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Gaza: l’écran de fumée des médias

Quand des journalistes français interrogent des responsables israéliens...


Gaza: l’écran de fumée des médias
Des Palestiniens brûlent des pneus devant la frontière israélienne pour masquer la vue des soldats, mai 2018. SIPA. 00859189_000001

Je sais bien que les Juifs sont fourbes et menteurs, mais quand même…

Le conflit israélo-palestinien m’apparaît typiquement comme un sujet sur lequel il faut savoir se retenir de prendre parti quand on n’y connaît rien, qu’on n’est pas directement concerné et qu’on n’a donc rien d’autre à plaquer sur les faits que des idées simplistes généreusement procurées par des journalistes souvent guère mieux informés que le commun des mortels.

Des médias « juifs » mais pro-palestiniens ?

Comme je n’avais pas la télévision et ne m’intéressais pas du tout à l’actu, mes camarades de lycée s’étaient un jour avisés qu’il fallait me tenir au courant de cette affaire et m’empêcher de penser mal. On m’avait donc dit : autrefois, les Juifs, c’étaient des victimes mais maintenant en Israël, ils font subir aux autres ce qu’ils ont subi sous Hitler. Les choses étaient claires, faciles à comprendre, l’analyse coulait de source et il fait peu de doute que cette unanimité bêtassonne venait directement du conditionnement médiatique. Au demeurant, à tous ceux qui prétendent que les Juifs sont tout-puissants dans les médias, j’oppose cette objection : alors, pourquoi les médias sont-ils globalement pro-palestinens ?

Moi je ne suis pro-rien du tout. Mon côté catho m’incite tout de même à trouver étrange que certains groupes politiques israéliens se tordent les méninges afin de concocter des projets de lois fiscales visant à exproprier les églises chrétiennes de leurs biens fonciers dans Jérusalem, espérant ainsi faire déguerpir une communauté qui représente moins de 2% de la population du pays et ne constitue une menace pour personne.

Mais pour ce qui est du conflit en lui-même, on pourrait s’amuser à remonter dans le temps pour pointer les responsabilités des uns et des autres, à commencer par celles de la « communauté internationale », cette grosse machine anonyme qui a l’art de créer des problèmes dont elle se lave ensuite les mains…

Laisser dire et laisser penser…

Mais ce qui a retenu mon attention ces derniers jours, durant les émeutes de Gaza, c’est le silence des journalistes quand ils recevaient des responsables israéliens. Les questions posées étaient toujours les mêmes, sur la disproportion entre la nature de l’agression et la riposte militaire. Les termes qui revenaient pour décrire l’attitude des Palestiniens sont les suivants, j’ai noté : « manifestation pacifique », « des femmes et des enfants », « marcher le long de la frontière en ce jour de commémoration de la Nakba ». En fait, les émeutes du 14 mai, c’était un équivalent de la Manif Pour Tous. Devions-nous croire.

Les autorités israéliennes répondaient en parlant de « terroristes », d’« assauts contre la clôture de sécurité », de « grenades », de « cocktail molotov » et de « cerfs-volants enflammés ».

Et nos journalistes ne disaient rien, ne répondaient rien, ne répliquaient pas même quelque chose comme…

>>> Lisez la suite de l’article sur le blog d’Ingrid Riocreux <<<



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Agrégée de lettres modernes, spécialiste de grammaire, rhétorique et stylistique. Dernier ouvrage: "Les Marchands de nouvelles, Essai sur les pulsions totalitaires des médias" (L'Artilleur, 2018)

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