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Zone de non-droit : À Villiers-le-Bel, des voyous s’emparent d’une station-service

Quand la violence des caïds de banlieue prend une dimension politique.


Zone de non-droit : À Villiers-le-Bel, des voyous s’emparent d’une station-service

Quand des caïds s’emparent d’une station-service à Villiers-le-Bel pour revendre le carburant, c’est la conséquence à la fois du discours islamo-gauchiste, qui fait de ces caïds des victimes du racisme, et d’un manque de courage au sommet de l’État. Pourtant, les vraies victimes sont les habitants de ces territoires perdus.


Dans le Val d’Oise, à Villiers-le-Bel, une station-service a été prise en main par des voyous locaux qui ont décidé à qui et pour quel coût ils vendraient l’essence ne leur appartenant pas. Quand la police est arrivée pour faire cesser ce désordre, les agents ont été pris à partie. Pour ces jeunes, il fallait bien défendre le butin ! Ils s’estimaient chez eux par droit de conquête, faisant primer la raison du plus fort sur la loi et le respect du droit de propriété. Ils ne connaissent et ne reconnaissent que la violence et la razzia. Les politiques en mode NUPES justifient cette logique de fond. S’ils se récrient devant ces comportements quand l’actualité les y force, ils les justifient pourtant en permanence dans leur discours politique, faisant passer les voyous pour des victimes qui ne font que se verser les compensations qui leur sont dues. Drôle de victimes de la société qui vivent en partie des aides sociales. Cherchez l’erreur… Voilà pourquoi ce fait divers n’en est pas un. Il dit de façon brutale quelle est la mentalité de ces quartiers dits difficiles, devenus de véritables zones de non-droit, où par crainte des émeutes on laisse des caïds faire la loi (Villiers-le-Bel fut en effet le théâtre d’émeutes en 2007 où l’on a tiré à balles réelles sur les policiers). Ces jeunes délinquants ne font qu’essayer d’étendre leur territoire et leur pouvoir selon une logique féodale. S’étant emparés de la distribution d’essence, ils ont fait des prix aux gens du quartier et racketté les autres automobilistes. Un comportement logique : en effet le quartier est leur base arrière. Ils doivent pouvoir y trouver refuge, soutien, alliance et omerta. Alors ils protègent les habitants pour en faire leurs obligés. Ils se créent leur propre clientèle par la peur et par le service rendu. L’un n’empêchant pas l’autre.

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En attendant, pour ces caïds décomplexés, ce dont ils se sont emparés leur appartient et ils défendent leur butin selon leur logique tribale contre ceux qui veulent le leur reprendre. Pour eux la police n’est qu’une bande concurrente à qui ils feront la peau lorsqu’ils seront plus forts. C’est dans raisonnement-là que rentre la partie de la gauche qui reprend le slogan : « la police tue ». Elle fait de la police un regroupement corrompu, justifiant par avance les refus d’obtempérer et les agressions contre les forces de l’ordre. En effet, beaucoup de jeunes de ces quartiers se croient persécutés. Le discours de certains élus, expliquant que ces zones sont abandonnées car elles concentrent une population musulmane ou issue de la diversité, transmet l’idée que l’Etat est raciste et que ce racisme est un système de domination parfaitement assumé. Ces jeunes vivent comme en sécession avec la citoyenneté. Par conséquent, nombre d’entre eux se déclarent victimes d’islamophobie lorsqu’ils refusent de respecter la loi de la République. Ils vivent tout devoir comme une offense et toute demande de respect de la loi comme une contrainte illégitime. Ils n’ont plus aucune inhibition et se comportent comme des pillards en expédition sur le sol français. Cela alors qu’ils sont censés être citoyens de ce pays.

La loi du caïdat

Depuis des années, les plus lucides expliquent que certains territoires ne vivent plus sous les mêmes règles que d’autres. Résultat : ils ont été traités de fachos et la situation s’est aggravée. Depuis des années, les plus lucides expliquent que ce séparatisme et cet ensauvagement résultent du travail d’influence réalisé dans ces banlieues par l’union des islamistes et d’une certaine gauche. Ils ont été traités de racistes et de xénophobes. A force de culpabilisation et de mise en accusation de ceux qui dénonçaient l’emprise islamiste, la culture de la victimisation, du ressentiment et de la radicalisation idéologique, islamistes et gauchistes ont imposé leur censure. Il ne fallait pas dire la vérité sur ce qui se passait dans ces territoires et en dissimuler les dérives, soi-disant pour ne pas alimenter le racisme. On a donc nourri la violence de délinquants et favorisé le joug islamiste. Mais ce n’était pas critiquable. Selon la doxa de l’extrême gauche, la violence des opprimés étant légitime, elle devait être exaltée et seule la violence potentielle de l’Etat devait être dénoncée. On voit le résultat aujourd’hui : dans un état démocratique faible, la violence vient d’en bas et elle fait énormément de dégâts.

Le déni et les discours incendiaires des islamo-gauchistes n’ont pourtant aidé aucun habitant des quartiers défavorisés, qui subissent aujourd’hui l’ordre du caïdat. Seul résultat probant d’une telle attitude : reculer le temps de la prise de conscience de la réalité de l’ensauvagement de ces quartiers et du fait qu’aujourd’hui la violence des caïds, grâce aux islamistes, a pris une dimension politique. Elle est devenue une revendication de pouvoir et de contrôle du territoire. Les vraies victimes pourtant existent : ce sont les habitants de ces territoires, habitants qui vivent sous l’oppression bien réelle du caïdat et des injonctions islamistes. Il est vrai qu’ils s’en font les complices. Souvent par crainte des représailles, parfois parce que le mode de vie qu’imposent les islamistes rappellent à certains l’existence dans leur pays d’origine mais aussi parce qu’à la fin c’est une économie parallèle, une administration et un ordre qui se met en place. C’est parfois le seul que les habitants connaissent au quotidien et à moins de déménager, ils ne peuvent y échapper. Et s’ils décident de se rebeller, autant les représailles sont assurées, autant leur protection ne le sera pas. Alors les habitants font allégeance à ceux qui exercent vraiment le pouvoir.

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Les banlieues sont une apologie du capitalisme le plus pur. Concurrence libre et déréglementation sauvage. La loi de la jungle y règne. C’est une loi sans droit où le pouvoir est lié à l’exercice de la violence. Il se trouve qu’elle se comprend sans effort puisqu’elle est pulsionnelle et n’exige aucun contrôle de soi et prise en compte d’autrui. Voilà ce que donne la lâcheté du politique sur certains territoires. Le clientélisme et/ou le déni ont créé ces jeunes qui se sont emparés de cette station-service. Aujourd’hui, cela atteint le secteur privé mais cela fait belle lurette que, dans ces zones, de tels voyous ont fait main basse sur les centres sociaux et les maisons de quartier. Et c’est bien pour ces raisons que personne ne veut aller vivre ni travailler dans ce type de quartiers. Les Français ne sont pas racistes, ils ne veulent pas vivre sous la loi des caïds et de leurs séides s’ils ont le choix.

Reprendre le territoire

Cette situation est une des conséquences de l’affaiblissement des pouvoirs publics dans des sociétés ayant atteint de hauts niveaux d’éducation et de civilité. Faute de défendre leur modèle en le transmettant à leur propre population et en exigeant que les immigrés l’assimilent, ces sociétés ont laissé se développer une concurrence culturelle sur leur propre sol. Or le modèle des sociétés tribales, que porte notamment l’islam des banlieues ou les modèles centrés sur l’ethnie, ne sont pas compatibles avec notre République. Cet affrontement entre deux modèles est d’autant plus délétère que le modèle islamique et communautariste est un échec. Les sociétés qu’elles créent sont inégalitaires, violentes, peu éduquées, peu protégées et peu prospères. C’est pour cela que les gens les quittent. Sauf qu’en installant dans les pays d’accueil, les logiques qui les ont menées à la misère dans leur pays d’origine, ils peuvent sous le poids du nombre, déstabiliser ces pays et participer ainsi à détruire la protection et la prospérité qu’ils sont venus chercher. Pour éviter ces phénomènes, le pouvoir politique a un devoir d’exigence et d’ordre. Il a cédé sur ces deux points. D’où la multiplication des violences. Cependant, le désordre social, lié aux difficultés économiques qui s’annoncent, est une aubaine pour la violence des islamistes comme pour celle des voyous. En face on ne trouve qu’un Etat faible, un Président impopulaire, un gouvernement sans grande envergure et une classe politique qui ne sait plus quel est son rôle. L’histoire de cette station-service est un fait de société qui dit que la France ne tient même plus son territoire et que le reprendre ne se fera pas sans casse. Assumer une forme de violence légitime pour assurer la justice sociale et le respect des lois est nécessaire. La question est : qui en aura le courage et est-ce encore possible ?




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Ancienne conseillère régionale PS d'Île de France et cofondatrice, avec Fatiha Boudjahlat, du mouvement citoyen Viv(r)e la République, Céline Pina est essayiste et chroniqueuse. Dernier essai: "Ces biens essentiels" (Bouquins, 2021)

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