Accueil Édition Abonné Mort de Nahel: R. Diallo et J. Branco imposent leur vision racialiste de la société française à l’étranger

Mort de Nahel: R. Diallo et J. Branco imposent leur vision racialiste de la société française à l’étranger

Les discours auront quand même été plus diversifiés sur les médias français, et c'est heureux


Mort de Nahel: R. Diallo et J. Branco imposent leur vision racialiste de la société française à l’étranger
D.R.

Ces dix derniers jours, les médias européens et américains avaient tous leurs caméras braquées sur Nanterre et les banlieues françaises. Malheureusement, deux commentateurs phares se sont distingués, Rokhaya Diallo et Juan Branco, qui ont imposé leur interprétation woke des émeutes au monde entier.


La mort de Nahel, et les émeutes (depuis, enfin apaisées), ont provoqué d’innombrables réactions sur les grandes chaînes d’infos en continu du monde entier : CNN, Channel 4, Sky News, ou encore la BBC. D’abord factuelles au lendemain du déclenchement des émeutes, ces médias sont rapidement tombés dans l’interprétation racialiste de l’évènement, interprétation devenue si courante depuis la mort de George Floyd aux États-Unis. Racisme « institutionnel et systémique », racisme de la police… ces arguments bien connus sont ressassés par nos confrères avec une facilité déconcertante. En même temps, les figures de la France insoumise, en premier lieu Jean-Luc Mélenchon, défendant ou justifiant les agissements des émeutiers, étaient mis en minorité par l’ensemble de la classe politique nationale. Pourquoi donc un tel évènement s’est-il produit ? Pourquoi une grande partie de l’opinion publique anglo-saxonne n’a-t-elle pas pu être informée autrement ? Ce n’est pas parce que les médias britanniques et américains ont nécessairement recherché les comparaisons avec l’affaire Floyd. Non, la seule raison est que les journalistes français ne parlent pas bien anglais et sont souvent peu connus à l’étranger ! La conséquence, nous la voyons déjà : les seuls militants ou journalistes ayant un réseau suffisant pour être invités sur les chaînes internationales furent Rokhaya Diallo et Juan Branco.

« Racisme systémique »

Invitée de CNN, le 2 juillet, Rokhaya Diallo a ressorti ses marottes habituelles pour expliquer les émeutes, « résultat d’un processus lié au racisme systémique. La police vise essentiellement de jeunes hommes de couleur. Les manifestations révèlent un sentiment de désespoir et de colère. De nombreuses personnes ont crû qu’elles pourraient être Nahel, ce qui explique pourquoi elles étaient si mécontentes. » Argument bien facile, qui justifie tout :  les actes de pillage qui pour beaucoup ne seront pas sanctionnés, les tirs de mortier quand ce n’est pas à balles réelles sur la police ou encore l’incendie de bus et des trams. Et, bien sûr, si ces émeutes surgissent, à en croire Mme Diallo, c’est parce que les jeunes de banlieue « sont considérés comme des citoyens de seconde zone, ce qui explique que la police peut encore parler d’eux comme s’ils étaient toujours colonisés, comme s’ils étaient des animaux. » Une dialectique absurde reprise même – quoique plus modérément – par le quotidien conservateur britannique du Daily Telegraph. Cela sans rappeler bien sûr les dizaines de milliards d’euros déversés dans les banlieues depuis les années 1980 par le contribuable, pour construire écoles, bibliothèques, hôpitaux… S’il y a bien des problèmes dans les banlieues, ils sont d’abord sociaux et éducatifs et ces problèmes-là ne se règlent pas uniquement à coup de milliards.

A relire : Rokhaya Diallo: “Cher.e.s lectrices et lecteurs de Causeur…”

« La France : pays de ségrégation »

Juan Branco n’a pas mâché ses mots lui non plus en parlant des émeutes. Invité par la chaîne britannique, Channel 4, il a justifié les actes des émeutiers, qui, par leurs actions, manifestaient leur rejet de la « ségrégation » qu’ils subissaient de la part des populations « conservatrices et privilégiées du centre de Paris » et des autres villes françaises. Pour rappel, les grandes villes françaises (Bordeaux, Lyon, Marseille, Rennes) sont toutes tenues par la gauche, qui, historiquement, lorsqu’elle est aux responsabilités, est pourtant de loin la plus généreuse dans l’attribution de subventions aux banlieues défavorisées. Or, ce sont dans ces villes-là que les violences furent les plus importantes. Interrogé ensuite sur l’ampleur de l’émotion au sein de la population française face à la mort de Nahel, l’avocat / essayiste / activiste a regretté que cela n’affecte « qu’une partie de la population » et s’est inquiété qu’une « importante partie de la population française ait été élevée et nourrie par un discours raciste et discriminatoire qui considère que ce crime était justifié ». Encore faudrait-il qu’il donne des exemples : moi, je ne m’y reconnais pas – et lui non-plus sans doute. Si la gauche woke raffole bien d’une chose, ce sont des généralisations abusives et de la remise en cause des structures. Ces accusations sottes sont en outre très faciles à ânonner sur une chaîne britannique, où les questions liées au racisme sont encore beaucoup plus sensibles qu’ici. Il est certain en tout cas qu’elles n’auront en rien contribué à améliorer l’image de la France à l’étranger. Le mal est fait, désormais, et ne sera pas rattrapable de sitôt. Heureusement qu’en France, les débats furent quand même plus diversifiés…




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Journaliste franco-britannique

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