Accueil Édition Abonné Pour discréditer la France, Rokhaya Diallo est plus habile que Pap Ndiaye…

Pour discréditer la France, Rokhaya Diallo est plus habile que Pap Ndiaye…

Le ministre de l'Éducation, sur le départ, pourrait lui demander quelques conseils


Pour discréditer la France, Rokhaya Diallo est plus habile que Pap Ndiaye…
La chroniqueuse Rokhaya Diallo au Grand Rex à Paris, mai 2022 © SADAKA EDMOND/SIPA

L’essayiste sait adapter son discours: subtilement et intersectionnellement racialo-féministe en France, radicalement et brutalement anti-français à l’étranger.


Le plus transparent et incompétent des ministres de ce gouvernement sort à intervalles irréguliers de sa cure de sommeil pour nous rappeler qu’il existe. Il espère que ses coups d’épée dans l’eau marécageuse des médias passeront pour des coups d’éclat. L’indolent Pap Ndiaye, assez mollasson lorsqu’il s’agit d’empêcher l’entrisme vestimentaire culturo-religieux dans nos écoles, se montre implacable quand il faut… « combattre l’extrême droite ». Implacable mais toujours aussi paresseux quand il s’agit d’argumenter. La parole est fade ; le ton, lénifiant ; le raisonnement, chétif. Et les coups d’éclat finissent en eau de boudin.

Formules éculées

Le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye à Arras (62), 9 janvier 2023 © FRANCOIS GREUEZ/SIPA

Sur Radio J, face à Frédéric Haziza, Pap Ndiaye n’a en effet su que répéter de pauvres formules éculées du style « lutter contre l’extrême droite est une priorité ». Coincé au dernier rang du chœur des pleureuses « républicaines », le ministre de l’Éducation nationale chevrote le même lamento à propos des  médias supposés être « d’extrême droite », CNews et Europe 1 en tête. Sur le plateau de CNews où il officie tous les vendredi, samedi et dimanche soir dans l’émission “Ça se dispute”, Julien Dray n’a pas su retenir un sourire malicieux qui en disait long sur ce qu’il pensait de la sortie du ministre. M. Ndiaye, se mêlant de ce qui ne le regarde pas, soutient les employés du JDD refusant selon lui d’ « entrer dans la galaxie des publications des médias contrôlés par un personnage manifestement très proche de l’extrême droite la plus radicale ». D’aucuns imaginent que ces besogneuses remontrances contre « l’extrême droite » sont un camouflage destiné à dissimuler une inaptitude totale à sa fonction ministérielle. Ce n’est sans doute pas faux. Comme certains de ses collègues, Pap Ndiaye ne laissera aucune trace dans l’histoire des gouvernements français – même ses faméliques diatribes contre « l’extrême droite » finiront dans le trou noir et égoutier des réflexions politicardes inutiles. En fait de ministre de l’Éducation nationale, les Français n’auront vu et entendu qu’un perroquet woke mâtiné de « racialisme » américain répétant en les simplifiant les discours des activistes les plus virulents à propos de la lutte pour les « droits des transgenres » ou contre la France « structurellement raciste ». Ses seuls projets d’envergure pour l’école auront tourné autour de l’écologie, de la théorie du genre, de l’éducation à la sexualité et à la vie affective (sic) et de l’éducation aux médias et à l’information (resic) – c’est-à-dire que M. Pap Ndiaye aura rigoureusement contribué au programme idéologique et propagandiste des élites mondialistes qui ne veulent plus de citoyens éclairés mais uniquement des consommateurs abrutis par l’idéologie diversitaire et les dogmes wokistes ingurgités dans la garderie sociale qu’est devenue l’école. À ce programme-là, et à nul autre.

Rokhaya Diallo pense peu ou prou la même chose que Pap Ndiaye à propos de la France, mais elle est plus habile. En France, dans les médias bien pensants, elle parle de racisme en évitant d’évoquer trop systématiquement un « racisme structurel » ou une « islamophobie systémique » dans la société française et en jouant souvent sur la corde féministe. Amatrice du billard rhétorique à trois bandes, de savantes arabesques sémantiques lui permettent de noircir le tableau par touches successives et subtiles sans verser dans l’accusation excessivement brutale. Pour l’étranger, en particulier les États-Unis où elle a acquis une notoriété certaine après y avoir suivi un stage d’éducation au racialisme, c’est une tout autre musique que joue Mme Diallo. Après la mort de Nahel M., CNN a fait appel à la journaliste pour analyser la situation en France. « J’étais sur CNN pour répondre aux questions relatives à la résonance nationale du meurtre de Nahel et des soulèvements qui en découlent », twitte-t-elle sobrement en oubliant d’effacer la version anglaise du message posté auparavant : « I was on CNN to discuss France’s lastest protests and the way they echo our colonial past and inform on our countrys’s institutionnal racism. » Ce qui donne en français : « J’intervenais sur CNN pour discuter des dernières protestations en France et de la manière dont elles renvoient l’écho de notre passé colonial et nous renseigne sur le racisme institutionnel de notre pays. » Toute l’idéologie décoloniale refait d’un seul coup surface, les émeutes deviennent des « protestations » et le racisme est « institutionnel » – plus rien ne vient adoucir un discours furieusement à charge contre la France.

L’islam injustement stigmatisé, selon Mme Diallo

Après avoir démoli la France sur CNN, dans le Washington Post ou The Guardian, Rokhaya Diallo a continué son travail de sape à l’étranger via un entretien donné cette fois à Die Zeit. Là encore, la journaliste n’a pas ménagé ses efforts pour accabler la France et, plus particulièrement, sa police : « Beaucoup de jeunes s’identifient à Nahel, ils pensent : « Nous aurions pu être ça. » Ils ont perdu quelqu’un qui leur ressemble. Cette colère se nourrit d’un profond désespoir. De tels incidents existent régulièrement. Dans la plupart des cas, la déclaration de la police est contre celle des victimes. Mais le meurtre de Nahel a été filmé par une résidente. La vidéo est devenue virale sur les médias sociaux. Il réfute la version originale de la police selon laquelle les policiers auraient été menacés. Cette injustice est écrasante. » Ces « manifestations » sont, selon elle, une « protestation contre le racisme et les inégalités » car « de nombreux Français, parce qu’ils ne sont pas blancs, sont structurellement discriminés. […] Ils se sentent comme des citoyens de deuxième classe. Ils sont régulièrement harcelés, y compris par le profilage racial. Il y a des exemples sans fin. » Bien entendu, Rokhaya Diallo cite le cas d’Adama Traoré. Bien entendu, elle relativise les dégâts matériels et affirme que c’est la mort « d’un garçon de 17 ans » qui est à l’origine des incendies : « Si cela ne s’était pas produit, aucune voiture ne brûlerait ». Mme Diallo ment éhontément à la presse allemande : les centaines de voitures incendiées chaque 14 juillet et chaque nuit de la Saint Sylvestre ne le sont pas suite à un contrôle de police qui finit mal mais à cause d’un rituel racaillo-tribal mêlant refus d’intégration et délinquance. Bien entendu, la violence policière est « systémique ». Bien entendu, la police française est « raciste ». Bien entendu, rien ne va en France, ce pays dans lequel les « racisés » sont martyrisés au nom d’une laïcité qui n’est en réalité qu’une manière de tenir à l’écart les « non-Blancs » et les musulmans, selon elle.

A lire aussi: Mort de Nahel: R. Diallo et J. Branco imposent leur vision racialiste de la société française à l’étranger

Quelques semaines auparavant, dans sa tribune du Washington Post, la même Rokhaya Diallo n’avait pas hésité à écrire qu’en France « les musulmans qui participent à la vie publique semblent toujours avoir du mal à observer le mois de Ramadan en paix ». Les preuves de cette islamophobie décomplexée ? Le refus de la FFF d’arrêter les matchs pour permettre aux joueurs musulmans de rompre le jeûne : « Un passe-temps national devient rapidement une occasion pour les fonctionnaires de stigmatiser l’islam, une religion aussi française que toute autre », assène la journaliste. De plus, se lamente-t-elle, la FFF interdit aux joueuses de foot le port du hijab, ce qui confirme, selon elle, le problème que la France a depuis toujours avec ces « femmes qui portent le foulard et sont régulièrement confrontées à un examen injustifié dans toute forme de vie publique ».

Rokhaya Diallo se définit comme une féministe intersectionnelle, antiraciste et anticapitaliste. « On ne peut pas être antiraciste sans remettre en question les fondements du capitalisme », twitte-t-elle en septembre 2018, quelques mois avant de participer à un défilé de L’Oréal revêtue d’une robe signée Olivier Rousteing ou au Festival de Cannes habillée par Valentino et chaussée par Louboutin. Mme Diallo a compris depuis longtemps que l’idéologie diversitaire et woke se doit d’investir tous les milieux – scolaires, artistiques, médiatiques, publicitaires, culturelles, etc. – si elle veut s’imposer. Pendant ce temps, l’extrême gauche acquise à sa cause et à celle de Houria Boultedja (qui est au fond la même) se charge de la basse besogne politique. De son côté, Pap Ndiaye a œuvré en co-signant un incroyable rapport sur la diversité à l’Opéra de Paris puis en prenant la direction du Musée de l’immigration avant de devenir ministre. Victime de son obsession racialiste et d’une méconnaissance des arcanes gouvernementaux, que lui a-t-il en plus manqué pour s’imposer sur la scène médiatico-politique ? Comme le prouve sa dernière intervention, l’aisance orale et la roublardise argumentative qui ont fait le succès de Mme Diallo. S’il tient à s’améliorer, Pap Ndiaye pourra, quand il aura quitté son poste actuel (ce qui ne saurait tarder si on veut en croire les rumeurs), s’inscrire à W.O.R.D, une nouvelle formation créée par… Rokhaya Diallo et destinée à « consolider des connaissances et développer des compétences indispensables à l’appréhension de la parole publique ». La formation est composée de 3 modules, chaque module dure 4 jours et coûte 890 euros chacun. Moins de 3000 euros pour « prendre sereinement la parole en public » et « monter en compétences » ? Je serais Pap Ndiaye, je n’hésiterais pas un seul instant.

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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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