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Paris tue « père » et « mère » pour « parent 1 » et « parent 2 »

Allô "Parent 1", bobo. "Parent 1", comment tu m'as fait, j'suis pas beau...


Paris tue « père » et « mère » pour « parent 1 » et « parent 2 »
Danielle Simonnet (LFI), juin 2016, Paris. 00761864_000035

Il ne sera bientôt plutôt possible d’être « père » ou « mère » à Paris, capitale de la France. Du moins officiellement. Le Conseil de Paris a adopté un vœu qui vise à remplacer ces termes sur les formulaires de demandes d’actes d’état civil.


Par l’adoption à l’unanimité du vœu de Danielle Simonet, oratrice de La France insoumise et députée du 20ème arrondissement, la Ville de Paris va changer les formulaires de demandes d’actes d’état civil. Les mentions « père » et « mère » seront désormais remplacées par « Parent 1 » et « Parent 2 ».

Parent outragé, parent brisé, parent martyrisé mais parent…

On découvre par la voix de l’initiatrice de cette modification, que La France insoumise l’est aussi devenue aux différences sexuelles qui, jusqu’à présent, distinguaient un père de sexe masculin, d’une mère de sexe féminin. Position qui semble partagée par la totalité des membres du Conseil de Paris lesquels prendraient la chose comme une simple conséquence de la loi Taubira (23/04/ 2013) ouvrant « droit au mariage et à l’adoption aux couples homosexuels ».

Que la désignation de P1 et P2 puisse être la source de conflits sur le dos de l’enfant des couples homosexuels, qui en 1, qui en 2, n’est pas ici la question.

Ce qui fait plus que question, c’est l’extension de cette mesure administrative aux couples hétérosexuels, s’il en demeure encore quelques uns à ne pas trop douter d’une sensible différence entre un homme et une femme.

Qui porte la moustache ?

Quant à l’enfant déclaré libre de son identité sexuel – le contraire serait discriminant – il pourra toujours se dire enfant de « P1 » et de « P2 ». Pour les un.e.s., P1 pourrait être celui qui a une moustache, et P2 qui n’en a pas, ou l’inverse, ou à tour de rôle. Il n’y a pas de limite au libre consentement qui ne soit l’effet d’une méchante tradition dominante.

En effet comme l’écrivent trois collègues psychanalystes dans Le Figaro Vox du 18 avril : « Nous admirerons la volonté, audacieuse et risquée, d’instituer en destituant ». D’instituer une égalité des individus en niant toute subjectivité, et de destituer l’inconscient de son rapport au corps bien antérieur aux mesures de la Ville de Paris.

Parent 1 + Parent 2 = Parent 3 ?

Allons plus loin : si nous considérons comme additives les fonctions P1 et P2, nous pouvons en déduire que P1 + P2 = P3. L’État civil des intéressés peut alors être simplifié, car P3 répond à toutes les situations. On ne voit pas pourquoi on perdrait du temps et de l’espace digital si précieux en mentionnant les noms de P1 et de P2. D’autant plus que chacun est libre de changer de nom et de sexe selon son inspiration du moment. Ergo, P3 est une indication qui se suffit à elle-même.

Encore une belle économie pour Anne Hidalgo, notre maire à tous, qui en a tant besoin.

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Marc Nacht est psychanalyste et écrivain

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