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Le bannissement, une solution réaliste pour notre sécurité

Une tribune libre de l'écologiste Jean-Marc Governatori


Le bannissement, une solution réaliste pour notre sécurité
Image d'illustration Unsplash

Pourquoi ne pas bannir tous les multi-récidivistes dont la justice ne sait que faire, dans un archipel volcanique isolé ? Tribune.


Depuis 50 ans en France, on nous promet la sécurité des biens et des personnes. Résultat ? 8000 crimes et délits par jour en 2022, selon les propres sources du ministère de l’Intérieur ! Toutes les vedettes politiques de notre pays y sont pourtant passées, et elles n’ont cessé de promettre. Jacques Chirac en 1974, Charles Pasqua en 1986, Pierre Joxe en 1984 puis en 1988, Nicolas Sarkozy en 2002, Manuel Valls en 2012… Depuis 50 ans, des dizaines de lois étaient sensées nous rassurer dont la loi Sécurité/liberté du 2 février 1981, la loi pour la Sécurité intérieure en 2003, la loi Sécurité globale en 2021… En 2005, le futur président Sarkozy s’engageait même à débarrasser les quartiers de la « racaille », et à nettoyer « au Karcher » la cité des 4000 à la Courneuve… Échec. Le pire est que les premières victimes habitent les quartiers populaires, souffrent parfois de problèmes de transports et souvent de problèmes de pouvoir d’achat. Triple peine pour elles ! Dépitées, elles votent de plus en plus pour le Rassemblement national, et cet échec sécuritaire prépare l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen.

Punir vraiment

Pour que les Français se préoccupent d’environnement, encore faut-il qu’ils vivent en sécurité – que ce soit pour leurs biens, pour leurs familles, pour les enfants, ou pour leur propre personne. Être écologiste, c’est être pour la sécurité.

L’information intéressante est que les auteurs de méfaits, de toutes ces violences, représentent moins de 1% de la population de notre pays. Face à tous ces multirécidivistes qui sont donc une minorité de personnes et qui pourrissent pourtant la vie d’une majorité d’entre nous, face au harcèlement scolaire qui peut conduire au suicide, face à des crimes terribles comme le viol avec torture, face à la mafia de la drogue, il existe une arme de dissuasion massive, ou du moins de punition marquante : le bannissement.

Cap sur l’Océan Indien !

Notre pays a le privilège d’avoir des îles inhabitées ou peu habitées, dans trois océans, comme par exemple les îles Kerguelen ou les Îles Éparses, dans l’océan Indien. Un tel site permettrait aussi de mieux contrôler les ressources halieutiques et minières de la ZEE se trouvant autour de ces îles qui sont aujourd’hui l’objet de nombreuses convoitises. Vu la difficulté à construire des prisons en zone très habitée, vu l’insuffisante dissuasion que représente cette incarcération, je propose de donner la possibilité aux juges de décider le bannissement pour les cas particuliers des multirécidivistes et des auteurs de certains crimes.

À un moment donné, il faut changer de braquet, non ?!

Bannir

Oui, on peut sûrement améliorer la chaîne pénale ; Oui si notre Constitution permettait des peines planchers, ce serait un progrès ; oui le Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas parlait déjà de clochardisation de notre Justice en 2016 ; oui, 3000 magistrats et greffiers démontraient déjà leur dépit en novembre 2021 dans une tribune retentissante ; oui, il faut plus de policiers et de places de prisons… Mais la culture de l’excuse dans la pensée de gauche a sa part de responsabilité dans ce désastre. Les NUPES, EELV et LFI en tête, condamnant à tout va l’institution police, font partie des sources du fléau délinquant et criminel de notre pays : lorsque survient le drame Nahel et que des politiciens ignorants s’en prennent immédiatement à la police, ils déresponsabilisent les émeutiers et… les délinquants routiers.  Car ce jeune homme, déjà fort défavorablement connu des fichiers de la police, a imposé une course poursuite de 20 minutes à deux motards de notre République, mis des personnes en danger et récidivé dans le refus d’obtempérer. Le mois dernier, deux femmes innocentes qui étaient au mauvais endroit au mauvais moment, âgées de 21 ans, sont mortes à cause d’un fuyard. Ceux qui se soustraient aux contrôles de police tuent. Et il est temps de comprendre que ce qui est important c’est le fait générateur. Punir le délinquant ou le criminel puni, cela revient à protéger la société mais aussi le protéger lui-même ! Force est de constater que nous avons franchi les quatre niveaux du drame de la désinhibition :

Le niveau 1, c’est la longueur de la période entre le constat du délit et sa sanction effective.
Le niveau 2, c’est la faiblesse de la sanction.
Le niveau 3, c’est l’incertitude de la sanction. 
Le pire est le niveau 4, c’est la certitude de l’impunité. Elle désinhibe le délinquant ou le criminel potentiel.

Bref, il est urgent de faire savoir que désormais l’arme du bannissement, sur une durée que déterminera le juge, pourrait être pleinement utilisée.



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Jean-Marc Governatori est Coprésident d'Écologie au centre et élu écologiste niçois.

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