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«2024, c’est la France en pire! Les gilets jaunes avaient raison!»

Entretien avec le "gilet jaune" Jean-Charles Aknin


«2024, c’est la France en pire! Les gilets jaunes avaient raison!»
Le Niçois Jean-Charles Aknin, gilet jaune et ancien technicien à Radio France. DR.

Entretien avec Jean-Charles Aknin, un révolté qui rêve toujours que le mouvement des gilets jaunes connaisse un débouché politique…


Jean-Charles Aknin, retraité en 2021 de l’audiovisuel public, s’est engagé dès le 17 novembre 2018 auprès des gilets jaunes. Constatant l’absence de matière politique du mouvement, il a entamé en 2020 la rédaction d’un programme électoral en vue des élections présidentielles de 2022…

Il participe régulièrement à diverses rencontres de « résistants » et se consacre à l’écriture sur l’avenir de la société française. Il investit aussi le champ des réflexions politiques et philosophiques autour du droit, de l’État et de la citoyenneté dans le cadre de colloques hebdomadaires sur les réseaux. Il analyse pour Causeur le legs des gilets jaunes à la société française.


Causeur. En rétrospective, comment décrire le mouvement des gilets jaunes ?

Jean-Charles Aknin. Pour situer le mouvement des Gilets Jaunes, on le compare souvent à Mai 68, ce dernier étant une sorte d’étalon paroxystique des chambardements français. D’autres secousses, depuis Mai 68, ont jalonné l’histoire sociale du pays. Elles lui sont comparées soit à l’aune du nombre de manifestants mobilisés, soit à l’aune de la violence générée ou bien à celle de l’ambition militante des participants.

En ce qui concerne le nombre de manifestants, on a souvent cité les manifestations contre la réforme des retraites sous le gouvernement Juppé en 1995 ou les cortèges contre le CPE (Contrat Première Embauche) sous le gouvernement Villepin en 2006. Pour le niveau de violence, on retenait les émeutes des banlieues en 2005. Et pour l’ambition militante, on se souvenait des « Bonnets Rouges » en 2013, des « Nuits Debout » en 2016, apparentées aux actions du mouvement « Occupy Wall Street » aux Etats-Unis ou aux Indignés de « Podemos » en Espagne. Dans cette perspective, le mouvement des Gilets Jaunes représente un phénomène exceptionnel en ce qu’il coche, à lui seul, chacune des trois cases : nombre, violence (malgré lui) et ambition militante. De ce fait, il talonne, et dépasse à plusieurs titres, le paroxysmique Mai 68.

Six ans plus tard, reste au mouvement des Gilets Jaunes à être digéré par les analystes politiques, les sociologues et, pourquoi pas, par les psychologues, avant d’être relégué sur les étagères poussiéreuses des bibliothèques universitaires. Du moins, c’est ce que croient les fossoyeurs bien-pensants. C’est sans compter sur la dimension militante de cette mobilisation historique.

A cet égard, de quelle ampleur a été, selon vous, le mouvement des gilets jaunes, car on ne l’a jamais su exactement ?

On épiloguera peu sur le « nombre », donnée controversée, évidemment falsifiée par les autorités, qui ont suivi à la lettre le sketch bien connu des chiffres de la police versus chiffres des manifestants. En l’absence du soutien des syndicats, des partis politiques ou de tout autre corps constitué pour lesquels l’estimation habituelle de leurs « raz-de-marée » était la division par deux ou par trois, les préfectures ont pu à loisir sabrer le nombre des Gilets Jaunes par dix ! Pourtant ceux qui ont scruté et vécu cette période vous parleront, sans outrance et sans mauvaise foi, de trois millions de personnes mobilisées à travers toute la France, quand le ministère affichait risiblement un pic à 282 000 manifestants dans tout le pays. A ce propos, on peut aller consulter les archives du site « Le Nombre Jaune[1] ».

Et qu’en est-il du critère de la violence que vous avez évoqué ?

Il s’agit d’un critère qui embarque à lui tout seul toute la honte et toute la duplicité des autorités vis-à-vis de ses « administrés ». En ces temps de conflits internationaux, nous nous sommes familiarisés avec l’expression « attaque sous faux drapeau ». Gageons que beaucoup d’entre nous ont aujourd’hui compris qu’un État peut opérer de la même manière à l’encontre de manifestants, qu’il considère, dans le plus pur esprit républicain (ironie), comme des « ennemis de l’intérieur ». Pour preuve, qui a entendu parler d’arrestation de blacks blocs ? De procès de blacks blocs ? Personne. Qui étaient ces blacks blocs ultra-violents que personne n’a plus jamais revus depuis ? Où sont-ils passés ? La question reste sans réponse.

Les Gilets Jaunes, en revanche, ont eu droit à tout : infiltrations, provocations, violences policières extrêmes, armes de guerre et gazages systématiques, fake news d’État, mauvais traitements et partialité judiciaires… sans oublier les moins sanglantes mais pas moins iniques « arrestations préventives », un animal juridique des plus inconstitutionnels ! Avec les Gilets Jaunes tout était permis, jusqu’à les assimiler, au bout du bout, à des terroristes, et à les enfermer par milliers comme on embastille des prisonniers politiques. Pour ceux-là, on a trouvé des places de prisons !

On a souvent évoqué l’hétérogénéité des gilets jaunes. Qu’en pensez-vous ?

Du point de vue de la conscience politique, nous étions en présence d’au moins trois sortes de Gilets Jaunes. Attention ! il s’agit bien entendu d’une catégorisation grossière qui doit être nuancée :

1) Les Gilets Jaunes allergiques à toute structure politique, à toute hiérarchisation et à toute autorité d’une personne en capacité d’exercer un quelconque leadership ;

2) Les Gilets Jaunes déjà politisés, syndiqués ou adhérents de partis préexistants de droite ou de gauche ;

3) Les Gilets Jaunes bâtisseurs, ayant pour objectif de penser une autre société via une nouvelle Constitution, ou via un programme politique novateur.

Que sont-ils devenus ?

De ces trois profils, seul le dernier a gardé une certaine vivacité. Les premiers, rageux, en colère, blessés aussi, se sont éparpillés vers les marges des extrêmes, vers les confins de la France périphérique, déshérités autant que dégoûtés, participants des mouvements altermondialistes, survivalistes et pour la plupart abstentionnistes. Recentrés sur leur famille ou investis dans des croisades d’actions solidaires. Les seconds ont rejoint leur chapelle, non sans avoir participé des courants d’infiltration politique qui ont sapé une partie de la vigueur du mouvement. L’expérience montre que les camarades gauchistes ont été bien plus intrusifs que les « droitards », en général plus respectueux de la dynamique en cours. Les membres de la troisième catégorie persistent ça ou là. Ils ont monté des associations, des petits partis confidentiels, se réunissent en coalition et tentent de pratiquer un « œcuménisme » militant de bon aloi. Ils ont aussi édifié un corpus considérable à travers des sites didactiques, des essais politiques ou sociologiques, des magazines, des cycles de conférences, etc. Une sorte d’éducation populaire se construit et se répand de proche en proche.

Sur le plan de la personnalité, les gilets jaunes partageaient-ils des traits communs ?

Le Gilet Jaune est un hypersensible politique, à savoir un individu sensible à la chose politique. Quel que soit son niveau de connaissance, son intelligence, son éducation, il est concerné par le monde, par et pour les autres. Sinon, il ne se serait pas mobilisé ex-nihilo, soutenu par personne, promis à aucune carrière et à aucun bénéfice potentiel.

Le Gilet Jaune consacre son temps à la résistance, aux manifestations, à la présence sur le terrain. Certains peuplent les conférences, les rencontres et les festivals militants. Ils explorent les sujets polémiques, s’informent plus encore que nombre de journalistes, écoutent les lanceurs d’alerte. En cela, ils rejoignent fièrement la masse de plus en plus grande que les représentants de la bien-pensance, appellent avec morgue « complotistes », c’est-à-dire ceux à qui l’on reproche le b.a.-ba de l’hygiène intellectuelle : exercer son esprit critique. Force est de constater que le Gilet Jaune, en s’exposant à la répression de l’État, est, bien plus que nombre de Français, un citoyen capable de sacrifice.

L’inconnu fait peur, et pour les classes dirigeantes, sacrifice, désintéressement et abnégation sont des comportements si étranges que, pour ces gens-là, se battre avec cœur, courage et honneur en réclamant justice provoque une telle répugnance de leur part qu’il leur faut salir, réduire et anéantir ces « canards sans tête » (selon l’expression de l’inénarrable sénateur Claude Malhuret), ces populistes, ces racistes, ces antisémites d’extrême-droite. Et le pire : ils sont pauvres ! Mais le Gilet Jaune a les défauts de ses qualités : « à fond » sur tous les sujets, il ne hiérarchise pas les idées. Pour lui, c’est du « tout ou rien » justement parce qu’il est un hypersensible politique. Bien sûr, on ne peut pas et on ne doit pas généraliser à outrance ce profil, mais il faut reconnaître qu’une divergence de vues provoque chez un Gilet Jaune une amertume bien plus difficile à gérer du fait de sa conscience exacerbée de la gravité des sujets qu’il a investis.

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Comment expliquer l’échec tragique du mouvement ?

On se souvient que les premiers sondages annonçaient que 82 % de Français soutenaient le mouvement. Les coupes étaient pleines, débordaient même par-delà les vases habituellement noyés sous les factures, embourbés par l’injustice sociale endémique. Pour une fois, même les classes moyennes se ralliaient à l’expression de ras-le-bol des laissés-pour-compte. C’était une affaire de semaines, de mois avant que l’oligarchie néolibérale ne capitule. Mais les semaines, les mois, les années ont passé. Les Gilets Jaunes se sont fait casser la gueule, ont été calomniés, conspués et enfin rejetés.

Mais enfin, que s’est-il donc passé ?

A partir de l’épisode Gilets Jaunes, certains exégètes se sont exercés à exposer la recette d’une « révolution réussie », suggérant que ledit épisode recelait malgré tout quelques-uns des ingrédients nécessaires. Sans éprouver à fond la validité de ces théories, il me semble que deux de ces ingrédients ont hypothéqué le succès du mouvement.

Premier ingrédient : la sempiternelle mais concevable alliance des classes sociales, la transversalité de la lutte, la communion d’intérêts de classes, etc. Ce genre d’analyse, trivialement marxiste, n’est effectivement pas à éluder. Pour autant, le large soutien populaire initial suggérait que cette alliance, même de circonstance, était à portée de mobilisation. Outre le travail de sape des médias subventionnés, le non-ralliement des syndicats et des partis politiques a entravé puis brisé l’élan potentiel. Reste à explorer les raisons pour lesquelles les dirigeants (intéressés) de ces corps dits intermédiaires n’ont pas accompagné ce mouvement populaire massif !

Mais l’ingrédient essentiel qui a manqué aux Gilets Jaunes est certainement l’absence de projet politique. Je m’explique : le mode initial était un mode revendicatif. Mais revendiquer, c’est demander, et demander, c’est se placer en aval d’une autorité qui « cède » à la revendication. C’est le pouvoir qui donne, qui accorde. On ne révolutionne rien en position de vassal. Il manquait donc un projet politique, un objectif, un programme qui aurait permis, sinon de parler d’égal à égal, de laisser à penser que le rapport de force pouvait évoluer.

On se souvient que l’une des mesures-phare mise en avant par le mouvement était le RIC, le fameux Référendum d’Initiative Citoyenne ?

Un temps, ce rêve de Nouveau Monde et de Grand Soir s’est cristallisé dans le RIC. Le RIC avait l’avantage de satisfaire les trois catégories de Gilets jaunes que j’ai mentionnées : il ne présuppose pas de chef, il peut s’appliquer dans un espace politique préexistant, il est une amorce de construction politique. Bien qu’il se soit trouvé des fanatiques du RIC pour l’envisager comme seul et unique instrument de « gouvernance », le RIC n’a pas suffi à apporter la matière nécessaire à un projet politique global. Pour paraphraser Brel sur le mode « Quand on n’a que l’Amour pour convaincre un tambour », on peut dire : « Quand on n’a que le RIC pour combattre le FRIC… ». On connaît la suite. Le romantisme évidemment ne suffit pas.

Chemin faisant, nombre de « résistants » ont pris conscience de la lacune que représentait l’absence de projet politique et de la nécessité de la résorber. C’est alors qu’à côté du RIC, ont émergé les « projets constituants ». Une porte d’entrée tout à fait estimable quand il s’agit de « réparer » un système politique qui ne semble plus viable en l’état.

Pour mémoire, c’est à l’avantage de cette orientation que les LFI, profitant de leur antériorité sur le sujet (voir les déclarations de Mélenchon lors de la présidentielle 2017), ont glané quelques adhérents supplémentaires sans pour autant parvenir à déconstruire la dynamique intellectuelle des Gilets Jaunes, déterminés à ne pas tomber dans le piège de la bipolarité droite-gauche jugée, à raison, mortifère. Jamais, sans doute, autant de Constitutions n’ont été écrites en groupe ou individuellement durant les mois qui ont suivi le mouvement des Gilets Jaunes. Ce phénomène est une des conséquences les plus admirables de cette période. Des milliers de citoyens se sont penchés sur les ressorts de leur maison politique, sur l’État, sur l’ordre juridique, sur les contre-pouvoirs, sur le Contrat social, sur les droits fondamentaux, sur la morale sous-jacente de l’édifice républicain, sur la démocratie, sur ses qualités et sur ses faiblesses.

Mais théoriser la procédure de RIC, circonscrire des objets de RIC potentiels, réécrire des Constitutions ne vaut que pour préparer l’avenir… s’il advient un jour. C’était, en quelque sorte, mettre la charrue avant les bœufs. Car pour propulser une Constitution ou le RIC, il faut d’abord avoir pris le pouvoir par les urnes ou par la rue. Victoire électorale ou insurrection, voilà l’alternative ! La victoire électorale a malheureusement été empêchée par le boycott médiatique et le manque de moyens financiers. Quant à l’insurrection, elle est interdite et réprimée.

Tout cela en dit long sur le degré de démocratie en France ! Quoi qu’il en soit, la démarche cohérente est de procéder sans griller les étapes. On ne peut faire l’impasse sur l’écriture préalable d’un programme politique sérieux et convaincant avant de penser mettre en œuvre RIC ou Constituante.

Vous avez écrit ce programme. Quels domaines englobait-il ?

En 2020, j’ai misà la disposition de tous un programme, sur le site Concorde1711.com[2]. Il s’agit d’une somme de 250 pages qui est devenue une référence auprès de certains militants. Organisation politique, économie, politique sociale, santé, droit du travail, services publics, justice, police, enseignement, recherche, liberté d’expression et médias, culture, sport, numérique, défense nationale, politique étrangère… Tout ce qui relève de l’exercice politique dans la nation y est passé en revue. Chaque chapitre est introduit par un préambule qui décrit l’esprit, la philosophie ou les problématiques qui inspirent les dispositions qui y sont énoncées.

Le mouvement des gilets jaunes pourrait-il ressusciter dans le contexte actuel de 2024 ?

Depuis 2018, tout a empiré. On est passé du jaune soleil à la nuit sombre ! Quelle que soit la direction vers laquelle on se tourne, il n’y a pas un domaine où quoi que ce soit s’est amélioré. La régression est En Marche sur tous les fronts. L’énumération qui suit est nécessaire ; l’exercice consiste à trouver du positif derrière chaque item… Bonne chance ! Qu’en est-il en effet du pouvoir d’achat, des taxes, des impôts, des services publics, de l’hôpital, des retraites, de l’emploi, du logement, des finances publiques, du niveau scolaire, de la sécurité, de la laïcité, de l’agriculture, de l’énergie, de la production, de l’activité économique, de la balance commerciale, des dettes publique et privée, de l’inflation, de la vente à la découpe des entreprises, de la braderie des biens nationaux, des souverainetés économique, alimentaire, politique, diplomatique, militaire, etc ?

Tout va de mal en pis, même ce qui ne se chiffre pas – à savoir, les libertés publiques, le droit de manifester, le noyautage des médias, les censures diverses et variées, l’intimidation des associations ou des syndicats, le fichage et la généralisation des moyens de surveillance, l’affaissement artistique et culturel, la fragmentation organisée du tissu social, la corruption endémique[3] des élus et des hauts fonctionnaires, la collusion des juges avec l’exécutif, la disparition des contre-pouvoirs, la trahison des « élites », la dissolution de la démocratie dans les 49.3 et autres accommodements avec le Conseil constitutionnel…

L’événement sanitaire dit crise Covid, au-delà des privations de liberté, du non-respect de l’intégrité physique des personnes et de la soumission à un gigantesque jeu de Jacques-a-dit absurde, fut la révélation de l’état de servitude dans lequel la population française a été plongée. A cette occasion, quelle que soit la légitimité qu’ils accordent à ces mesures, les Français lucides ont compris, éprouvé, touché du QR-code et constaté le piège institutionnel dans lequel ils se sont laissé enfermer. Ils savent que cette nasse peut être réactivée arbitrairement à tout moment telle une épée de Damoclès. En témoignent le retour annoncé du QR-code pour les JO, les projets de Pass carbone et de Pass climatique, la menace d’une nouvelle pandémie, l’entrisme de l’OMS dans le champ légal des nations, etc…

Quant aux perspectives, elles ne sont pas plus réjouissantes : monnaie numérique de banque centrale, identité numérique, reconnaissance faciale, crédit social à la chinoise, nouvel ordre mondial, puçage intracorporel, saisie de l’épargne des Français en vertu de la directive européenne BRRD transposée en 2016 dans le droit français[4] (loi Sapin 2), atteinte au droit de propriété avec la séparation du bâti foncier et du terrain foncier, taxation des propriétés à hauteur de leur valeur locative, taxation des potagers, réglementation de la récupération des eaux de pluie…

L’idéal démocratique file entre nos doigts à mesure que les ambitions totalitaires de nos dirigeants nationaux et européens, qui s’inspirent de l’idéologie mortifère et déshumanisante du Forum économique mondial de Davos, s’introduisent par effraction dans notre intimité jusqu’à exiger de nous et de nos enfants des sexualités « idoines ». Semaine après semaine, les issues se bouchent. Les refuges sont compromis les uns après les autres. L’attaque des mondialistes est méthodique et massive.

Les Gilets Jaunes avaient raison. Tous ceux qui, depuis, ont pris conscience de la menace totalitaire mondialiste sont désormais à leurs côtés, mais la situation est arrivée à un point de non-retour. La destruction menée à une vitesse fulgurante par « En Marche » et ses alliés européistes semble inéluctable, au point que le dernier espoir des résistants éveillés sera de se vouer au chaos qui vient.

Mais que l’on ne se méprenne pas. Il ne s’agit pas d’une sortie par le bas, mais au contraire d’un espoir véritable, d’une bonne nouvelle car les résistants Gilets Jaunes en sont persuadés : l’effondrement est proche. La crise finale est annoncée par un nombre grandissant d’économistes. La régulation de l’inflation et des dettes par les taux est devenue insoluble. La pyramide de Ponzi de la haute finance est au bord de l’implosion. Même les banques centrales affichent désormais des pertes par milliards ; un comble pour des entités qui disposent de la planche à billets ! La tenaille se referme. Et, pour se convaincre de l’imminence de la chute du système, les orientations ineptes prises à Washington et à Bruxelles scient consciencieusement la branche sur laquelle les élites occidentales se croient à tort intouchables.

Le chaos sera peut-être une échappatoire. En effet, si les urnes ou la rue ne parviennent pas à ouvrir la voie des aspirations révolutionnaires des Gilets Jaunes, la chute de l’Empire reste une option possible et de plus en plus plausible. Qui de plus libre que quelqu’un qui n’a plus rien à perdre ? « Vous ne posséderez rien et vous serez heureux » dit le slogan en exergue du livre The Great Reset du gourou de Davos, Klaus Schwab. Ce faisant, ce personnage grotesque et ses affidés mondialistes, transhumanistes et malthusiens se tendent leur propre piège. Ceux qui ne possèdent rien et qui n’ont donc rien à perdre, seront là pour les prendre au mot. « Gilet Jaune un jour, Gilet Jaune toujours ! », disions-nous avec enthousiasme, persuadés que la marche révolutionnaire serait victorieuse. Je garde l’espoir qu’elle le sera bientôt avec ou sans le gilet jaune.


[1] https://www.facebook.com/lenombrejaune/

[2] https://concorde1711.com/

[3] https://www.giletsjaunes06.com/index.php/les-causes-du-mal/corruption/la-republique-exemplaire/534-les-casseroles-de-la-republique-exemplaire-de-macron

[4] Selon l’association « Contribuables associés » : « La directive BRRD ou DRRB en français, pour « directive sur le redressement et la résolution des banques ». Cette directive européenne transposée en droit français autorise une banque au bord de la faillite à ponctionner directement les comptes de ses clients. Jusqu’ici, les établissements bancaires en faillite se tournaient vers leurs actionnaires puis leurs créanciers. La BRRD autorise désormais les banques à mettre à contribution en troisième recours leurs clients disposant d’un compte sur lequel se trouve plus de 100 000 euros ». [https://www.touscontribuables.org/les-combats-de-contribuables-associes/les-impots-et-taxes/augmentation-des-impots/le-gouvernement-a-fait-passer-en-douce-une-directive-europeenne-qui-legalise-la-spoliation-de-votre-epargne]




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Analyste géopolitique (Russie, Turquie), auteur et spécialiste en relations internationales et en études stratégiques.

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