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Mayotte : les conséquences d’un abandon

Le gouvernement abandonne toute volonté de protéger ses frontières et ses citoyens.


Mayotte : les conséquences d’un abandon
Capture d'écran de la chaîne YouTube de France 24, le 18 novembre 2022 DR

Les violences contre les bus scolaires à Mayotte sont le symptôme de l’incapacité de l’Etat à protéger ses citoyens et ses frontières. Ce qui arrive à Mayotte augure mal de ce qui arrivera tôt à tard en métropole.


L’émission de débats « Kalaoidala » de Mayotte la 1ère (groupe France Télévision) a diffusé le 23 novembre des images soutenables uniquement parce qu’elles sont de faible qualité, mais qui sont en réalité d’une barbarie sidérante. Des  séquences ou l’on voit des enfants dans des bus scolaires se faire agresser, à leur place, à coup de machettes par des bandes de jeunes totalement hors de contrôle.

Au cours de l’émission, un représentant des parents d’élèves FCPE, soupire profondément, manifestement submergé et découragé : « C’est trop, trop lourd  Est-ce qu’on mérite ça ? L’État a-t-il vraiment envie de protéger nos enfants, de protéger les Mahorais ? »

La responsable de la société de transport scolaire constate : 64 caillassages de bus en un trimestre, des attaques à la machette, 118 plaintes… 1 interpellation !

Un représentant des chauffeurs de bus : « Personne ne nous écoutait… coups de hache sur le pare-brise… »

Le conseiller départemental présent est révolté : « Ces images reflètent l’échec et le laxisme de l’état… C’est ce qu’on vit tous les jours… Dans nos propres maisons nous sommes attaqués, on ne peut pas protéger nos enfants… L’État doit protéger les Mahorais… Nulle part ailleurs dans la république ces images ne seraient acceptables… A chaque fois nous faisons des réunions, des relevés de décision, mais c’est à l’état de de mettre en œuvre ses taches régaliennes ».

L’animatrice dit qu’elle a montré ces images au procureur de la République, qui est atterré mais, dit-elle, il lui a expliqué que c’est compliqué… les attaques sont très rapides… les enquêtes sont nombreuses et prennent beaucoup de temps, et pour l’instant les enquêtes n’aboutissent pas… Le représentant FCPE : « Si le procureur n’a pas les moyens qu’il le dise… On ne peut pas jouer avec la vie des Mahorais, ce n’est plus possible ». Il explique ensuite que les enfants qui ont vécu ces moments terribles sont psychologiquement marqués à vie, et qu’il faudra les faire bénéficier d’un suivi psychologique. Mais que ces enfants risquent de vouloir se venger et de devenir violents eux aussi…

Dialogue surréaliste et bouleversant, pourtant on n’en parle quasiment plus. Pourquoi ce qui se passe à Mayotte n’est pas le centre de toutes les conversations ? Un département français submergé par des bandes armées de machettes, une guerre civile en marche…

Ce qui saute aux yeux est d’une désarmante évidence, évidence telle qu’elle semble aveugler les commentateurs, et que l’on ose à peine évoquer tellement elle est simple : l’immigration massive et non maîtrisée de gens qui veulent venir profiter de tout ce que la France offre, sans droit ni titre, est la cause première de ce désordre.  Aujourd’hui la moitié des habitants de l’île sont étrangers, 80% des détenus sont des Comoriens irréguliers. Que les Comores, voisins immédiats, incitent leurs concitoyens à cette invasion d’un pays qu’ils considèrent comme le leur ne change rien à l’affaire. Le gouvernement français est incapable de faire face, de défendre les frontières de son territoire, c’est-à-dire la sécurité de ses habitants.

Nous avons là sous les yeux, comme en une expérience de laboratoire, les conséquences inévitables de l’abandon par un gouvernement de toute volonté de protéger ses frontières et ses citoyens : la barbarie.

Parce que la barbarie est le propre de l’homme, même jeune, lorsque plus aucune loi ne vient restreindre et punir ses pulsions agressives. Et les lois ne se peuvent respecter que si elles s’imposent à tous, avec toute la puissance nécessaire, puissance donnée au pouvoir régalien. Cette puissance, notre état est incapable de la mettre en œuvre, c’est une prérogative qui manifestement lui fait peur. Dès lors, il lui est très facile de s’abriter derrière un droit national ou international, des procédures, des valeurs « humanistes » des « droits de l’homme », pour justifier sa lâcheté. Quand la volonté politique existe, et le courage, des solutions peuvent être mises en œuvre rapidement.

Pour rappel, la Constitution offre des solutions légales pour des solutions rapides : état d’urgence, l’état de siège, l’article 16. Mais tout cela est bien trop lourd. Des enfants agressés à la machette dans les cars scolaires sur une ile lointaine, on doit pouvoir régler cela bien tranquillement, à petits pas : réunions, commissions, déclarations, promesses… Nos dirigeants s’appuient depuis longtemps sur le proverbe : « De toute façon tout finit par s’arranger, même mal ».

Considérons un exemple du plus pur style macronien qui n’engage que celui qui l’écoute : « Face à ce phénomène, on va avoir d’abord une réponse sécuritaire au plus vite. Ensuite de [la] coopération, mais avec beaucoup de force [sur l’immigration clandestine avec les Comores]. Et, troisièmement, on doit poursuivre le travail en profondeur de réformes sur Mayotte, parce qu’aujourd’hui notre situation, nos règles, doivent être adaptées face à la réalité du terrain ». (Propos confiés au Monde le 23 novembre). On notera le « avec beaucoup de force » qui montre ses muscles (il dit à peu près la même chose pour le dialogue avec les pays qui refusent de rependre nos chers titulaires d’OQTF). Tout ceci augure bien mal de notre avenir dans la mesure où, après Mayotte, forcément, les mêmes causes, le même abandon produiront les mêmes effets en Europe.



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Réalisateur de films d'entreprises et institutionnels. Organisateur de spectacles.

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