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Depuis la loi Gayssot, la France s’est perdue dans ses odes à la censure

Le débat sur la liberté d'expression relancé à gauche


Depuis la loi Gayssot, la France s’est perdue dans ses odes à la censure
Manuel Bompard, Rima Hassan et Jean-Luc Mélenchon, Villepinte, 16 mars 2024 © ISA HARSIN/SIPA

Mathilde Panot, Rima Hassan et Sihame Assbague entendues par la police dans le cadre d’une plainte pour « apologie du terrorisme »: la gauche islamo-gauchiste récolte ce qu’elle a semé.


Le culte de la censure, sacralisée par la gauche totalitaire, revient en boomerang sur les grands prêtres de LFI et leurs alliés de l’islamo-palestinisme. Ils se croyaient intouchables. Or les voici, Mathilde Panot et Jean-Luc Mélenchon en tête, qui hurlent à « l’intimidation » après la convocation policière de la chef de file des députés insoumis, pour « apologie du terrorisme » : une accusation née de la justification du pogrom anti-juifs du 7 octobre. La procédure a été ouverte après une plainte de l’Organisation juive européenne (OJE). Elle intervient après la convocation par la PJ de la candidate LFI aux Européennes, Rima Hassan, pour le même grief. La militante « antiraciste » Sihame Assbague avait auparavant connu un sort identique. Détestable est, il est vrai, la judiciarisation de la liberté d’expression afin de museler l’esprit critique. Mais jusqu’alors, l’extrême gauche islamisée incarnait ce terrorisme intellectuel. Elle dénonçait les déviants et applaudissait aux poursuites, quand elle ne les suscitait pas.

Mathilde Panot hésitante sur une question concernant le Hamas, Assemblée nationale, 10 octobre 2023. D.R.

Jamais LFI n’a protégé l’esprit critique ni le débat démocratique. Son allié aujourd’hui dissous, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), avec qui elle défila le 10 novembre 2019 à Paris sous les « Allah Akbar ! », n’avait cessé de mener son djihad judiciaire pour tenter de faire taire les oppositions à l’islam politique. J’ai eu à subir les harcèlements de cette organisation[1], dans une procédure uniquement destinée à tenter de soumettre la presse aux exigences coraniques, avec le soutien de la gauche liberticide.

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Bref, la gauche stalinienne – et désormais islamofasciste – récolte ce qu’elle a semé. L’effet comique de l’arroseur arrosé fait sourire : je confesse un amusement à entendre Mélenchon juger la convocation de Panot comme « un événement sans précédent dans l’histoire de notre démocratie », ou à écouter Rima Hassan maudire ses accusateurs en leur promettant son terrible courroux. Néanmoins, je persiste et je signe : ces atteintes à la liberté d’expression sont indignes de la France et des Lumières. Hormis les appels au meurtre et à la violence, ni les lois ni les idéologies ne devraient pouvoir réduire les opinions à un seuil autorisé. Durant toute ma carrière de journaliste, je n’ai cessé de dénoncer les oukases du camp du Bien, les intolérances du politiquement correct, la tyrannie de la religion des droits de l’homme, les procès en sorcellerie des orphelins du communisme, les fatwas de l’islam révolutionnaire, plus récemment les chasses à l’homme blanc de l’antiracisme et du wokisme. J’ai toujours estimé contre-productives les lois mémorielles, et notamment la loi Gayssot de 1990 qui sanctionne la négation du génocide des juifs, mais permet à la loi Taubira (2001) de nier la traite et l’esclavage pratiqué par le monde musulman et africain. La loi Gayssot, dans ses bons sentiments, n’a fait qu’amplifier l’antisémitisme des adeptes du complot. Aujourd’hui, Mélenchon prend la pose victimaire et dénonce une volonté de « protéger un génocide » à Gaza. Dans ces surenchères de cloueurs de becs, tout le monde est perdant. La France en premier.


[1] https://www.lefigaro.fr/blogs/rioufol/2015/11/le-collectif-contre-lislamopho.html



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Journaliste, éditorialiste, essayiste. (ex-Le Figaro, CNews, Causeur)

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