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Insultez, insultez, il en restera toujours quelque chose

Non, non et non, tout n'est pas permis contre Eric Zemmour !


Insultez, insultez, il en restera toujours quelque chose
Le socialiste Boris Vallaud, image d'archive © ISA HARSIN/SIPA Numéro de reportage: 00966429_000013

Il y a des mots qui volent très bas.


Depuis mardi, Zemmour a cessé d’être un polémiste pour se transformer en un homme politique. Il était temps qu’il se déclare car le plaisir avait assez duré.

Le candidat Zemmour est désormais critiquable, condamnable si l’on veut. Il a des qualités (quelques-unes) et des défauts (forts nombreux). Est-il nécessaire de rappeler ici ses tentatives de réhabiliter Pétain et Vichy, que je trouve lamentables ?

La vidéo qui a officialisé sa candidature n’échappe pas à ces critiques. Elle est lugubre et mortifère. Comme il l’est lui-même lorsqu’il s’essaye à une posture gaullienne.

Il y a toutefois dedans de belles envolées quand il s’adresse aux Français pour leur dire « vous ne reconnaissez plus votre pays, la France de De Gaulle, de Gavroche, de Cosette, de Gabin, de Bardot »…

Même si ça date un peu, le style et la passion sont au rendez-vous. De cette France-là, Zemmour et les Français n’ont pas fait leur deuil. Le problème est que quand le nouveau candidat à la présidentielle sonne le tocsin, c’est le glas qu’on entend. Il s’est fait accompagner par les notes de la 7ème de Beethoven : la marche funèbre de Chopin eut été plus adaptée.

Posons donc comme principe que Zemmour est un décliniste, un passéiste et qu’il a endossé la tenue d’un croque-mort. On devrait pouvoir s’arrêter là. Tel n’est pas le cas de Boris Vallaud, député PS, directeur de campagne d’Anne Hidalgo et surtout connu pour être l’époux de Najat Vallaud-Belkacem.

Comme il était las de rester dans l’ombre de l’ancienne ministre de l’Education nationale, il a décidé de frapper un grand coup afin que les projecteurs le mettent en pleine lumière. « Zemmour est un pou qui se dresse sur la tête d’un géant en mimant l’appel du général de Gaulle », a-t-il déclaré. Un pou !!

Dans le registre de nos dégoûts, le pou occupe une place de choix avec les répugnants cafards et cancrelats. Les poux ont les tue, on les extermine : il y a des produits pour cela.

Animaliser ses adversaires est une spécialité des régimes totalitaires. Staline traitait ses ennemis de chacals et de hyènes. Hitler qualifiait les Juifs de rats pour rendre acceptable la Solution Finale. Car que faire avec les rats porteurs de la peste, sinon les condamner à disparaître ? Un jour après la Libération, Darquier de Pellepoix, ancien commissaire général aux questions juives fut interviewé. Il déclara : « A Auschwitz, on n’a gazé que les poux » ! Il est vrai que c’était avec du Zyclon B. Mais je n’irais bien sûr pas comparer Boris Vallaud avec Darquier de Pellepoix…


Ps : Darmanin a qualifié la vidéo de Zemmour d' »ignoble ». La campagne électorale s’annonce riche et prometteuse. Mais comme, contrairement à Boris Vallaud, le ministre de l’Intérieur est un modéré, il n’a pas qualifié Zemmour de pou !




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est journaliste et essayiste

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