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Et la morale, Borgel !


On se demande parfois pourquoi Nicolas Sarkozy semble si optimiste sur ses chances de réélection malgré une impopularité record à un an de l’échéance. Certains – à gauche, comme à droite – avancent l’idée que Dominique Strauss-Kahn mis hors-jeu, aucun candidat n’est pourvu de la même stature internationale ni de la même expérience. Pour ma part, je n’en crois rien. Les raisons, pour un socialiste, de ne pas céder à l’optimisme se situent ailleurs.
Que le lecteur me permette, afin de le convaincre, un détour vers le portrait d’un personnage dont le nom ne dira absolument rien à la plupart et qui, pourtant, tient un rôle décisif dans le dispositif socialiste.

Christophe Borgel est sans doute, à l’heure actuelle, l’un des hommes les plus puissants du Parti socialiste. Il cumule la responsabilité des élections et des fédérations. Autant dire que, dans les conditions actuelles, Harlem Désir ne pèse pas grand chose avec son poste de Premier secrétaire par intérim face à un tel crocodile. L’ancien patron de SOS Racisme exerce un ministère de la parole, tout au plus. A contrario, Borgel fait la pluie et le beau temps dans bien des régions. Dans l’Hérault et dans le Jura, par exemple. Mais aussi dans les Bouches-du-Rhône. Ainsi, le lâchage en rase campagne de Montebourg face à Jean-Noël Guérini lui doit beaucoup.

Pour cet apparatchik, passé comme beaucoup, et notamment Cambadélis, par des responsabilités à l’UNEF, mieux vaut un bon vieux féodal aux méthodes douteuses que cette horreur de candidat prônant protectionnisme et capitalisme coopératif. Même si le care, marotte de sa désormais candidate préférée, n’est pas tout à fait en vigueur dans la fédé provençale, mieux vaut, pour Borgel, tenter de décourager au téléphone les soutiens de Montebourg d’apporter leur parrainage à ce dernier.

Comme je ne lis pas dans les entrailles de poulet, à l’instar d’Opinion Way, je ne peux garantir que Martine Aubry sera opposée à Nicolas Sarkozy l’an prochain. Mais, en revanche, je suis certain que ce dernier se fera un plaisir de répondre « Guérini » si elle a l’idée saugrenue de lui parler de morale publique ou de République des copains.



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