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Marine Le Pen renvoyée en correctionnelle pour… avoir tweeté!

Et personne ne s'en émeut


Marine Le Pen renvoyée en correctionnelle pour… avoir tweeté!
© Photo : Virginia Mayo/AP/SIPA Numéro de reportage : AP22346696_000001

Il existe donc en Europe un pays où se multiplient gardes à vue, perquisitions et auditions de dirigeants du premier parti d’opposition !


Les ressources légales de ce parti sont déjà saisies. Sa présidente a aussi été convoquée pour subir une expertise psychiatrique (!), il y a quelques mois. Nous constatons maintenant que celle-ci est renvoyée devant les tribunaux, pour un grotesque prétexte.

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Nous avons en effet appris le 12 juin le renvoi devant le tribunal correctionnel de la présidente du premier parti politique de France ! Elle sera accompagnée sur le banc d’infamie par un de ses collègues parlementaires, l’avocat Gilbert Collard.

Mais, quel est ce pays ?

Mais quel est donc ce pays ? La Russie de Poutine ? La Hongrie de Orban ? L’Autriche ? Quelque autre pays où les lépreux votent mal ? Eh bien non, c’est bien la France d’Emmanuel Macron, vous ne rêvez pas. Les atteintes aux libertés fondamentales s’y multiplient et l’instrumentalisation de la justice à des fins de répression et d’intimidation politique progresse. Une foultitude d’exemples nous obligent à constater qu’une partie de la magistrature a décidé de veiller à protéger le pouvoir en place et à apporter sa pierre à la lutte contre la bête immonde…

Revenons sur le déroulement de cette histoire ahurissante. En décembre 2015, Jean-Jacques Bourdin interrogeant Gilles Kepel, avait trouvé astucieux d’établir un lien d’équivalence entre le FN et Daesh. Fous de rage devant l’insulte, Marine Le Pen et Gilbert Collard avaient surréagi et publié sur leurs comptes Twitter des photos d’atrocités de djihadistes accompagnées du commentaire « Daesh c’est ça ! », avant de les retirer.

Marine Le Pen a tweeté trop vite

Aubaine pour tous ceux qui s’en remettent à la police pour combattre le RN, quand c’est en fait les politiques qu’ils soutiennent qui le font monter ! Le parquet de Nanterre a été saisi de l’horrible crime, et a naturellement demandé et obtenu l’ouverture d’une information judiciaire pour délit « de diffusion message violent susceptible d’être vu ou perçu par un mineur », prévus à l’article 227-24 du Code pénal.

Plein de zèle, le magistrat instructeur avait sollicité la levée de l’immunité parlementaire de Gilbert Collard alors que sa procédure n’en avait nul besoin. Refusée ! Histoire d’être conséquent dans le combat contre la bête immonde, les convocations de Marine Le Pen – dans une affaire qui ne présentait aucune urgence – ont bien évidemment été délivrées pendant la campagne présidentielle… Le Parlement européen n’avait pas eu les pudeurs démocratiques de l’Assemblée nationale française et avait accordé la levée de l’immunité de la présidente du Rassemblement National.

L’instrumentalisation de la justice

Les résultats des élections européennes sont sans appel. Le RN est devant LREM, bien que Macron ait utilisé sans vergogne les moyens de l’État au profit de sa campagne et bénéficié du ralliement de la bourgeoisie apeurée. La gauche est effondrée et les écolos comptent pour du beurre. Alors, on nous dit à présent que vu ce qui s’est passé à la présidentielle de 2017, le parti de Marine Le Pen est le meilleur ennemi de Macron. La garantie de sa réélection !

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Cela reste à voir : le risque de son arrivée au pouvoir en 2022 est une éventualité sérieuse. L’opération Macron de 2017, avec la fusion du bloc élitaire, la destruction des deux grands partis d’alternance, et la mise en œuvre d’une politique massivement impopulaire, est une stratégie de fusil à un coup.

Alors pourquoi prendre des risques ? L’exécutif utilise une technique qui a fait ses preuves et qui est une habitude du pouvoir : l’instrumentalisation de la justice. Comme pour la répression des gilets jaunes, et comme pour la protection judiciaire des amis d’Emmanuel Macron, celle-ci ne semble pas se faire prier…

Alors bien sûr, comme ils l’avaient fait au moment de l’invraisemblable convocation de Marine Le Pen chez le psychiatre, les syndicats de magistrats – forts muets sur les dérives liberticides récentes dont la France est le théâtre – vont nous affirmer la main sur le cœur que tout ceci est parfaitement normal et qu’il faut faire confiance à la justice. Les professeurs de morale et les juristes approximatifs ne manqueront pas de nous donner des leçons de droit pour justifier ce nouvel épisode.

Comment détourner la protection de l’enfance à des fins politiques

On demandera à tous ceux-là de cesser leurs hypocrisies, eux qui savent le scandale de cette procédure absurde par la qualification pénale utilisée.

Parce qu’il faut rappeler que les incriminations de l’article 227-24 du Code pénal que l’on souhaite appliquer à Marine Le Pen et Gilbert Collard relèvent dans le Code de procédure pénale, du « titre XIX : De la procédure applicable aux infractions de nature sexuelle et de la protection des mineurs victimes ». Il faut lire attentivement dans l’article 706-47 du CPP la liste des infractions concernées par ce titre. C’est édifiant. Tout ce qui relève de la protection de l’enfance y est détaillé et l’on perçoit à quel point les auteurs de ces faits font partie d’une humanité particulière que la justice entend, à juste raison, traiter de façon particulière. Pour être clair, c’est la criminalité des détraqués, des pervers, des psychopathes et autres dérangés.

C’est la raison pour laquelle ont été prévues pour ces gens-là, en plus de la peine, des obligations de soins. Tranquilles comme Baptiste, le parquet et le juge d’instruction saisi acceptent, au nom du droit, de psychiatriser l’opposition politique à Emmanuel Macron!

Marine Le Pen et Gilbert Collard : deux pervers à psychiatriser?

On rappellera que c’était dans la perspective des peines qui leur seront infligées que l’on avait demandé aux deux députés du RN de se rendre chez un psychiatre assermenté, afin que celui-ci se prononce, outre sur leur état mental, sur l’opportunité d’une injonction de soins. Assorti de la prescription d’un traitement inhibiteur de libido pour nos deux parlementaires ?

Il s’est bien trouvé un magistrat instructeur pour trouver tout cela normal et faire diligence. Alors qu’il suffisait de constater l’absence d’élément moral de l’infraction, c’est-à-dire de l’intention de la commettre, pour rendre une ordonnance de non-lieu. On pourra aussi compter sur un parquet diligent pour prendre à l’audience des réquisitions pour que soit appliquée à nos deux pervers enfin démasqués, une peine complémentaire d’inéligibilité !

Comment accepter que la justice ait impliqué Marine Le Pen et Gilbert Collard dans une procédure pénale où ils n’avaient rien à faire ? La protection des mineurs est une chose très sérieuse. Ce genre d’opérations se multiplient et leur caractère politique relève de l’évidence. Quelle que soit l’opinion qu’on puisse avoir de ce parti, la démocratie et les libertés publiques ne se divisent pas. Cette dérive dangereuse ne suscite chez les belles âmes aucune véritable réaction. On pétitionne pour le rapatriement des djihadistes, on tonne contre Poutine, Erdogan, Trump, ou Nétanyahou. On donne des leçons à la terre entière… Mais s’il n’y avait que ces antifascistes de pacotille prenant la pose « no pasaran » et applaudissant ces méthodes contre « la lèpre populiste » ! Le pire, c’est le mutisme de tous les parlementaires, élus et dirigeants de partis qui regardent cette dérive dangereuse pour la République. Et qui probablement ricanent de ce qui arrive à leurs adversaires, comme François Fillon en avait fait également l’expérience. Ils devraient prendre garde : dans ces atteintes aux libertés politiques, ce sera chacun son tour.



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