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Syrie: début de coordination franco-russe


Syrie: début de coordination franco-russe

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(Avec AFP) – C’est une petite révolution dans la politique syrienne de la France. Le chef d’état-major des armées français Pierre de Villiers s’est aujourd’hui entretenu pour la première fois avec son homologue russe, le général Valeri Guerassimov, pour discuter de la « coordination » des opérations militaires en Syrie, a annoncé le ministère russe de la Défense. « L’entretien a duré une heure. Valeri Guerassimov et Pierre de Villiers ont échangé leur évaluation de la situation sur le terrain et discuté de la manière d’accomplir la mission fixée par les présidents français et russe pour unifier les forces engagées dans la lutte contre le terrorisme international », indique le ministère dans un communiqué. Les ministères russe et français de la Défense n’avaient plus de contact direct depuis le début de la crise ukrainienne au printemps 2014.

Mais après la série d’attentats à Paris ayant vu 129 personnes périr le 13 novembre, François Hollande, qui prône une « coalition élargie et unique » contre l’État islamique a opéré un début de rapprochement avec la Russie, principal soutien du régime syrien de Bachar al-Assad. Inversement, il semblerait que les bombardiers russes, jusque-là essentiellement polarisés sur les autres groupes d’opposition armées au régime de Bachar Al-Assad dont certains ont applaudi aux attentats de Paris (Al-Nosra, Ahrar Al-Cham) intensifie également ses frappes sur les bastions de Daech. Pour Moscou, l’attaque de l’Airbus du Sinaï (31 octobre) a visiblement le même rôle de déclencheur que les attentats du 13 novembre.

Cependant, bien que la France ait conduit jusqu’à maintenant 12% des frappes non-américaines menées par la coalition contre l’EI, et quoique ce chiffre soit amené à augmenter avec l’entrée en lice du porte-avions Charles-de-Gaulle en coopération avec la marine russe, la perspective d’une coalition unique contre Daech paraît lointaine. D’abord, parce que la définition de l’ennemi principal – l’Etat islamique – ne suffit pas à unifier les stratégies respectives de la Russie et de l’Iran d’un côté (alliées au sol du régime du Damas ainsi que du Hezbollah); de la France et des Etats-Unis de l’autre. Plus que la question du départ d’Assad, l’idée d’un partenariat assumé entre pasdarans iraniens, miliciens du Hezbollah, militaires russes et armées occidentales constitue un sérieux point d’achoppement. En attendant cette coalition qui ne verra probablement jamais le jour, nos alliés saoudiens, qataris et turcs continueront leur double jeu, sans que Manuel Valls, par ailleurs grand détracteur de l’islamisme sauce Frères musulmans ou salafiste, n’y trouve grand-chose à redire.

*Photo : © AFP KIRILL KUDRYAVTSEV.



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