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Christophe Girard, VRP sinophile


Christophe Girard, VRP sinophile

Christophe Girard

On pourra lire ici, sur le site du très officiel Quotidien du Peuple chinois, un entretien ébouriffant que le très mainstream adjoint à la néo-culture de Paris, le socialiste, ex-Vert et futur tout ce qu’on voudra Christophe Girard a accordé à un journal local. C’était à l’occasion de sa visite de l’exposition universelle de Shanghai « en avant-première », comme il s’en vante complaisamment sur son blog, hilarante photo touristique devant le pavillon français à l’appui. Dans cet entretien, ce magnifique représentant de la caste des rebellocrates se livre à un coming out sans tabou dont il est coutumier.

Réalisme socialiste ?

Cette fois-ci cependant, il ne s’agit pas seulement de son orientation sexuelle, mais aussi d’un sujet autrement compromettant : son amour ardent pour le régime de Pékin. Cela faisait trop longtemps en effet que nous vivions sous l’emprise du politiquement correct droit-de-l’hommiste qui nous empêchait de déclarer notre flamme au parti communiste chinois. Christophe Girard, comme d’habitude à l’avant-garde de tous les combats d’avenir, vient d’ouvrir une brèche pour nous dans cette étouffante chape de plomb idéologique. Il est désormais possible, à l’unisson de Pékin, de s’en prendre courageusement au Dalaï-lama, ce représentant illégitime d’un pays moyenâgeux et homophobe que l’invasion chinoise a fait passer de l’Ombre à la Lumière. En outre, grâce à ce sempiternel briseur de tabou qu’est Christophe Girard, on peut aujourd’hui se faire le chantre de la liberté de parole dont chacun jouit en Chine[1. Remarquons que quand on use de cette liberté avec la virtuosité de Girard, ces éloges sont parfaitement justifiés.], tout en louant le rôle que joue l’industrie chinoise dans l’économie mondiale. On peut enfin, cerise sur le mooncake, reprendre à son compte la propagande chinoise, pour critiquer la presse française, coupable de véhiculer une mauvaise image de ce pays auprès des Français qui « doivent abandonner leurs vieilles et désuètes idées sur la Chine ». Notons au passage, et si la maitresse de maison le permet, que Girard ne lit certainement par Le Point (par exemple) dont le numéro spécial consacré à la Chine à la fin de l’année 2009, s’est attiré les louanges des Chinois, jusque dans les salons de l’Ambassade parisienne de la RPC.

Le souci de Christophe Girard de se conformer à la virgule près à la rhétorique des médias officiels chinois est admirable. Droit-de-l’hommiste en France, Girard est communiste en Chine, c’est moins risqué que l’inverse. In Shanghai, do as the Shanghainese do. Seules les langues de vipères lubriques anticommunistocapitalistes primaires suggèreront que la sinophilie de l’adjoint à la culture de Delanoë pourrait être motivée par ses fonctions au sein du groupe LVMH, dont les intérêts en Chine sont gigantesques. Car un tel mélange des genres, entre politique publique et intérêts privés du groupe LVMH, est tout simplement impensable au cœur de l’Empire du milieu de la vertu politique et citoyenne qu’est aujourd’hui l’Hôtel de Ville de Paris.



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Florentin Piffard est modernologue en région parisienne. Il joue le rôle du père dans une famille recomposée, et nourrit aussi un blog pompeusement intitulé "Discours sauvages sur la modernité".

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