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La gauche a perdu le peuple à cause de l’immigration

Elle pense même qu'il est atteint de xénophobie


La gauche a perdu le peuple à cause de l’immigration
Emmanuel Macron à Mayotte, le 22 octobre 2019 © Jacques Witt/SIPA Numéro de reportage: 00929082_000060

L’excès est nuisible en tout. La gauche française va-t-elle un jour comprendre que le peuple n’est pas atteint de xénophobie? Macron, lui, semble l’avoir compris.


C’est un secret de polichinelle : la principale raison du délaissement de la gauche par les classes populaires tient à son positionnement vis-vis de l’immigration.

La gauche parviendra-t-elle un jour à regagner les suffrages des classes populaires ? Il lui faudrait pour cela accomplir une révolution culturelle que la trop belle image qu’elle cultive d’elle-même rend très improbable.

La gauche est-elle consciente d’avoir perdu le peuple?

De même que la lumière émise par certaines étoiles continue à arriver aux terriens alors que celles-ci sont éteintes depuis longtemps, les déclarations médiatiques de nombreux leaders de gauche continuent à alimenter la chronique politique, alors que le peuple s’est détourné d’eux depuis belle lurette !

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Dans la facilité déconcertante avec laquelle elle a gagné ses combats sociétaux (PMA, droits des minorités, interprétation élastique de la notion de la laïcité, etc), la gauche progressiste fait penser à un véhicule tractant une caravane, dont le conducteur s’étonne de la vitesse croissante avec laquelle il grimpe une route pentue. C’est qu’entre-temps, la caravane s’est décrochée ! Or celle-ci abritait le peuple.

Les caciques de la gauche oseront-ils s’avouer que la cause d’un tel décrochage réside dans la réalité de l’immigration massive? Comment expliquer autrement que les classes populaires l’aient délaissée au profit du Rassemblement National et qu’elle ne recrute plus ses soutiens ailleurs que chez les professeurs et les bobos urbains, voire chez les… banquiers branchés ?

La pierre d’achoppement de la question migratoire

A tort ou à raison, la gauche a donné l’impression d’avoir sur le sujet de l’immigration une attitude laxiste, voire complaisante, et de se montrer peu pressée de lutter contre l’immigration illégale. Or, comme l’a souligné Emmanuel Macron, dans la confrontation avec cette réalité, ce ne sont pas les catégories aisées qui se trouvent en première ligne, mais bien les classes modestes. Ce sont elles qui essuient les plâtres des échecs de l’intégration, elles qui quittent les quartiers en proie aux trafics de stupéfiants et à l’islamisme.

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Non pas que tous les immigrés soient partie prenante dans ces affaires. Cependant, on ne peut ignorer que les ratés de l’intégration en France, et le communautarisme qui s’ensuit, favorisent les dérives qui brisent un peu plus chaque jour l’unité nationale. Si bien que les classes populaires autochtones quittent les cités dans lesquelles se regroupent les communautés nouvellement arrivées sur notre sol. Et comme ces classes populaires ont attendu vainement que la gauche aborde sérieusement cette problématique, elles ont fini par se détourner d’elle.

La gauche, alliée objective des classes dominantes

Le peuple délaisse la gauche avec d’autant moins de regrets qu’il constate qu’elle tient le même discours que les classes dominantes sur la question migratoire. Celles-ci n’abordent jamais celle-là autrement que sous l’angle humanitaire, sans se poser la question de son impact sur les Français. Et pour cause ! Les classes dominantes, vivant dans un entre-soi confortable, n’hésitent pas à détourner allègrement la carte scolaire et à mettre leur progéniture dans des établissements scolaires ethniquement homogènes.

Tant et si bien qu’elles ignorent superbement les interrogations sociales des classes populaires.

Et les leçons de morale que les premières adressent aux secondes sur ce sujet ne contribuent pas pour peu à creuser le fossé entre elles. Cette couche de « moraline » est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Ignorance de l’angoisse culturelle du peuple

Un autre motif de rejet de la gauche par les classes populaires tient au matérialisme de celle-là. La gauche ne parle jamais que de pouvoir d’achat. Comme si le peuple était une simple panse à remplir !

La gauche ignore l’angoisse du peuple née de son sentiment de dépossession culturelle. Or, la vie d’un peuple ne se résume pas à la fiche de paie. C’est aussi un mode de vie particulier, des mœurs, des façons de se comporter en public, un rapport à nul autre pareil à l’autre sexe, et qui tient à la culture bimillénaire de notre pays.

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Sur ce terrain, il est certain que l’immigration massive remet en question ces mœurs dans certains territoires de la République. Là-dessus, les classes populaires d’immigration ancienne, qu’elles soient européenne, asiatique ou maghrébine, partagent le même jugement que les Français plus anciennement ancrés sur notre sol. On voit par-là qu’il ne s’agit pas d’une réaction d’Européens réfractaires à l’ouverture. La régularisation des flux migratoires est plébiscitée par toutes les catégories des classes populaires, quelles que soient les provenances géographiques. Seuls les hommes politiques d’une certaine gauche bien-pensante n’ont pas pris la mesure du problème !

La gauche parviendra-t-elle à accomplir sa révolution culturelle?

Le peuple n’est pas atteint de xénophobie. Seulement, il est conscient que l’excès est nuisible en tout.

Son approche de la question migratoire est frappée au coin du bon sens et de la prudence. Il sait que du contrôle des flux migratoires dépend la réussite de l’intégration, et mieux encore, de l’assimilation des nouveaux immigrés sur le sol de France.

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A force de lancer des anathèmes sur le sujet et de se draper dans une dignité bon marché de résistance d’août 44, la gauche a perdu ses soutiens sociologiques historiques. S’en relèvera-t-elle ? Il lui faudra auparavant accomplir sa révolution culturelle. A cette fin, elle sera dans l’obligation de faire son deuil des avantages narcissiques du magistère moral qu’elle prétend être la seule à pouvoir exercer. Sinon, ses dissensions avec le peuple risquent de perdurer longtemps.

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a intégré l'administration des Finances après des études universitaires et des études de théologie Il est l’auteur de « Pour sortir du nihilisme » (Salvator, 2012).

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