotinés par les médias au nom d’idéaux de justice et de vertu qui le rendent d’emblée suspect à mes yeux : la vertu suprême qu’il bafoue est l’indulgence, voire le seul principe qui permet aux hommes de se supporter : le principe d’indifférence.

Ces justiciers autoproclamés n’existent que dans la traque des puissants, fatalement corrompus. Ce sont des fanatiques comme l’Église catholique en a produit sous l’Inquisition et le communisme au siècle passé dans ses diverses versions. Ils rêvent de convertir au Bien l’humanité en se gardant d’envisager que rarement de bonnes intentions ne causèrent autant de dégâts. Ils ne se doutent même pas que la vertu est un vice comme les autres – et parfois pire que tous les autres.

Quand elle permet à la mégalomanie d’un personnage tel Plenel de se faire applaudir par le public des émissions du samedi soir, sous le regard admiratif d’Aymeric Caron, je ne suis pas loin de penser que quelles que soient les motivations de ces redresseurs de torts, le métier de délateur professionnel, voire de bourreau, leur aurait sans doute procuré autant, sinon plus, de satisfaction. À moins qu’ils ne rêvent, autre hypothèse envisageable, d’un pouvoir absolu, quasi divin, qui les mettrait dans l’obligation constante de séparer le bon grain de l’ivraie.

Je me demande parfois comment on peut avoir été rédacteur en chef d’un journal comme Le Monde pour tomber si bas (il est vrai qu’il avait entraîné ce grand quotidien dans sa déchéance ). Et quand je dis si bas, je veux dire si bas dans le ressentiment haineux et obsessionnel. Enfin posons-nous la question : que reste-t-il de Zorro quand on lui arrache son masque ? Je me garderai bien de répondre : ce serait trop cruel.



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