Quand l’art contemporain sent le sapin


Paul McCarthy est paraît-il un artiste. L’installation très controversée d’un Sex Toy géant sur la place Vendôme, me semblait relever plutôt de la provocation. Mais on m’a expliqué, que la provocation faisait précisément partie de l’œuvre d’art. Je me suis un peu penché sur le travail de McCarthy. Effectivement, la provocation, reposant essentiellement sur la transgression, est au cœur de son œuvre. En plus cela plaît aux oligarques qui le couvrent d’or.

La baudruche s’étant (ayant été ?) dégonflée, Fleur Pellerin, ministre préposée à l’art officiel nous a fort intelligemment informé que ce geste n’était que la continuation de l’autodafé des livres organisé à Berlin le 10 mai 1933 par la Ligue des enseignants nazis.

L’artiste, semble-t-il un peu surpris des réactions, a renoncé à la réinstaller, et a indiqué qu’il allait se rattraper en érigeant un étron géant (70 m.) gonflable, dans le jardin des Tuileries. N’étant pas complètement imperméable à l’humour caca prout, j’aurais tendance à trouver ça marrant. On trouve, sur le net des photos de ses œuvres précédentes, dont une qui nous éclaire sur son projet et fort justement appelée : « le triomphe de la merde ». Très sincèrement, cela me fait plutôt rire, et j’y vois (oui oui) une certaine audace.

Mais dites, si je comprends bien, McCarthy veut nous fourguer un truc d’occasion. C’est là que ça ne va plus. Et puisque c’est de l’art, et que l’art c’est de la provocation et de la transgression, j’aurai une proposition à faire.

La structure devant être gonflée, pourquoi ne pas imaginer que le gaz qui serait utilisé soit le produit des pets des gens qui viendraient admirer l’œuvre ? Il devrait être assez facile de prévoir un système permettant de récupérer les flatulences des badauds (volontaires). Pour ensuite injecter le gaz ainsi recueilli dans l’œuvre d’art. On imagine, tout près du Louvre, une file de gens de toutes conditions, pressés d’apporter leur contribution au progrès de l’art contemporain. Il faudra prévoir des buffets à volonté de cassoulet arrosé d’eau gazeuse. On imagine la convivialité de ces après-midi en famille et le plaisir teinté d’exaltation des gens simples qui auront ainsi le sentiment d’apporter leur petite contribution à un grand moment culturel.

Le Président de la République nous a clairement montré la voie. En indiquant que l’incident de la place Vendôme avait « souillé McCarthy dans son œuvre ». Nous lui devons réparation. Peut-on mieux le faire qu’en permettant à sa sculpture qui a volontairement l’aspect de la merde, d’en avoir également l’odeur ?

 



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