Accueil Brèves Un métier d’avenir : géographe des sexualités

Un métier d’avenir : géographe des sexualités


Vous êtes fonctionnaire. Vous avez le sens de l’Etat et du service de votre pays. Las, vous sentez qu’on vous « RGPPise » à grands pas, et que vous n’allez pas tarder à occuper un poste de « pilote des performances » au service « qualité ». Vous n’êtes guère rassuré par la salve pro-RGPP tirée à l’Assemblée lors du vote de la loi de finances rectificative, par un François Baroin plus élégant que jamais, dont le costume impeccable et le sourire exquis ne sont pas sans rappeler l’American psycho de Bret Easton Ellis.

Vous êtes salarié du privé. Vous avez cherché en vain un job dans l’industrie. Aujourd’hui, vous êtes employé du tertiaire sous contrat aidé dans une boite de com. Vous aimez votre travail mais un peu moins votre salaire. Vous souhaiteriez vendre un peu plus cher votre expertise dans l’usage du logiciel Power Point.

Vous êtes chômeur. Si vous êtes une femme diplômée et issue de la diversité, pas d’inquiétude. Vous êtes le cœur de cible de la fondation Terra Nova. Et si vous adhérez aux valeurs « de tolérance et d’ouverture à la différence », quadrature de ce siècle, il n’y a pas à en douter : l’un des « 300 000 emplois d’avenir dans les domaines de l’innovation environnementale et sociale » promis par le PS s’il gagne la présidentielle vous est d’ores et déjà réservé. En attendant…

En attendant, choisissez d’expérimenter une profession vraiment en pointe ! Car on le sait : le progrès génère de l’emploi ! Ohé, chômeurs, ouvriers et paysans, c’est l’alarme ! Vous cherchez un travail ou voulez en changer, vous rendre vraiment utile tout en acquérant de larges compétences : devenez sans attendre « chercheur en queer geography » !

Comment y parvenir ? Demandez la brochure à l’atelier Genre-s et Sexualité-s de l’Université Libre de Bruxelles (ULB). L’un-e de leur chercheur-e-s vous conviera peut-être au colloque international des « géographies des sexualités » qu’ils organisent sous peu. Vous serez immergé sans délai dans le monde des anthropologues, sociologues, aménageurs, urbanistes et politistes qui se passionnent depuis vingt ans pour ces questions. Avec eux, vous pourrez réfléchir aux « contextualisations et historicités des récits de progrès et de retard », vous passionner pour l’hétéronormativité en milieu périurbain, ou vous initier à l’analyse des « espaces du poly-amour et de la non-monogamie ».

Vous objectez ? Vous avez lu L’illusion économique d’Emmanuel Todd et vous souvenez qu’il y établit un lien entre le boom des « genders studies » et l’effondrement du niveau scolaire aux Etats-Unis ? Abandonnez donc ces vieilles lunes et ne soyez pas intimidé-e-s. Contactez vite l’ULB !



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est blogueuse (L'arène nue)

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